Take Two ferme le studio à l’origine de Borderlands The Pre-Sequel
Une décision qui va laisser des Sequel
Le 16 avril 2015 à 09h30
4 min
Économie
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Au train où vont les choses, bientôt plus aucun grand éditeur n'aura de studio de développement en Australie. Take Two, l'un des derniers encore présents sur place, vient en effet d'annoncer la fermeture définitive de 2K Australia, le studio à l'origine de Borderlands : The Pre Sequel.
La clé sous la porte
Contacté par Kotaku Australia suite à l'émergence de rumeurs à ce sujet, l'éditeur a corroboré ces bruits. « Nous pouvons confirmer que nous avons fait le nécessaire pour entamer le processus de fermeture de 2K Australia afin de mieux gérer nos futurs coûts de développement, tout en accroissant la proximité de nos équipes créatives ». L'ensemble des employés du studio (dont le nombre exact n'est pas connu) va donc perdre son emploi dans les jours à venir.
Il est à noter que l'éditeur avait dans un premier temps envisagé d'autres options que la fermeture. L'une des options envisagées consistait à déplacer les bureaux actuellement situés à Canberra vers Melbourne, afin de pouvoir attirer plus facilement de nouvelles têtes en son sein. Le résultat des courses fut plus mauvais qu'escompté, puisque certains cadres du studio n'ont pas voulu suivre le mouvement et ont préféré quitter le navire. Un fâcheux contretemps qui a certainement dû peser lourd dans la balance au moment de prendre la décision de fermer.
Un cadre australien peu propice au jeu vidéo
Il faut également voir que l'Australie n'est pas vraiment le paradis sur Terre pour les créateurs de jeux vidéo. D'un côté, les studios doivent faire face à un organisme de classification des jeux particulièrement sévère : l'ACB. Contrairement au PEGI européen, celui-ci dépend directement de l'État et a la possibilité de faire interdire à la vente un jeu s'il ne convient pas aux « guidelines » qu'il dicte.
Récemment, Devolver Digital et Dennation Games ont fait les frais de la politique de l'ACB, qui a interdit à la vente Hotline Miami 2, en se basant sur des critères relativement discutables. L'organisme avait en effet jugé que la scène d'introduction du jeu (capture ci-dessus) dans laquelle le joueur participe à une scène de viol simulée dans le cadre du tournage d'un film justifiait une interdiction totale à la vente. Seulement, le rapport rédigé par l'ACB oubliait de préciser les circonstances dans lesquelles la scène se déroule, alors qu'elles en atténuent significativement la violence.
Sur le plan fiscal, l'Australie n'est pas non plus une terre d'accueil très favorable pour l'industrie vidéoludique. Si le Canada par exemple fait de très gros efforts pour attirer les entreprises du secteur dans ses provinces en proposant d'importants crédits d'impôt remboursables spécialement dédiés au jeu vidéo, du côté de Melbourne il n'y a rien qui puisse inciter les grandes structures.
Il existe bien un crédit d'impôt recherche « générique », qui permet de déduire de l'impôt sur les sociétés jusqu'à 45 % des dépenses faites en recherche et développement, mais celui-ci n'est pas remboursable pour les grosses structures. Concrètement, les entreprises dont le chiffre d'affaires n'excède pas 20 millions de dollars australiens (14,5 millions d'euros) par an peuvent recevoir un chèque de la part de l'État si leur réduction d'impôt est supérieure au montant qu'elles doivent. Les grandes entreprises elles, ne perçoivent pas un centime si leur abattement est plus élevé que l'impôt dû, et leur taux de réduction passe de 45 à 40 %. Autant aller s'installer au Québec donc.
Après la fermeture de 2K Australia, la liste des grands studios s'amenuise donc en Australie. À part quelques exceptions comme Halfbrick, une société spécialisée dans les jeux sur mobiles (Fruit Ninja, Jetpack Joyride...) et une antenne de Wargaming installée à Sydney, le reste du paysage local est essentiellement formé de petits studios indépendants.
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Un cadre australien peu propice au jeu vidéo
Commentaires (21)
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Abonnez-vousLe 17/04/2015 à 05h58
Le 17/04/2015 à 06h39
Le seul truc qui me choque dans ce jeu, c’est la difficulté dès le début par rapport au premier " />
Le 17/04/2015 à 07h58
Mais tous le jeu est fait pour choquer. Du moins, c’était le cas du premier (pas encore joué au 2 par manque de temps, mais le 1 était amha très réussi).
On y incarne un tueur violent, dérangé. On alterne les scènes de vie quotidienne tranquilles avec les scènes de massacre, sans broncher. On vois l’incarnation du subconscient du personnage l’accuser et mettre en exergue l’horreur de ses actes. Tout le jeu amène à réfléchir sur l’acceptable, la relation à la violence, et à ses codes dans les médias. Une scène de viol représentée dans un film dans le jeu me parait tout à fait à propos. Choquant, mais pas plus que le reste du jeu, et pour les mêmes raisons que le reste du jeu.
Du coup, la différence de traitement dans les critiques me font me questionner sur ce que ces gens perçoivent dans ce jeu, du message qu’ils en ont tiré. Ça me fais un peu le même effet que si quelqu’un avais vu Il Faut Sauver le Soldat Ryan, et disait “le film était super cool, mais j’ai trouvé le tank à la fin bien trop violent. Ils devraient retirer le tank. Par contre, le débarquement, ça va, c’était super.” " /> *
* Je tiens à déclarer préventivement (parce qu’on est sur internet, et dredi) que ceci n’est qu’une analogie, et que bien entendu “ce n’est pas pareil, parce que…”. C’est juste là pour donner une idée générale.
Le 16/04/2015 à 09h47
Les dures réalités de la vie…" />
Le 16/04/2015 à 10h13
En même temps, j’ai l’impression que c’est plus un problème d’Australie qu’un problème de 2K.
Le 16/04/2015 à 10h27
Kangourou simulator va devenir l’une des franchise phare de l’industrie videoludique australienne " />
(même si c’est russe)
Le 16/04/2015 à 10h34
Pourtant entre vivre à Canberra et à Melbourne y a pas photo ! C’est triste
Le 16/04/2015 à 10h40
Mouais, l’histoire des crédits d’impôts, ça a jamais empêché de créer des jeux et de bons jeux, hein.
Le dernier meilleur jeu du moment sorti sur PC (cities skyline) s’est justement fait dans un pays qui ne propose pas d’aides pour la création vidéo-ludique et dont le cout salarial est l’un des plus élevé du monde.
Faut croire que la rapcité de Take-two a pris le dessus sur toute volonté de création vidéo-ludique.
Le 16/04/2015 à 10h48
On pourra les écraser ?
Le 16/04/2015 à 10h50
La Finlande dispose d’un fonds d’investissement dédié au jeu vidéo : le Skene.
Il est doté de 70 millions d’euros, à titre de comparaison, les investissements “privés” dans le JV là bas étaient de 27 millions d’euros sur 2014.
Il n’y a peut-être pas de crédit d’impôt en Finlande, mais le secteur bénéficie bien d’aides spécifiques. Ce n’est pas du tout le cas en Australie. Après oui, les aides ne font pas tout, mais c’est quand même bien plus facile de créer quelque chose d’intéressant quand on t’offre les moyens de le faire.
Le 16/04/2015 à 10h59
Avec quoi? Le Rooster Simulator?
Le 16/04/2015 à 11h22
Oui fin bon t’as aussi cette fameuse société qui hésite pas à interdire la vente des jeux violents…
Le 16/04/2015 à 11h51
La grosse différence est que le PEGI n’a aucun pouvoir et un jeu PEGI 18, peut parfaitement être acheté par des mineurs, le magasin ne peut s’y opposer.
Le 16/04/2015 à 12h21
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Le 16/04/2015 à 12h24
Le 16/04/2015 à 12h39
RIP 2K Australia. Avec Irrational Games qui a fermé y’a pas longtemps, c’est bien dommage… C’était le dernier studio AAA de la région, c’est extrêmement triste pour les ex-employés qui vont devoir soit revoir leurs ambitions à la baisse et créer un studio indépendant, soit changer de secteur, soit changer de continent (ce qui est difficile pour ceux avec une famille).
C’est toujours un petit coup au cœur ce genre de fermeture.
Le 16/04/2015 à 14h13
Le 16/04/2015 à 14h19
Le 16/04/2015 à 14h26
C’est fonction des critères d’une société.
Chez les <remplace par une caste> y’a des trucs qui passent bien et d’autre qui passent pas.
Les castes religieuse (mollah, ultra catho, sioniste), royaliste (culte du chef), communistes (tuer dieux le père), Mormons (en version inceste), Anti avortement, mouvement féministes, etc…
Dans le monde que nous vivons, violent s’il en est, il n’en reste pas moins que la violence est montrée dans un cadre assez strict. Pour faire simple.
Le ciné:
-Le méchant est violent et utilise cette violence pour arriver à ses fins. Donc c’est mal.
-Le gentil utilise la violence (le feu par le feu) pour empêcher le méchant, donc c’est bien (Rick hunter qui arrive a tirer un coup de feu dans les 10 premières minutes d’un épisode).
L’actualité:
Terrorisme, délinquance, etc. On montre l’horreur (ou on la faisande façon “je suis Charlie”), mais c’est pour la bonne cause. Contro… heu informer les populations.
Finalement: On ne peut pas justifier d’un viol pour faire le bien… Tout est question de justification.
Le 16/04/2015 à 18h40
Disons qu’à priori ils auraient coller une scène de viol pour le plaisir de coller une scène de viol. De plus, le fait qu’il s’agisse d’un tournage n’est signalé qu’après, ce qui rend la chose d’autant plus choquante.
Là où les meurtres divers peuvent avoir pour excuser d’être des défouloirs, cette scène n’est là que choquer. Et c’est probablement ça qui est le plus discutable.
Le 16/04/2015 à 19h10
Je me demande ce qu’en pensent ceux qui ont acheté le season pass " />