Le groupe allemand Deutsche Telekom a dévoilé il y a quelques heures ses derniers résultats financiers. L'occasion pour son patron de faire deux grandes annonces : T-Mobile a réalisé des records aux États-Unis, et pour le moment, aucune offre de rachat posée sur sa table n'est satisfaisante, y compris donc celle de Free.

T-Mobile US presque plus fort que Deutsche Telekom en Allemagne

Qui rachètera T-Mobile US ? Au train où vont les choses, la réponse pourrait bien être « personne ». Il faut dire que la société a le vent en poupe. Elle a ainsi pour la toute première fois dépassé la barre symbolique des 50 millions de clients, réalisant ainsi un deuxième trimestre financier record avec l'équivalent de 5,27 milliards d'euros de chiffre d'affaires. C'est à moins de 200 millions d'euros près le chiffre d'affaires de Deutsche Telekom... en Allemagne, qui a de plus régressé lors de ce trimestre. D'ici la fin de l'année, sa branche américaine pourrait donc être celle qui dégagera le plus de chiffre d'affaires pour le groupe.

Cette belle performance de T-Mobile US lui donne ainsi une valeur toujours plus grande, ce qui implique pour ses prétendants de poser sur la table une offre solide et sérieuse. Or selon Tim Höttges, le patron de DT, ce n'est pour le moment pas le cas. Aucun projet présenté n'est satisfaisant d'après lui : 

« Nous avons toujours dit que nous serions ouverts à des offres pour T-Mobile US qui permettraient d'améliorer sa situation et celle de ses actionnaires. Pour l'instant, nous ne disposons pas d'une offre qui réponde à ces critères. (...) Pour l'instant, nous n'avons reçu aucune offre qui nous assure de meilleures perspectives de croissance que celles que nous avons actuellement. »

Sprint dehors, Free se frotte les mains

Cela peut-il changer ? Difficile à dire. Son rival Sprint, détenu en grande partie par le Japonais Softbank, s'est semble-t-il désisté, refroidi par les difficultés de l'acquisition du fait des problématiques de concurrence. Reste alors l'offre de Free et celle d'un nouvel acteur surprise. Iliad, qui a proposé 15 milliards de dollars pour croquer 56,6 % de T-Mobile, tenterait de trouver de nouveaux alliés afin d'augmenter le pactole et séduire Deutsche Telekom.

L'an passé, T-Mobile a offert à ses clients en illimité et sans surcoût les SMS et un accès à internet dans plus de 100 pays.

Parmi les sociétés pouvant épauler Free, voire le concurrencer, un nom revient régulièrement : Dish Network. Spécialisée dans la diffusion de chaînes TV par satellite, Dish a tenté ces dernières années de s'infiltrer dans le marché mobile américain. L'an passé, il a par exemple posé sur la table la bagatelle de 25 milliards de dollars pour croquer Sprint. Softbank remporta finalement la mise, néanmoins, Dish a-t-il donné son dernier mot ? Interrogé sur ce sujet hier, son président a déclaré que le retrait de Sprint dans la course à T-Mobile US avait « probablement augmenté les options » de son entreprise. « Parfois, les meilleurs accords que vous faites sont ceux que vous vouliez éviter, et il faut un estomac solide pour faire cela. »

Que signifient donc ces propos ? Dish pourrait-il proposer une offre supérieure à Free ? Un autre scénario peut toutefois être envisagé : plutôt que de s'en faire un ennemi, Free pourrait discuter avec Dish afin de croquer à eux deux T-Mobile US. Reste que l'opérateur français compte bien obtenir une majorité de son vis-à-vis américain, or ce souhait pourrait être équivalent chez Dish Network. Il faut toutefois noter que d'après Les Échos, avant de relever son offre, le groupe Iliad préférerait patienter. « Du point de vue tactique, ce n’est pas dans notre intérêt de le faire maintenant... surtout que Sprint s’est retiré » a ainsi expliqué une source proche du dossier interrogée par nos confrères.
 

Enfin, outre Free et Dish, rien n'empêche un autre acteur d'entrer dans la danse à tout moment. América Móvil, du milliardaire mexicain Carlos Slim, pourrait être l'un d'eux par exemple selon le Créduit Suisse.