[MàJ] Diffamation sur fond d’ACTA : Act Up Paris relaxée
Acta Down
Le 01 juillet 2014 à 14h02
4 min
Droit
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La révélation des négociateurs présumés de l’accord ACTA en France continue à occuper les tribunaux. Après deux membres de la ligue Odébi, c’est au tour de l’association Act Up Paris d’avoir à répondre d'une plainte adressée par deux hauts fonctionnaires de Bercy.
Extrait de la mise en demeure (PDF)
Fin 2010, deux hauts fonctionnaires de Bercy, Patrice Guyot et Philippe Muller, avaient adressé une mise en demeure à l’association Act Up Paris. Elle réclamait le retrait d’un article où l’association estimait que « dans les mois qui suivront ACTA, le blocage des médicaments génériques causé par cet accord va tuer. Les négociateurs en seront directement responsables ».
L’accord, par la suite rejeté par le Parlement européen, comprenait en effet une partie relative aux médicaments génériques, outre celle liée à la propriété intellectuelle. « Tout en affirmant lutter contre les faux sacs à main Vuitton, ACTA menace des libertés essentielles, comme la possibilité de recourir à des logiciels libres, la neutralité du Net ou l’accès aux médicaments génériques » considérait Act Up Paris, avant d'ajouter qu'« ACTA vise entre autres à renforcer le pouvoir donné aux douanes, en supprimant notamment des principes tels que la présomption d’innocence, en incitant les douaniers à immobiliser voire à détruire des stocks de marchandises aux frontières qu’ils estimeraient être des contrefaçons. De telles pratiques remettent en cause la circulation des génériques, qui sont considérés par certains services de douane comme des contrefaçons. »
Patrice, Philippe, Nicolas, Christine...
Ces dispositions étaient fusillées par l'association qui se bat justement pour faciliter la diffusion de ces médicaments. Au passage, l’association évoquait Guyot et Muller, mais sans dire qu'ils étaient expressément négociateurs. Leur nom était en réalité cité dans un passage listant plusieurs noms, dont deux de Christine Lagarde ou Nicolas Sarkozy, tous accusés par elle d' « un déni de démocratie ». Une critique alimentée par les propos de plusieurs europarlementaires notamment qui reprochaient de longue date l'opacité de la négociation de ce traité anti-contrefaçon.
Les deux hauts fonctionnaires n'ont en tout cas pas apprécié ces lignes mises bout à bout. Via le cabinet d’avocats Normand et associés, ils considèrent que cette mise en cause dépasse les limites de la liberté d’expression. « MM. Guyot et Muller se voient ici imputer non seulement d’être les acteurs principaux d’un grave déni de démocratie dont des ministres, un secrétaire d’État et le président de la République seraient les complices, mais encore de tuer, et ce sciemment ». La mise en demeure soutient que ces deux fonctionnaires « ne sont pas négociateurs de l’accord ACTA » et n’ont « pas vocation à être ainsi violemment et publiquement prises à partie, ces propos excèdent les limites d’un débat même vif sur un sujet d’intérêt public ».
On notera au passage que ces deux protagonistes étaient déjà des interlocuteurs privilégiés sur ce dossier, comme en témoigne ce communiqué cosigné par la Quadrature du Net, Act-Up Paris et l'April qui faisait état d'une rencontre avec eux.
Situation financière difficile pour Act Up Paris
Act Up a cependant refusé de retirer cet article, qui est toujours en ligne sur son site. Finalement, l’affaire va être jugée devant le TGI de Paris, mardi prochain devant la 17e chambre, à 13h30. Un dossier qui intervient dans un contexte financier compliqué pour l'association, obligée de lancer une campagne de dons.
Précisons qu'une autre plainte en diffamation avait été lancée par ces fonctionnaires contre deux membres d'Odébi. Le TGI de Paris a pour l’heure relaxé l’auteure d'un texte fleuri à leur égard, ainsi que le responsable technique du site de la Ligue, mais les deux hauts fonctionnaires de Bercy viennent de faire appel.
[MàJ] Diffamation sur fond d’ACTA : Act Up Paris relaxée
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Patrice, Philippe, Nicolas, Christine...
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Situation financière difficile pour Act Up Paris
Commentaires (27)
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Abonnez-vousLe 16/05/2014 à 15h50
Tout en affirmant lutter contre les faux sacs à main Vuitton
Pas besoin de lire plus, franchement qu’est ce qu’on en a à carrer des faux sacs vuitton.
Le 16/05/2014 à 15h57
Le 16/05/2014 à 16h05
Quand Francis Lalanne accusait les ronds de cuir, il ne donnait pas de nom, lui, au moins " />
Le 16/05/2014 à 17h04
C’est beau cette façon d’instiller la peur du procès à tous les futurs anti ceci ou anti cela, penser pas, vous révolter pas, fermer vos gueules et consommer…et plus vite que ça bande de méchant pirates pedonaziterroristod’ultragauche d’extrème droite et tueurs de chatons " />" />
Le 17/05/2014 à 23h23
Le 18/05/2014 à 08h03
“A défaut de dire la vérité, intimidons les blogeurs et les citoyens qui entendent défendre ce qu’ils considèrent comme leurs horribles libertés. Ces empêcheur de comploter en rond ne peuvent plus nous laisser tranquille, on va leur faire peur avec des procès bidons.”
Le pire est que nous tolérons que ces individus qui ont œuvrés contre leur pays continues à travailler pour nous, peuple de France.
Le 18/05/2014 à 09h20
Le 28/05/2014 à 11h21
estimant qu’au-delà du caractère fleuri du texte en cause, on restait bien dans les strictes limites de la liberté d’expression.
Très bien.
Les mecs qui portent plainte sont des fonctionnaires, donc des personnes publiques.
Si on considère que c’est une attaque personnelle, on peut discuter.
Par contre, si on considère (comme moi) que c’est l’agent public personnifié qu’on attaque, rien à dire : c’est un agent public. Point.
Le 28/05/2014 à 14h23
Tant qu’ils n’ont pas raconté des cracks, qu’ils ont été assez exhaustifs (pas oublié des éléments significatifs), y a rien à dire (!)
La news est provocante: il n’y a pas de “limites” dans la liberté d’expression, c’est à dire dans les propos. La justice n’est là que pour réparer le mensonge à forte audience (la diffamation), et le harcèlement… L’injure fait partie de la liberté d’expression, vomir sa haine contre quelqu’un/quelqu’une/certains aussi, tant que ce n’est pas de la diffamation, et que ce n’est pas du harcèlement.
En fait, si un jour une loi sur la liberté d’expression pour le citoyen passe en France… ce sont, par exemple, les modérateurs de forums français qui vont passer un sale quart-d’heure, car ils ne pourront plus cens…. modérer les messages qui “taquinent” leurs “sponsors”… ahem…
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Le 01/07/2014 à 14h30
On sera donc bientôt fixés, et je prend le pari qu’il n’y a pas diffamation pour la ligue aussi.
Le 01/07/2014 à 15h11
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sur le coup je suis content pour Act-up
au fait c’est moi où le logo d’“international alliance…” ressemble fortement au logo Adobe ?? (Cf. mise en demeure)
Le 16/05/2014 à 17h32
Le 16/05/2014 à 17h40
Le 16/05/2014 à 17h54
Le 16/05/2014 à 18h10
Le 16/05/2014 à 18h32
Le 16/05/2014 à 23h05
A ces haut fonctionnairte visiblement attachés au droit on peut aussi rappeller l’artiche 15 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen:
La Société a le droit de demander compte à tout Agent public de son administration.
Article qu’ils violent sans vergogne en refusant de rendre publiques les négociations.
Le 17/05/2014 à 00h41
Comment ça? Les hauts fonctionnaires ne peuvent plus faire “leur travail” dans le secret et la magouille! Mais de qui se moque-t-on?!
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Le 17/05/2014 à 02h29
Le 17/05/2014 à 02h36
Le 17/05/2014 à 06h12
Le 17/05/2014 à 06h16
“c’est au tour de l’association Act Up Paris”
Le 17/05/2014 à 09h11
Le 17/05/2014 à 09h21
Le 17/05/2014 à 09h30
Le 17/05/2014 à 11h50
Le 17/05/2014 à 19h45
The new world order rise