Au Canada, des avertissements pour les présumés contrefacteurs
L'avis en rose
Le 05 janvier 2015 à 12h30
4 min
Droit
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Les Canadiens accusés de téléchargement illégal peuvent dorénavant recevoir de leurs fournisseurs d’accès à Internet des messages d’avertissement préparés par les ayants droit. Un peu comme aux États-Unis, le dispositif ne prévoit aucune sanction pénale (amende...), ce qui n'empêche en rien les personnes avisées de faire l'objet de poursuites individuelles.
Définitivement adopté durant l’été 2012, le projet de loi C-11 sur le droit d’auteur déploie désormais complètement ses ailes au Canada. Des dispositions instituant un dispositif d’avertissements à destination des « pirates » accusés de téléchargement illégal sont effectivement entrées en vigueur le 1er janvier. Dorénavant, tout ayant droit a la possibilité de faire envoyer un « avis de prétendue violation » de droits d’auteur à un abonné (flashé par exemple sur les réseaux peer-to-peer), et ce par la voix de son fournisseur d’accès à Internet.
Des avertissements potentiellement illimités
Les fameux avertissements, à visée pédagogique, doivent mentionner l’adresse IP de la ligne mise en cause, le nom de l’œuvre piratée, la date et l’heure de la commission de la prétendue violation, etc. Le dispositif est cependant très éloigné de notre riposte graduée, puisqu'aucune sanction n’est prévue en cas d’avis à répétition. Les messages peuvent donc se succéder inlassablement, sans qu’il n’y ait d’amende ou de coupure de l’accès à Internet.
Aucune institution (telle qu’Hadopi) n’est instaurée pour faire le lien entre les différents protagonistes. Les FAI sont simplement tenus de transmettre les avis rédigés par les ayants droit, faute de quoi ces derniers pourront réclamer le recouvrement de dommages et intérêts préétablis « d’au moins 5 000 $ et d’au plus 10 000 $ » (soit entre 3 500 et 7 000 euros environ).
Aucune contrepartie financière pour les intermédiaires mis à contribution
Ces opérations auront forcément un coût pour les opérateurs, lequel ne sera cependant pas pris en charge par les ayants droit. Mais comme l’explique le juriste canadien Michael Geist, les intermédiaires participants bénéficient en contrepartie de certaines protections juridiques, la loi C-11 prévoyant des exonérations de responsabilité au titre des actions éventuellement illicites de leurs abonnés.
Si les ayants droit n’auront pas accès aux données permettant d’identifier l’abonné se cachant derrière telle adresse IP, rien ne les empêchera en revanche de se tourner vers la justice afin d’engager directement des poursuites individuelles contre des internautes. D'ailleurs ce mécanisme cible l'abonné, qui peut ne pas être celui à l'origine du téléchargement ou de la mise à disposition illicite de l'oeuvre.
Les FAI sont ici tenus de conserver pendant six mois les données d’identification de leurs clients. Certaines sociétés spécialisées dans les arrangements à l’amiable sont d’ailleurs déjà dans les starting-blocks selon TorrentFreak, ce genre de business étant très répandu aux États-Unis notamment (voir notre article). Michael Geist relève cependant que quand bien même un dossier irait jusqu’au procès, les dommages et intérêts prévus pour une violation commise à des fins non commerciales ne pourrait pas dépasser les 5 000 dollars.
Google également concerné par le dispositif
Reste enfin une grande interrogation : dans quelle mesure les ayants droit utiliseront-ils ce nouveau dispositif ? Michael Geist explique que ce genre de pratique était déjà répandu au Canada, mais sans être formalisé. Il ne devrait donc pas y avoir de grand chamboulement.
Ce qui est cependant assez nouveau avec cette loi, c’est que les FAI ne sont pas les seuls à pouvoir être tenus de transmettre des avis. Le texte fait explicitement référence aux intermédiaires qui fournissent « les moyens de télécommunication par lesquels l’emplacement électronique qui fait l’objet de la prétendue violation est connecté à Internet ou à tout autre réseau numérique », ou bien encore ceux qui proposent « tout outil permettant de repérer l’information qui est accessible sur l’Internet ou tout autre réseau numérique ». Les sociétés commercialisant des VPN devraient ainsi pouvoir être mises dans la boucle, de même que les moteurs de recherche, comme l’affirmait le gouvernement canadien il y a plusieurs mois (voir ici). Pour l'heure, l’application de ces dispositions semble néanmoins encore un peu floue.
Au Canada, des avertissements pour les présumés contrefacteurs
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Des avertissements potentiellement illimités
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Aucune contrepartie financière pour les intermédiaires mis à contribution
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Google également concerné par le dispositif
Commentaires (25)
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Abonnez-vousLe 05/01/2015 à 16h15
Le 05/01/2015 à 16h33
Donc si on te suit toutes les oeuvres se valent, et porter un jugement est mauvais?? Message stupide et étroit d’esprit.
Le 05/01/2015 à 16h56
Le 05/01/2015 à 17h06
Le 05/01/2015 à 17h10
Le 05/01/2015 à 17h19
Le 05/01/2015 à 18h08
Le 05/01/2015 à 19h23
Le 05/01/2015 à 20h53
Erf , encore un ans pis il va décrisser harper , on a bcq de problème avec se premier ministre qui viole les lois lui même , Applique illégalement des lois , il a déjà fournis de l’alcool a des mineur chez lui
Le 05/01/2015 à 22h26
Déjà en HTTP, ca va leur faire du boulot de télécharger, surveiller calculer et comparer des hashcode.
Enfin bon, ca va favoriser les transferts en HTTPS,… c’est toujours bon a prendre.
Le 06/01/2015 à 01h06
De toute façon au Canada ce n’est pas illégal de télécharger des MP3. En ce qui concerne les films, je vois mal les américains poursuivre qqn dans un pays étranger.
Au final ces avertissements ne seront utilisés que par les producteurs de films canadiens, contre des pirates canadiens, et cela ssi les coûts engendrés ne sont pas trop importants.
Le 05/01/2015 à 12h37
La seule bonne chose la dedans c’est si ca peut pousser les gens a arrêter de regarder leurs mer* ( pour 90% du contenu c’est ça … )
Le 05/01/2015 à 12h52
En france aussi les FAI travaillent gratis non? Dans la loi non, dans les faits oui.
Le 05/01/2015 à 12h52
Le 05/01/2015 à 12h59
Bah tu vas sur un site comme cpasbien tu regardes la top list des téléchargements et ca vole pas bien haut … après ce n’est qu’un avis personnel, tu as tout à fait le droit d’aimer ce que je n’aime pas ;)
Le 05/01/2015 à 13h16
Ils participent de leur plein gré à la protection de l’exception culturelle française ! " />
Le 05/01/2015 à 13h24
Le 05/01/2015 à 14h01
Bha c’est simple, quand on reçoit un de ces mails qui vous invite à contacter les représentants des ayants-droits pour négocier un éventuel forfait à l’amiable, faut juste ne pas répondre et mettre ça à la poubelle, car sans le “reply” ils n’ont aucun moyen d’identification ni de pression … ils vont à la pêche quoi … le plus amusant c’est de recevoir ces mails de la part de sociétés situées à l’étranger (aux USA donc), qui n’ont aucune juridiction, aucune légitimité, ni aucun pouvoir au Canada. Bref de l’esbroufe quoi … ils y vont au bluf, certains doivent se faire avoir sinon ils le feraient pas …
Le 05/01/2015 à 14h04
Le 05/01/2015 à 14h08
Il les a données mais ça n’éclaircis en rien ses propos…
Le 05/01/2015 à 14h20
C’est vrai uniquement pour le mail venant du FAI.
Mais ils ont le droit et la capacité à emmener les gens devant les tribunaux c’est certains. Croire le contraire est une grave erreur.
Le 05/01/2015 à 14h48
Pour beaucoup de personnes, avec un point de vue très autocentré : ça ne me plait pas = c’est de la merde.
Le 05/01/2015 à 15h01
la loi C-11 prévoyant des exonérations de responsabilité au titre des actions éventuellement illicites de leurs abonnés.
Heu…. Il n’y a que moi que ça choque là ? " />
Le 05/01/2015 à 15h02
Les fameux avertissements, à visée pédagogique, doivent mentionner l’adresse IP de la ligne mise en cause, le nom de l’œuvre piratée, la date et l’heure de la commission de la prétendue violation, etc.
Faut être rudement bien renseigné pour savoir ce qu’il y a dans CA(TWS)-20114-TF-720P-part003.rar
Le 05/01/2015 à 15h37
Pourquoi ?
Ca me semble logique pour ma part… Le FAI ne peut pas être considéré comme le responsable de l’utilisation que son abonné fait d’internet (logiquement). Bon pour qu’ils se dégagent de cette responsabilité, il faut transmettre les lettres d’avertissement.
Sinon plutôt qu’attaqué l’utilisateur, les ayants droit attaquent les fournisseurs (=procès et cash money).
J’avoue qu’en écrivant je trouve ça bizarre… Je me lancerai pas dans une analyse de droit canadien, mais en france on serait sous l’article 1384 du code civil.