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Domotique : Matter devrait prendre son envol grâce à de nombreuses simplifications

Il était temps

Domotique : Matter devrait prendre son envol grâce à de nombreuses simplifications

Bence Boros

CES oblige, les constructeurs se lancent dans une frénésie d’annonces autour de la domotique, l’IA n’étant jamais loin. Autour du protocole Matter notamment, Google et Apple ont fait part de changements importants, qui devraient largement simplifier la création de réseaux compatibles.

Le 09 janvier à 10h30

Matter est un protocole autant qu’une norme d’interopérabilité pour les équipements connectés composant une maison intelligente. Les constructeurs – surtout Apple, Amazon, Google et Samsung – ont fini par s’entendre autour de caractéristiques, après de nombreuses années à pousser leurs propres solutions. Celles-ci perdurent, mais une double certification avec Matter assure (en théorie) que les équipements compatibles peuvent communiquer entre eux.

Le CES de Las Vegas est l’occasion pour de nombreuses entreprises d’annoncer justement des produits supportant Matter. On attendait surtout que certains acteurs majeurs fluidifient cette prise en charge, incomplète, complexe à obtenir, voire absente. Or, en plus d’apporter l’interopérabilité entre les équipements, Matter permet leur contrôle local, sans passer par le cloud.

Matter déboule dans Google Home

Premier changement majeur, l’arrivée de Matter dans un nombre beaucoup plus important de produits utilisant une base Google, grâce à la diffusion du runtime Google Home. Les appareils Google Nest, les produits Chromecast, les appareils Google TV sous Android 14 et certains téléviseurs LG sont concernés.

Un changement important dans la stratégie de Google, car la firme promouvait jusqu’à présent la disponibilité du cloud pour traiter toutes les demandes. Or, avec l’arrivée de ce runtime, tous les équipements compatibles deviennent capables de gérer localement les demandes, autorisant les produits à exécuter leurs fonctions même en cas de coupure internet.

Google estime qu’avec ce changement, 40 millions d’appareils deviennent aptes à contrôler l’environnement Matter de la maison. Parallèlement, Google annonce faire davantage de place au protocole dans ses plans. « Nous investissons dans la croissance de Matter de plusieurs façons, notamment en augmentant les ressources de développement pour améliorer l'automatisation de la certification, les scripts d'interopérabilité, les corrections de bogues et la maintenance du SDK », a indiqué l’entreprise dans son annonce.

Les développeurs invités à la fête

Autre décision majeure, l’ouverture des API Google Home aux développeurs tiers. Pour la première fois, ces derniers pourront se servir des interfaces dans leurs propres application pour communiquer avec les appareils disposant du runtime Google Home. Il devient par exemple possible de développer directement des applications facilitant la création de routines pour les appareils présents sur le réseau, sans avoir à travailler le support des appareils.

Il ne s’agit pas tout à fait d’une nouveauté : l’arrivée de ces API avait été annoncée à la Google I/O en mai dernier. Des sociétés comme Eve, Nanoleaf, LG, ADT, Cync, Yale et Aqara étaient dans la boucle. En outre, ces API sont pour l’instant en version bêta publique et ne s’adressent qu’aux développeurs Android. Elles arriveront bientôt sur iOS, mais aucune date n’a été communiquée.

Google donne des détails sur le type d’API proposée. Certaines sont ainsi dévolues à l’intégration dans un parc existant, proposant à la fois les connectivités cloud et locale. Une autre est dédiée au commissionnement, c’est-à-dire à la configuration depuis un appareil Android via Fast Pair. Elle s’occupe de la mise en relation, de la compatibilité du contrôle vocal dans Google Assistant et de la compatibilité avec l’écosystème Google Home. Enfin, une API est chargée de tout ce qui touche à l’automatisation.

Certification commune et automatique

Autre annonce majeure, Apple, Google et Samsung ont travaillé avec la CSA (Connectivity Standards Alliance) pour faciliter la certification des produits Matter.

Actuellement, une société désirant obtenir une certification doit le faire pour autant d’environnements qu’il y a d’acteurs majeurs de la tech qui en proposent. Par exemple, si une nouvelle ampoule connectée est compatible Matter et que le constructeur veut la faire certifier pour Google Home, il doit obtenir une certification pour chacun.

Ce processus va changer. Le CSA a annoncé plusieurs simplifications notables de ses processus. Par exemple, un programme de recertification accéléré : les produits déjà certifiés une première fois pour garder beaucoup plus facilement leur estampille lors des mises à jour logicielles, dont la fréquence pourrait augmenter. Un autre programme a été mis en place pour permettre la certification commune d’un appareil et de toutes ses variantes, en une seule demande. Il se veut plus efficace que les actuels, basés sur la similarité et les familles de produits, qu’il pourrait remplacer à terme.

Matter ouvre (presque) toutes les portes

Enfin, et c’est sans doute le plus important, la certification Matter ouvrira automatiquement la voie aux certifications Apple, Google et Samsung. En d’autres termes, passer par le processus de certification pour Matter permettra d’obtenir celles des trois constructeurs. Pour les fabricants d’appareils, la simplification sera significative.

« Consciente de la nécessité d'un processus de certification de bout en bout plus rationnel, l'Alliance est heureuse d'annoncer qu'Apple a commencé à accepter les résultats des tests de l'Alliance Interop Lab pour les appareils Matter dans le cadre du programme "Works With Apple Home", et que Google et Samsung feront de même pour leurs certifications respectives "Works With Google Home" et "Works With SmartThings" dans le courant de l'année, soulignant ainsi la crédibilité et la fiabilité des programmes de test de l'Alliance », a déclaré la CSA dans son communiqué.

Ces simplifications devraient permettre une véritable éclosion de l’écosystème Matter, qui devrait prendre le pas sur les environnements connectés propriétaires.

Commentaires (6)

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C'est un progrès de ne pas avoir à expliquer à Google ou Apple qu'on veut fermer ses volets. Maintenant j'attends les implémentations libres et open source d'un démonstrateur significatif, mais pas sûr que ce soit possible Matter restant un protocole propriétaire même si le code est open source en licence Apache 2.
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Mater est bien un protocole propriétaire mais la licence Apache permet d'en faire des implémentations libres.
Seule la certification sera payante.
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Ça fait pas 3 ans que "cette fois c'est la bonne" ? C'est une norme ou le FSD de Tesla ? 😂
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On y croit encore... ou plus! Trop d'acteurs aux intérêts divergents... et des MAJ plus frequentes avec pour 1 bug de perdu 10 de retrouvés?
Pour ce type de bidule on veut du stable et deverminé avant la mise sur le marché.
A se demander aussi pourquoi du zwave a vécu avec un certificateur unique et un seul logo a verifier pour que ca marche avec tout ce qui est dans cet écosystème. Et en local dès le départ ce qui est qd même la base.
Après avoir voulu baiser le monde avec un truc qui informe google de tout ce qui se passe chez soi je dirais que c'est mort. Plus personne ne regarde ce truc.
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J'attends la réaction de WaltDisney concernant ces nouvelles aventures de matter sans leur consentement :D
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je ne vois vraiment pas l'avantage de matter face au bluetooth low energy qui lui est bien établi, certes la licence est payante mais bon si l'on vend plusieurs milliers d'objet connecté ce n'est pas vraiment un soucis. En plus c'est déjà supporté par tous les smartphones, cela supporte aussi le réseau maillé et la discussion entre objets.

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