Connexion
Abonnez-vous

Les ministères (à nouveau) priés de détailler leurs dépenses en logiciels

Saison 2, par Isabelle Attard

Les ministères (à nouveau) priés de détailler leurs dépenses en logiciels

Le 10 juin 2014 à 13h00

Après avoir demandé il y a un an tout juste aux 37 ministres du gouvernement Ayrault de détailler leurs dépenses en logiciels (libres et propriétaires), la députée Isabelle Attard en remet aujourd’hui une couche. L’élue Nouvelle Donne vient en effet d’écrire à chacun des 16 ministres de plein exercice du gouvernement Valls, afin que ceux-ci lèvent un voile supplémentaire sur l’utilisation des logiciels libres au sein de l’administration. En outre, la parlementaire réclame une nouvelle fois des données chiffrées sur les dépenses logicielles de l’État.

attard assemblée

 

Plus de deux mois après leur prise de fonction, les ministres du gouvernement de Manuel Valls ont reçu ce matin une question écrite de la part de la députée Isabelle Attard. Rappelant qu’une circulaire signée en septembre 2012 par Jean-Marc Ayrault « incitait les ministres à l'utilisation des logiciels libres dans leurs services », la parlementaire vient prendre quelques nouvelles auprès de l’exécutif... Isabelle Attard explique en effet qu’elle souhaite savoir quelles suites ont été données à cette circulaire, et plus particulièrement s’agissant :

  • des études d'opportunités de migration de logiciels (et de l'intégration de ce critère dans les appels d'offres),
  • des projets de migration de logiciels propriétaires vers des logiciels libres,
  • de la mise à disposition des sources de logiciels développés en interne ou par un prestataire.

De plus, la députée voudrait connaître « le montant des dépenses en logiciel » de chaque ministère et de ses administrations, pour chaque année de 2008 à 2013, et ce « en distinguant les logiciels propriétaires des libres ».

 

À noter que la Secrétaire d’État au Numérique, Axelle Lemaire, a elle aussi été invitée à répondre à cette question, de même que le Premier ministre.

Un an après, la députée Attard veut refaire un point

Ces demandes n’ont aujourd’hui rien de bien original, dans la mesure où la question posée aux différents ministères est un simple « copier-coller » de celle transmise en mai 2013 à l’ensemble du gouvernement Ayrault (voir notre article). Une petite actualisation a cependant eu lieu, puisque les chiffres de l’année 2013 sont également réclamés. Cette requête devrait ainsi être l’occasion de faire un nouveau point sur l’utilisation du libre au sein de l’administration, de même que sur les coûts relatifs aux logiciels - qu’ils soient propriétaires ou non.

Des éléments de réponse obtenus aux forceps l'année dernière

Mais rappelons que si la plupart les ministères avaient répondu à la députée (dans des laps de temps pouvant aller jusqu’à plus de six mois), certains n’ont toujours pas donné suite aux requêtes de l’élue. C’est notamment le cas des ministères de la Justice, de l’Outre-Mer ou bien encore du Travail. Beaucoup de ministres avaient par ailleurs jugé que la tâche était trop rude, du fait d’obstacles « méthodologiques et pratiques » à la valorisation des dépenses logicielles. En cause notamment, la difficulté d’isoler les coûts des logiciels, sachant que ces derniers peuvent être inclus dans d’autres dépenses (prestataires de services, matériel...). Tant et si bien que les différents ministères s’étaient essentiellement appuyés sur une « évaluation » conduite par le service des achats de l’État, laquelle portait sur les dépenses annuelles correspondant aux logiciels acquis par l’État pour les administrations centrales et déconcentrées sur la période 2008 - 2011.

 

Voici notre synthèse des informations chiffrées récupérées au fil de l’année dernière :

 

Tableau dépenses des ministères en 2013

 

Si de nombreux ministères restaient relativement discrets dans leurs réponses (à l’image de celui de la Défense, qui n’évoquait même pas le contesté contrat « Open Bar », conclut dans une grande opacité avec Microsoft) certains se faisaient plus précis, à l’image du ministère de la Culture ou bien encore de l’Intérieur. La Place Beauvau soulignait en effet que le passage en 2008 d’Outlook au logiciel libre Thunderbird avait par exemple permis de réaliser des économies substantielles. Manuel Valls expliquait alors que la solution distribuée par la fondation Mozilla s’avérait « cinq fois moins onéreuse sur la durée qu'une solution propriétaire ».

Commentaires (23)

Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.

Abonnez-vous
votre avatar







pyro-700 a écrit :



il y a de grande économies à faire liés à leurs dépenses en logiciels s’ils prenaient la peine d’installer un équivalent gratuit au payant, mais ils préfèrent le payant qui est une des réponses à la gargantuesque dette public.

<img data-src=" />





peut-être parce qu’une licence MS Office coûte moins cher que la formation d’une personne.


votre avatar

Quand tu achètes une licence MS office, tu sais utiliser le logiciel directement ? Trop fort !

votre avatar

non, mais les écoles ont tous MS Office.

votre avatar

Ouais c’est aussi ce que me disent les mioches quand je leur demande pourquoi ils ne veulent pas utiliser libreoffice à la place de msoffice…après je ne veux pas les forcer à utiliser libreoffice mais bon…

votre avatar

Mais n’ont pas de comptes à rendre en matiere de “prestations intellectuelles”…. sans doute parceque la ce sont des copains qui croquent …

votre avatar







gokudomatic a écrit :



peut-être parce qu’une licence MS Office coûte moins cher que la formation d’une personne.







En entreprise Office Pro complet coûte 539€ TTC (Source)



Par contre selon le nombre de licence il y a des rabais possible: Source

Je n’ai pas les chiffres mais dans l’établissement de santé ou je travaille (environ 600 employés) il doit y avoir 70-100 personnes ayant besoin d’une suite bureautique, une partie création (tableur, traitement de texte) et un client mail permettant également de gérer des agendas.



A la louche on est déjà à 50K€ TTC juste pour la suite Office sur les différents postes! Tous ces logiciels seront utilisés la plupart du temps à moins de 5% de leurs capacités!



On fait également de la formation pour les utilisateurs, et le soucis n’est pas de comment mieux travailler avec Openoffice/Libreoffice Writer ou Word.

Le soucis est déjà que ceux ayant envie de travailler arrivent à trouver le bouton pour faire la bonne action selon le logiciel, par contre d’autres vont se cantonner à faire ce qu’ils “savent” faire. Du moins en théorie.



Et la on se rend bien compte que la personne qui sait ne sait pas tellement. Les fameux qui marquent “maîtrise Office” sur leur cv!

C’est plus du “comme à la maison”. Sauf que rien qu’entre Office 2003 et 2007 il y a des gens perdus. Office 2013, 365… je n’imagine pas!



Par contre ce qu’il se passe souvent c’est pour éviter les incomparabilités avec les autorités de santés X, les entreprises Y, on se retrouvent avec du doc, docx,xslx…. et la l’intérêt d’une suite Office est de théoriquement travailler correctement avec ses formats. Du coups suite Office pour tous!



Par contre on en revient au soucis qu’un devis d’une société Y ne devrait jamais arriver par mail en xlsx…. <img data-src=" />

Les règles du doc et xls pour le parc hétérogène avec du Office 2003 ne sont pas respectées… Et ce sera toujours un problème du service informatique, et du vieux logiciel alors que la règle simple de base n’est pas respectée…



On retombe à formation utilisateur! Encore et toujours!



Malheureusement nous informaticiens nous avons appris à lire des docs quand on ne sait pas(bon surtout les linuxiens <img data-src=" /> ).



Note: dans notre établissement nous utilisons des logiciels libres, surtout par l’argument du prix pour le dsi!

Par contre 50% du budget de fonctionnement du service informatique est alloué aux licences des logiciels propriétaires!

Et quand on voit le logiciel de gestion de stock à +50K€ utilisé comme un vulgaire tableur je peux vous dire que ça fait mal! Mais c’est sûr que le fameux logiciel de stock utilisé n’importe comment est certifié isoXXXx et que ça c’est bien vu pour les chefs!


votre avatar







gokudomatic a écrit :



non, mais les écoles ont tous MS Office.





Ça m’étonnerait qu’à l’école on t’apprenne une utilisation professionnelle de MS Office.



Pour avoir vu des gens faire des macros pour faire des moyennes dans excel j’ai du mal à penser qu’il y a une vraie formation à l’utilisation de l’outil…


votre avatar

Les impôts ont un sacrés budget powerpoint, on en sens presque le fumet de sa lourdeur hiérarchique techno-bureaucratique a plein nez.

<img data-src=" />

votre avatar







Quentindirt a écrit :





Tous ces logiciels seront utilisés la plupart du temps à moins de 5% de leurs capacités!







Et surtout bien plus rarement que ce que l’on croit !



Lire ce post, notamment vers la fin, quand il est question du petit logiciel de Softwatch qui analyse l’usage fait effectivement des logiciels de la suite MSOffice par les utilisateurs des postes où elle est installée.



En moyenne, le temps passé par jour est de 15 minutes au total sur les 3 logiciels Word, Excel et Powerpoint, et encore, plus de 80% de cet usage (98% pour PPT) est consacré à de la simple visualisation.

Ça fait cher le wiewer, non ? <img data-src=" />


votre avatar







Khalev a écrit :



Ça m’étonnerait qu’à l’école on t’apprenne une utilisation professionnelle de MS Office.



Pour avoir vu des gens faire des macros pour faire des moyennes dans excel j’ai du mal à penser qu’il y a une vraie formation à l’utilisation de l’outil…





ça me rappelle je ne sais quelle actu/lidd sur les perles du dev où un mec avait limité recodé une fonction pour faire un count() <img data-src=" />


votre avatar

Purée, c’est pas la même crise pour tout le monde. Le budget des licences a sacrément monté depuis 2008, il n’y a pas comme un problème là ?

votre avatar
votre avatar







gokudomatic a écrit :



non, mais les écoles ont tous MS Office.







Pour déployer moi même des établissements scolaires (collèges et lycées), je peux t’assurer qu’il n’y a que très peu de cas ou il y a Microsoft Office (80 sites je pense que ça commence à faire une bonne moyenne).

J’installe pour les enseignants LibreOffice ainsi que les visionneuses Microsoft mais rarement la suite Microsoft Office.

L’argument est simple : trop couteux.

Et pourtant dans l’éducation nationale nous avons des tarifs pour Microsoft Office très avantageux (60€ TTC pour la suite standard et 70€ TTC pour la PRO PLUS)

Par contre quand tu dois déployer tout un parc de 100-200 voir 500 PC la facture monte bien vite.

Ca c’est pour la coté pédagogique (et donc l’utilisation par les élèves et les enseignants) coté administration c’est 95% du temps Microsoft Office qui est installé.


votre avatar







Quentindirt a écrit :



Et la on se rend bien compte que la personne qui sait ne sait pas tellement. Les fameux qui marquent “maîtrise Office” sur leur cv!







Oui enfin le problème des compétences dans les CV, c’est pas propre à la bureautique. C’est d’autant plus vrai pour les gens “vendus” (enfin loués) par des SSII. Si t’as cliqué au moins une fois sur “activer IPv6” dans l’IHM web du routeur tu es rapidement bombardé “expert réseau IPv6” (j’exagère à peine)



De toute façon la suite bureautique c’est l’équivalent du tournevis pour la mécanique : les RH/service formation considèrent qu’il n’y a pas besoin de formation, sauf pour une petite minorité. Le pire étant les sauts majeurs de version, totalement négligés.


votre avatar







baldodo a écrit :



De toute façon la suite bureautique c’est l’équivalent du tournevis pour la mécanique : les RH/service formation considèrent qu’il n’y a pas besoin de formation, sauf pour une petite minorité. Le pire étant les sauts majeurs de version, totalement négligés.





(HS) c’est d’ailleurs amusant de voir qu’un test d’une boite de formation envoie en “initiation” quelqu’un qui utilise Excel quotidiennement (mais qui se fiche du nom des fonctions ou de la terminologie exacte) et en “approfondissement” (avec une demande découverte base de données) quelqu’un qui sait à peine allumer un pc <img data-src=" /> :truestory:


votre avatar

Trop gros passeras pas <img data-src=" />

votre avatar

il y a de grande économies à faire liés à leurs dépenses en logiciels s’ils prenaient la peine d’installer un équivalent gratuit au payant, mais ils préfèrent le payant qui est une des réponses à la gargantuesque dette public.

<img data-src=" />

votre avatar

Bonjour,



C’est madame Attard, je me permets d’insister (et de vous casser les noix au passage).









pyro-700 a écrit :



il y a de grande économies à faire liés à leurs dépenses en logiciels s’ils prenaient la peine d’installer un équivalent gratuit au payant, mais ils préfèrent le payant qui est une des réponses à la gargantuesque dette public.

<img data-src=" />





Le logiciel libre est payant, sinon les ministères risquent de se trouver cul nu dès le premier problème. Le service du premier ministre disait qu’il fallait réserver quelques pour-cents des économies réalisés pour faire vivre la communauté et la pérennisée.



L’intérêt des logiciels libres est qu’il permettent de s’affranchir de l’éditeur et donc de faire une meilleure concurrence au niveau des SSII. et d’éviter les problèmes de sécurité que posent la fin de XP.


votre avatar







Milhooz a écrit :



Purée, c’est pas la même crise pour tout le monde. Le budget des licences a sacrément monté depuis 2008, il n’y a pas comme un problème là ?





Le problème c’est le raccourci budget logiciel en augmentation = budget des licences en augmentation.



Le budget logiciel peut inclure le développement d’applications professionnelles, le développement de téléservices pour l’usager, l’amélioration de la sécurité….

Ça ne se résume pas à changer de suite bureautique ou d’OS.

Quand un ministère a un parc de plusieurs dizaines de milliers de PC, le renouvellement ne se fait pas d’un coup, et faire cohabiter plusieurs systèmes a aussi un coût…


votre avatar







thepaka a écrit :



Un article intéressant à ce sujet :



La vérité sur les usages de Microsoft Office : la plus grande escroquerie informatique des 25 dernières années !





Bof.



Une analyse basée sur 50 entreprises de différentes tailles (mais pas en dessous de 500 personnes) et différentes “industries” dont on ne sait finalement rien, quelques chiffres avancés sans qu’on n’en sache plus sur ce qu’ils cachent exactement. Bref, pourquoi croire cette analyse et pas une autre ?



Pour le post en lui-même, des approximations surtout quantité de petites phrases un peu choc (rien que le titre, “piège mortel”, “scandale financier”, “faute professionnelle grave”, …), on se croirait à lire la couverture de Voici ou Gala. On ajoute à la fin un petit coup de pouce à Google (“la seule option industrielle crédible”, si si), finalement à l’image du reste de ses articles (Excel en prend évidemment pour son grade là où les Google glasses montrent toute leur innovation.



Bref, juste un article de blog parmi tant d’autres, pour ma part.


votre avatar







gokudomatic a écrit :



peut-être parce qu’une licence MS Office coûte moins cher que la formation d’une personne.





Réponse stupide : une licence MSO coute 150€/an par machine (minimum), une formation à LibreOffice MiMo ne se fait qu’une fois par personne et “à vie”. Et ça ne coute certainement pas le prix d’une licence MSO hein.


votre avatar







Gilbert_Gosseyn a écrit :



Réponse stupide : une licence MSO coute 150€/an par machine (minimum), une formation à LibreOffice MiMo ne se fait qu’une fois par personne et “à vie”. Et ça ne coute certainement pas le prix d’une licence MSO hein.





Je n’ai justement pas dit que la licence a le même coût que la formation. Il faut mieux lire, vieux.



Et une formation, c’est une personne qui ne produit pas pendant quelques heures, et qui produit mal pendant quelques semaines, voir quelques mois. Mais la personne touche toujours le même salaire, tant avant qu’après qu’elle soit performante. Si on prend le salaire moyen d’une secrétaire, à 25000€ par an. Ca fait donc environ 70€ par jour. 2 jours de formation pour une personne coûte presque autant qu’une licence pour le poste. Mais ce n’est pas en 2 jours qu’une personne sera capable de bien utiliser rapidement l’outil. En étant optimiste, je dirais que les 3 premiers mois auront un rendement de 50% en moyenne. Ca fait donc vers les 3200€ d’investi. De quoi payer une vingtaine d’années la licence.


votre avatar







gokudomatic a écrit :



Je n’ai justement pas dit que la licence a le même coût que la formation. Il faut mieux lire, vieux.



Et une formation, c’est une personne qui ne produit pas pendant quelques heures, et qui produit mal pendant quelques semaines, voir quelques mois. Mais la personne touche toujours le même salaire, tant avant qu’après qu’elle soit performante. Si on prend le salaire moyen d’une secrétaire, à 25000€ par an. Ca fait donc environ 70€ par jour. 2 jours de formation pour une personne coûte presque autant qu’une licence pour le poste. Mais ce n’est pas en 2 jours qu’une personne sera capable de bien utiliser rapidement l’outil. En étant optimiste, je dirais que les 3 premiers mois auront un rendement de 50% en moyenne. Ca fait donc vers les 3200€ d’investi. De quoi payer une vingtaine d’années la licence.







Une fois expliqué que c’est les mêmes fonctions que Word/excel sauf qu’il faut appuyer sur la touche Shift pour certaines d’entre-elles, 2 jours de formation et 3 mois d’assimilation me semblent excessif…


Les ministères (à nouveau) priés de détailler leurs dépenses en logiciels

  • Un an après, la députée Attard veut refaire un point

  • Des éléments de réponse obtenus aux forceps l'année dernière

Fermer