Comment Cozy Cloud et Gandi veulent démocratiser le cloud personnel
Cocooning pour données
Le 06 février 2016 à 09h30
8 min
Internet
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La start-up Cozy Cloud et l'hébergeur Gandi ont remporté cette semaine un prix de la BPI pour une « offre mutualisée de cloud personnel », qui pourrait arriver d'ici la fin de l'année. Nous avons discuté du projet avec les deux sociétés, de sa philosophie à ses implications financières.
La Banque publique d'investissement (BPI) a fait deux heureux, ce lundi. Cozy Cloud et Gandi sont parmi les lauréats du second Concours d'innovation numérique de l'établissement public, empochant au passage plus de 800 000 euros.
En novembre, Cozy Cloud a présenté un projet d'offre mutualisée pour du cloud personnel, fondé sur sa solution Cozy. L'idée est simple : optimiser l'hébergement de multiple instances d'un service cloud personnel, capable de contenir l'ensemble des données d'un utilisateur et de s'interfacer avec différents services.
Pour ce projet, la start-up Cozy Cloud doit toucher 560 000 euros, contre plus de 300 000 euros pour Gandi. De quoi tenter de faire passer la solution à la vitesse supérieure. En mars dernier, elle s'est adjoint les services de Tristan Nitot, le fondateur de Mozilla Europe, en tant que directeur produit. Il nous explique aux côtés de Gandi ce qu'implique exactement le projet, pour les utilisateurs et pour eux.
Cozy, pour reprendre le contrôle de ses données
La start-up, qui emploie aujourd'hui 16 personnes, a été spécifiquement créée pour la plateforme Cozy. Celle-ci doit être capable de récupérer les données personnelles à partir d'autres plateformes (comme les services Google) et de les rendre disponibles à partir d'un espace réellement privé. « C'est un mélange de Gmail, Google Agenda, Dropbox... Ce sont les services de base. Mais Cozy est une plateforme, donc tu peux ajouter des applications que tu développes toi ou que quelqu'un d'autre a développées » explique Tristan Nitot.
La société cite en exemple une application développée par la communauté, Kresus, qui permet de gérer ses comptes directement depuis Cozy. Le service, open source, se connecte avec les identifiants de l'utilisateur et récupère les données bancaires, pour par exemple les lier aux autres données présentes dans Cozy. Dans le futur, Kresus pourrait par exemple récupérer la facture liée à l'achat en PDF.
Quand nous lui demandons quelle est la différence avec des solutions comme ownCloud, une autre système cloud auto-hébergeable, Tristan Nitot avance trois points. Le premier est qu'ownCloud est centré autour des fichiers, contrairement à Cozy qui est bien plus orienté base de données.
La deuxième différence est qu'ownCloud est multi-utilisateurs, alors que Cozy se voit uniquement comme un « cloud personnel ». « Une gestion de comptes complexifie énormément l'interface et on n'est pas du tout dans cette approche » résume le directeur produit de la plateforme. La troisième différence est, elle, technique.
Une plateforme open source fondée sur Node.js
Contrairement à ownCloud, qui exploite les classiques PHP et MySQL, Cozy est fondé sur Node.js et CouchDB. « On est beaucoup plus à la pointe qu'eux » vante encore Tristan Nitot. La société conçoit elle-même l'architecture de la plateforme, les applications fournies par défaut et le système d'identification, qui fonctionne comme un SSO (single sign-on).
Côté sécurité, l'entreprise indique surtout suivre « les bonnes pratiques » dans son développement. Le code du système n'a pas encore subi d'audit extérieur. « La sécurité est une préoccupation de chaque instant » indique seulement l'entreprise. Deux chercheurs d'INRIA contribuent à la sécurité des données du service, rassure-t-elle encore.
Dans les faits, les données conservées par les applications qui composent Cozy ne sont pas chiffrées, à part les plus sensibles, comme les mots de passe. « On veut rendre les données d'une application accessibles à d'autres. Ce n'est donc pas possible de les chiffrer » explique Cozy Cloud. Les communications, elles, sont bien sûr protégées en HTTPS, avec l'ajout récent de Let's Encrypt.
Jusqu'ici, le logiciel est conçu dans une approche « PC ». Ils sont par exemple « partenaire logiciel » de PINE A64, un projet de PC bon marché en 64 bit, type Raspberry Pi, qui a levé 1,7 million de dollars sur Kickstarter. Cozy Cloud devrait donc y adapter sa solution, même si elle n'a pas encore reçu de prototype. Dans l'autre sens, la disponibilité dans les dépôts officiels de NAS, par exemple le Centre de paquets de Synology, n'est pas encore à l'ordre du jour.
Un partenariat pour industrialiser l'hébergement
En fait, Cozy Cloud estime que la grande majorité du travail est déjà effectuée sur son logiciel, qui serait « en phase de peaufinage ». Le partenariat avec Gandi, financé en partie par la BPI, servira donc principalement à adapter cette plateforme auto-hébergeable à l'hébergement mutualisé... En plus de la possibilité de l'intégrer à des offres commerciales. Les défis sont, entre autres, de mutualiser les ressources de plusieurs instances Cozy, alors qu'elles sont aujourd'hui indépendantes, et d'interfacer la solution avec la facturation d'un hébergeur.
« L'auto-hébergement n'est pas à la portée de tout le monde. Si on veut qu'une large audience se serve de Cozy, il faut une solution qui ne soit pas trop compliquée. C'est cette deuxième partie [l'hébergement mutualisé] qui fait aussi office de modèle économique » pour l'entreprise Cozy Cloud, explique son directeur produit.
Tristan Nitot et Gandi se connaissent de longue date, tous deux faisant partie des « historiques » du Net français. « Gandi est un partenaire idéal, pour des questions de valeurs et d'ergonomie. Nous pensons qu'il est très important que les utilisateurs reprennent le contrôle de leurs données. Gandi est très bon dans l'accompagnement du client, leur site et leurs applications web sont vraiment clean. Ils n'ont pas encore madamemichu.com mais ils ont la possibilité de le faire » vante Cozy Cloud.
Gandi soutient déjà certains projets liés à la protection des données, comme le service de messagerie CaliOpen, porté par Laurent Chemla (l'un de ses fondateurs).
Le projet doit être précisé dans les prochains mois
Si le dépôt du dossier à la BPI a demandé un travail technique important, beaucoup de choses restent à déterminer du côté commercial. De nombreux points, notamment la manière dont Cozy sera intégré aux offres, les ressources allouées au développement côté Gandi ou la tarification sont encore à déterminer. « Nous n'avons pas encore de feuille de route précise, nous ne nous mettons donc pas la pression sur un calendrier précis » nous explique Sophie Gironi, la directrice de la communication de Gandi.
Pour l'hébergeur, l'intérêt est bien de fournir un nouveau service à ses clients. L'arrivée de Cozy s'intègre à une refonte du processus de vente des noms de domaine, entre autres pour simplifier le choix et ajouter de nouvelles briques. Ce travail en cours pourrait montrer ses premiers effets dans les prochains mois. Il doit par exemple apporter un dispositif d'activation simple de Let's Encrypt à partir du site, après la bêta arrivée en janvier.
Dans les faits, l'offre Cozy serait proposée à l'achat d'un nom de domaine, comme d'autres services comme les blogs. « Le modèle de vente reste à définir. Il y aura peut-être un pack de base gratuit et des options payantes » envisage Sophie Gerini de Gandi.
Par la suite, Cozy devrait s'étendre à d'autres hébergeurs, comme OVH, qui n'a pas encore répondu favorablement à la start-up. En attendant, Cozy Cloud et Gandi se refusent à tout calendrier précis pour une première version mutualisée, même si la fin de l'année leur semble être un horizon réaliste.
Des activités annexes pour financer l'avenir
Pour le moment, Cozy Cloud se finance via une activité annexe : la conception de prototypes d'applications pour de grands comptes, fondés sur Cozy. Ils travaillent notamment avec EDF sur sa relation client, entre autres pour faire face à une concurrence à venir sur la vente d'électricité. « Les comptes pour l'an dernier ne sont pas encore clôturés, mais le chiffre d'affaires est de quelques centaines de milliers d'euros. Nous sommes encore en phase d'amorçage » affirme Tristan Nitot.
Le financement public arrive donc à temps pour la société, qui a levé 800 000 euros en mai 2014, auprès des fonds Innovacom (500 000 euros) et Seed4Soft (300 000 euros). L'entreprise doit se concentrer sur le projet d'offre mutualisée financée par la BPI, même si d'autres nouveautés sont en approche.
Certaines applications sont ainsi encore en travaux, comme la messagerie, qui doit gagner le support du multi-comptes et une interface plus conviviale. La plateforme, qui dispose d'une application Android pour la synchronisation des fichiers et des contacts, planche en ce moment sur une version iOS. De même, des clients de synchronisation (à la Dropbox) pour PC sont bien avancés en interne.
Pour mener ses projets à bien, Cozy Cloud compte monter de 16 à 23 ou 25 employés d'ici la fin de l'année, « si tout se passe bien ». Qu'ils viennent ou non, le but restera le même, « comme on est passé du mainframe à l'ordinateur personnel, passer du cloud au cloud personnel », confirme Tristan Nitot.
Comment Cozy Cloud et Gandi veulent démocratiser le cloud personnel
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Cozy, pour reprendre le contrôle de ses données
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Une plateforme open source fondée sur Node.js
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Un partenariat pour industrialiser l'hébergement
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Le projet doit être précisé dans les prochains mois
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Des activités annexes pour financer l'avenir
Commentaires (33)
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Abonnez-vousLe 06/02/2016 à 09h45
Pas facile de trouver des photos de l’interface (elle sont sur le GitHub…)
ça n’a pas l’air mal du tout, j’aime bien le concept, leur solution à l’air complète, et l’interface correspond visiblement bien à un usage tactile sur tablette.
Après il faudra pour faire un comparatif avec owncloud, mais j’ai l’impression que Cozy est plus complet de base, donc potentiellement plus stable.
A voir après en terme d’utilisation de ressources CPU/RAM.
Mais je ne peut que féliciter cette démarche du cloud personnel, c’est surement le seul moyen de profiter des dernières évolutions tout en maitrisant une partie de la chaine " />
Troll: Et une compatibilité avec les windows phone? Car les CardDav d’owncloud ils ne fonctionnent pas, donc si c’est le même système, c’est super " />
Le 06/02/2016 à 09h56
Parmi les applis, je ne vois pas d’Agenda Personnel/Organiseur de temps…
Aurais-je mal cherché, ou est-ce un oubli?… (calamiteux!)
Le 06/02/2016 à 10h03
“Cozy Cloud c’est mieux qu’Owncloud car c’est mono-utilisateur. Notre projet, c’est de mutualiser les ressources entre différents utilisateurs de notre service.”
Je crois que mon décodeur de discours marketing à deux balles est cassé.
Le projet me semble tout à fait louable, mais s’ils pouvaient le réaliser sans prendre les clients potentiels pour des lapereaux de six semaines, ce serait encore plus louable.
Le 06/02/2016 à 10h56
oui ça serais tellement plus simple ^^
c’est pour ça le troll ^^
Le 06/02/2016 à 11h06
C’est pas “Calendar” que tu cherches (le premier icône de la capture d’écran) ?
Le 06/02/2016 à 11h09
Faut qu’ils se dépêchent avant l’arrivée de la taxe sur la copie privé sur le Cloud, après ce sera mort ! " />
Le 06/02/2016 à 11h28
Le 06/02/2016 à 11h39
Je comprends l’intérêt de Cozy, mais je préfère Yunohost, qui me permet d’avoir un contrôle complet de mon système et de mes données.
Le 06/02/2016 à 11h52
Je ne connaissais pas, ça a l’air plutôt sympathique. Quand je vois le temps que j’ai passé à me motiver pour tout faire à la main, ça me laisse rêveur. Il y a un support natif de CardDav/CalDav, ou via plugin ?
Le 06/02/2016 à 11h55
Le 06/02/2016 à 12h01
Si, il y a bien une application Calendar.
Extrait dehttps://cozy.io/fr/ungoogle-your-life/ :
“
l’app Calendar vous permet de synchroniser les données liées à vos calendriers grâce au protocole CalDAV
sur l’ensemble de vos plateformes et de vos appareils.”
–Tristan
Le 06/02/2016 à 12h15
Ya aussi le moyen de le tester gratos avec 60Go d’espace, c’est sur liste d’attente, mais on verra bien ce que ça vaut.
Pour les images de l’interface, mais il n’y en a pas beaucoup ==> GitHub
Le 06/02/2016 à 12h31
sur le papier, windows phone est compatible CARDdav/CALdav . C’est un compte icloud auquel après avoir mis une adresse bidon, on se retrouve sur une syncronisation CARDAV classique. (utilisateur, serveur, mot de passe)
Dans les faits, la gestion cardav/caldav est foireuse. J’ai du installer Z-push coté serveur pour faire deu protocole exchange au bout de 3 mois
Le 06/02/2016 à 12h33
Yunohost, je l’ai depuis un an maintenant.
Carddav/caldav en natif (enfin avec le package d’appli de base). Activesync pour les wind*%@ phone avec le logiciel z-push (installable en 3 click).
Potentiellement Z push peut la base sur lequel installer CozyCloud
Le 06/02/2016 à 13h02
oui j’ai tester le coup du iCloud, mais ça marche pas…
Je regarderais ton Z-push du coup
Le 06/02/2016 à 13h17
Merci. Je vais probablement tester ça dans une VM à l’occasion. Mais je suis déjà à moitié conquis : tout ce que j’utilise au quotidien et tout ce que je souhaiterai utiliser si j’avais le courage de l’installer est soit inclus de base soit dans les apps officielles.
Le 06/02/2016 à 14h19
C’est vraiment une bonne nouvelle ce financement (et le partenariat avec Gandi).
J’ai testé Cozy chez moi, c’est encore un poil compliqué, j’ai lâché l’affaire.
Si on peut le faire sur du mutu, avec Gandi qui s’occupe de la partie hard/réseau, et qu’on a juste à installer ses applis, c’est tout bon !
« Ils n’ont pas encore madamemichu.com mais ils ont la possibilité de le faire » vante Cozy Cloud
Bah non, le domaine est déjà réservé " />
Le 06/02/2016 à 14h55
J’ai jamais poussé très loin ma découverte de Cozy car j’ai vraiment du mal avec leur concept mono-utilisateur. Je me demande qui peut être intéressé par une telle architecture à part les célibataires.
Si pour garder sa vie privé, il ne faut plus partager ses photos sur Facebook ou Google, mais les partager avec ses frères, sœurs, parents ou conjoint, je vois pas trop l’intérêt. " />
Le 06/02/2016 à 15h10
Cela étant dis, je viens de (re-)tester leur démo. Et leur interface est assez bien foutue. Elle est claire, simple et efficace. C’est du beau travail de ce coté là.
Le 06/02/2016 à 15h27
Le 06/02/2016 à 15h27
Le 06/02/2016 à 16h31
Oui, il y a du cardav/caldav natif via l’app officielle baikal. Il y a aussi un greffon non officiel activesync appelé zpush. Les deux combo (imap+carddav+caldav ou activesync) fonctionnent très bien.
Le 06/02/2016 à 16h33
Le 06/02/2016 à 16h41
Le 06/02/2016 à 17h04
le problème du @home, c’est pas tant le débit, c’est plus la disponibilité du serveur qui n’est pas top, faute à nos FAI, les modem/routeurs… (sans compté le coup du proprio qui coupe le jus car t’es pas là…. )
J’ai un owncloud avec du VDSL 70⁄5 et ça passe bien
Le 06/02/2016 à 17h09
Le 06/02/2016 à 18h13
Comme indiqué (un peu) dans l’article, l’intérêt de Cozy Cloud est d’être orienté traitement des données (data comme on dit maintenant) : le but sera de connecter tes données entre elles pour faire émerger des services. Ça explique probablement le choix d’une philosophie base de donnée plutôt que fichier.
C’est donc plus complémentaire d’un NAS (orienté fichier) que concurrent.
Ce qui freine le déploiement pour l’instant, c’est le côté mono-utilisateur : il faut une instance par compte (parce que le multi-utilisateur, ça complexifie les interfaces " />). Si la possibilité de mutualiser les ressources entre plusieurs instances est disponible pour la communauté, ça permettra de l’utiliser en auto-hébergement avec une empreinte minimale.
L’implantation directe chez les hébergeur est une très bonne chose : ça va rendre le service accessible à un maximum de gens.
Le 06/02/2016 à 19h05
Contrairement à ownCloud, qui exploite les classiques PHP et MySQL, Cozy est fondé sur Node.js et CouchDB. « On est beaucoup plus à la pointe qu’eux » vante encore Tristan Nitot.
“Node.js et CouchDB c’est has-been. Pour être à la pointe, faut utiliser Julia et UnQLite” vante 127.0.0.1
Le 07/02/2016 à 13h31
Très bonne nouvelle. J’ai testé Cozy et c’est sympa, mais
Donc, une offre hébergée chez Gandi est une bonne idée, et si c’est offert avec un domaine, c’est parfait. L’idée d’une offre basique gratuite + options payantes, comme pour leurs boites mail, me plait beaucoup.
Tant qu’à faire, ce qui serait très bien aussi, ce serait de soigner les images pour Docker et Virtualbox (un peu bizarre, au passage, de proposer Virtualbox et OpenVZ mais pas Qemu). La virtualisation me semble très bien adaptée pour installer Cozy Cloud, mais quand je vois les avertissements disant de ne pas le faire en production, je trouve ça dommage et bizarre : chez Gandi, par exemple, ils n’ont que des systèmes virtualisés en production, et ça semble bien se passer pour eux.
Le 08/02/2016 à 09h34
Le 08/02/2016 à 14h27
Cozy Cloud, ca pourrait etre bien si c’était pas codé avec les pieds dans des technos mal maîtrisées…
J’ai essayé pour remplacer owncloud (qui est quand même sacrément moisi dans ma version, j’ai pas testé les dernières maj vu que ca marchait pas…)
C’est super lourd, galère a installé, a maintenir, et pas super stable… C’est dommage, car y’a peu de solution du genre. Jèspere que ca va continuer de s’améliorer.
Le 08/02/2016 à 14h28
Je vois pas bien la différence avec cozy ou own pour le coup. C’est juste moins intégré.
Le 09/02/2016 à 08h16
Je viens de découvrir Z-Push. En 1 mot: merci !!
Je m’acharne pour avoir un caldav/carddav qui tourne depuis mon serveur mail Zimbra, mais rien ne fonctionne même en passant par iCloud !
J’installe ça ce soir, et merci encore pour l’astuce " />