NAND 3D avec plus de 230 couches : passe d’armes entre Micron et SK hynix
Ha ! Qu'est-ce qu'on est serré, au fond de cette boîte
Le 03 août 2022 à 07h00
4 min
Sciences et espace
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En l'espace de quelques jours, Micron et SK hynix ont fait des annonces sur la NAND TLC. Le premier a démarré la production de masse de puces avec 232 couches. Le second présente sa NAND sur 238 couches, mais qui n'arrivera qu'en 2023.
Afin d'augmenter la densité de leurs puces, les fabricants sont passés à la 3D, c'est-à-dire qu'ils empilent plusieurs couches les unes sur les autres. Depuis le mois de mai, Micron propose 232 couches, mais SK hynix vient d'annoncer 238 couches, en TLC dans les deux cas.
Avec six couches de plus, ce dernier en profite pour revendiquer la couronne de celui qui en a le plus. Cette annonce s'inscrit dans le cadre du Flash Memory Summit qui se déroule en ce moment à Santa Clara.
238 couches en « 4D »
Pour rappel, la génération précédente de puces SK hynix (annoncée en décembre 2020) dispose de 176 couches. La société affirme aujourd'hui que son « dernier produit à 238 couches est le plus stratifié et le plus petit en même temps ». Dommage par contre qu'elle ne précise pas la densité, que nous aurions pu comparer à celle de la NAND Micron sur 232 couches : 14,6 Gb/mm2.
Cette fois encore, le terme 4D utilisé par SK hynix est purement marketing et cache en réalité une technique bien connue de l'industrie... et utilisée par SK hynix depuis 2018 avec sa NAND sur 96 couches : PUC ou Peri Under Cell. Pour simplifier, il s’agit en fait d’empiler l’une sur l’autre la partie logique et la matrice mémoire (qui comporte donc 238 couches sur la dernière génération). La « 4D » n'apporte donc rien de neuf et ne signifie pas que Micron est en retard avec sa « 3D ».
Comme sur la NAND à 176 couches de SK hynix, des Charge Trap Flash viennent remplacer les traditionnelles Floating Gate. Cela permet, selon le constructeur, d'« éliminer les interférences entre les cellules, d'améliorer les performances de lecture et d'écriture, et de réduire la surface ».
2,4 Go/s, aussi bien chez SK hynix que chez Micron
Comme à chaque itération, SK hynix annonce une hausse importante des performances :+ 50 % sur la bande passante de la puce, qui grimpe donc à 2,4 Go/s (1,6 Gb/s sur la génération précédente). Sur ce point, la NAND se positionne donc exactement au même niveau que celle de Micron sur 232 couches.
SK hynix affirme que la consommation électrique est en baisse de 21 % lors de la lecture des données. De son côté, Micron explique que sa NAND à 232 couches « est la première en production à activer NV-LPDDR4, une interface basse tension qui permet d’économiser plus de 30 % par rapport aux interfaces d’E/S précédentes ».
Des samples chez SK hynix, production de masse chez Micron
« Les produits exploitant des puces à 238 couches seront d'abord adoptés par les fabricants de SSD pour PC, avant d'être fournis ultérieurement pour les smartphones et les SSD haute capacité pour les serveurs », explique SK hynix. Même son de cloche chez Micron, via sa gamme de produits Crucial.
Les premiers samples de puces de 512 Gb ont été fabriqués en juillet par SK hynix, tandis que la production de masse est prévue pour la première moitié de 2023. L'année prochaine des puces de 1 Tb sont également au programme.
Du côté de Micron, la NAND sur 232 couches est en production de masse dans l'usine de Singapour depuis fin juillet.
Chez Micron (et certainement chez SK hynix) des travaux sont en cours pour de la NAND avec 3xx couches (soit entre 300 et 399) sont en cours. La NAND à 4xx couches n'est pour le moment qu'aux premiers stades de recherche.
NAND 3D avec plus de 230 couches : passe d’armes entre Micron et SK hynix
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238 couches en « 4D »
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2,4 Go/s, aussi bien chez SK hynix que chez Micron
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Des samples chez SK hynix, production de masse chez Micron
Commentaires (19)
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Abonnez-vousLe 03/08/2022 à 08h31
“puces de 512 Gb”
On parle de GigaOctet ou de Gigabit?
1 bit = 1 bit
1 Byte = 8 bit = 1 octet
Content de voir que la densité des puces évolue
Le 03/08/2022 à 09h16
Sur le site de SK hynix (https://news.skhynix.com/sk-hynix-develops-worlds-highest-238-layer-4d-nand-flash/)
The 238-layer products will be first adopted for client SSDs which are used as PC storage devices, before being provided for smartphones and high-capacity SSDs for servers later. The company will also introduce 238-layer products in 1 Terabit (Tb) next year, with density doubled compared to the current 512Gb product.
Donc c’est exprimé en bits
Le 03/08/2022 à 09h53
Merci, ça fera donc 125 Goctets pour les prochaines puces de 1Tb. Certains smartphones ont beaucoup plus que ça, ce qui m’étonnait (j’imagine donc que la surface des puces n’est pas la même)
Le 03/08/2022 à 11h07
Beaucoup de NAND utilisent du “die stacking” : plusieurs puces (jusqu’à 8 ou 16 par exemple) sont empilées dans le même boîtier.
Le 03/08/2022 à 10h22
Y a pas une arnaque en anglais sur la majuscule avec b = bit et B = byte ?
(et qui, si l’auteur est français, a pas d’ambiguïté car on utilise octet et non byte en français, même si ce n’est pas exactement synonyme).
Le 03/08/2022 à 11h09
“L’année prochaine des puces de 1 Tb”
Si mon budget le permet, je me jetterai dessus comme un mort de faim (mais ça sera trop cher pour moi, dommage).
Le 03/08/2022 à 16h33
L’unité de mesure des mémoires est historiquement le bit car il existe beaucoup de tailles de bus différents de 1 bit pour les premières DRAM à 32 bits pour certaines SRAM synchrones et peut-être plus maintenant.
Le 8 bits à été assez courant pour les SRAM et PROM (y compris UVPROM 27xx et EEPROM 28xx) des années 80-90.
Le 03/08/2022 à 17h09
Y a pas d’arnaque: b = bit, B = byte
1 B = 8 b
Le 03/08/2022 à 20h48
Je vais faire mon Mr Gessémyoeuf Kevouhna.
1 octet est égal à 8 bits (en anglais aussi on dit octet bien que le t final soit sonore :)) et
1 byte peut être égal à 8 bits (ce qui est généralement le cas en informatique)
D’ailleurs, un byte en français se dit un multiplet. Et pour la petite histoire rigolote, un byte de 2 bits c’est un doublet (doublet ou doublette en français), 3 c’est triplet (-et ou -ette), quartet, quintet, sextet, septet, octet et un nonet (nonet ou nonette). Et oui, c’est comme en musique, juste un peu normal pour des
beatsbits.https://www.electropedia.org/iev/iev.nsf/index?openform&part=721
Le 04/08/2022 à 17h15
Merci de l’info :) c’est toujours intéressant de connaître l’origine.
Le 08/08/2022 à 13h59
Intéressant votre lien.
Partant de ces nomenclatures, quel serai la façon exacte de nommer la partie suivante d’une adresse IPv6 : 2001:db8::1234:5678 ?
Le 08/08/2022 à 20h40
Je ne suis pas sûr de comprendre la question, sorry.
Ici, c’est une adresse IPv6 qui est un bloc de 128 bits indissociables. La nomenclature est orientée vers une manipulation humaine et fait intervenir une découpe en 8 blocs de 16 bits, donc 8 mots de 2 octets. Et ceci pour l’écriture de l’adresse. Avec des élisions possibles (le “::” par exemple) et des variations pratiques (comme ::ffff:192.168.0.1)
Mais au-delà de ça, l’adressage IPv6 est plus complexe; ID de réseau, sous-réseau, espaces réservés… Dès lors, la taille d’un champ varie en fonction de la nature de l’adresse et donc le nom exact que l’on pourrait donner à ce groupe de bits dépend de cette nature.
Maintenant, si c’est le fait d’avoir que des chiffres décimaux dans la partie d’adresse, on pourrait appeler un BCD (Binary Coded Decimal). Mais ce serait un abus de langage, car dans les faits ce n’est qu’un nombre hexadécimal sur 2 octets qui s’exprime par des nombres décimaux de façon innée.
Le 03/08/2022 à 21h50
Quelque que soit le sujet de l’article, ça fini toujours en concours de Bytes.
Le 04/08/2022 à 09h01
Bah, en un mot, un byte, avec ce temps-ci, c’est bon à mettre dans un string. De plus avec un bit, on ne peut faire qu’un bool.
Et on parle de même pas d’informatique quantique et les qbits …
Le 04/08/2022 à 08h40
D’ailleurs, je me demande si même en anglais, c’est pas devenu implicitement un byte = 8 bits vu que ça n’aurait pas de sens d’exprimer une taille de disque en byte sans l’information 1 byte=8bits
Par exemple, imaginons que Micron propose des disques de 512GB mais avec un byte = 12 bits et puis SK Hynyx pareil, mais un byte = 8 bits.
Pas vraiment la même taille du coup.
Le 04/08/2022 à 09h03
Oui, c’est commun maintenant de dire un byte = 8 bits. C’est juste. Mais je pense que le terme byte est encore utilisé pour d’autre ensemble de bits. En télécom au niveau des signaux, je crois, mais bon, là, je ne vais pas l’affirmer.
Le 09/08/2022 à 09h14
Merci de votre réponse. Je vais essayer d’être plus clair.
C’est de cette partie là dont je parlais. Comment s’appel un groupe de deux octets (celui séparé par des “:”) ? J’entends souvent le terme “quartet” mais ça me parait étrange. Pour une IPv4, on appel cette partie simplement un octet. C’est pratique pour le dépannage entre technicien : “c’est quoi ton dernier octet ?”. Mais en V6, on appel comment ce “dernier octet” (qui est en fait un groupe de deux).
PS : peut-importe qu’il soit placé en dernier. Un des 8 groupes de 2 octets porte qu’elle nom dans une adresse IPv6 ? Je ne sais pas si ce nom est normalisé.
Le 09/08/2022 à 09h57
16 bits, soit 2 octets, c’est un mot (word).
32 bits, soit 4 octets, c’est un double mot (dword).
64 bits, soit 8 octets, c’est un quadruple mot (qword).
HTH
Le 09/08/2022 à 10h43
Par convention, oui. Mais dans les spécificités réelles, un mot est l’unité d’information traitée en une seule fois par un ordinateur. Ce peut être un mot de 8 bits (oui, un octet = un mot), de 16 bits (usage conventionnel actuel), un de 32 bits (ce qui a fait couler beaucoup d’encre vis-à-vis des langages de programmation et qui a finalement découlé sur les termes “mot”, “double-mot”, etc.)
Or, ce peut également être un mot de 4 bits, donc un quartet.
Finalement, si on suit la logique, un mot de 16 bits devrait s’appeler un hexadecatet.