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La Hadopi conserve le statut de sa liberté

L'API qui chante

La Hadopi conserve le statut de sa liberté

Le 22 février 2016 à 15h40

Dans le cadre de la proposition de loi relative aux autorités administratives indépendantes, la Hadopi a sauvé in extremis son statut actuel des griffes du ministère de la Culture. La parole est donnée maintenant aux députés.

La PPL signée Marie-Hélène des Esglaux, Jean-Léonce Dupont et Jacques Mézard avait proposé de revoir considérablement l’enveloppe juridique encadrant la Hadopi, figée à l’article L331-12 du Code de la propriété intellectuelle.

L’article 25 du texte refusait ainsi le statut d’autorité publique indépendante (API) à la Haute autorité, pour la transformer en « un établissement public administratif placé sous la tutelle du ministre chargé de la Culture ». Et donc sous le contrôle de l’État. La disposition validée, la Hadopi aurait rejoint le Centre national du Cinéma, le Centre national du livre ou encore la Bibliothèque nationale de France...

De l'inutilité de la Hadopi...

Mais pourquoi une telle mue ? Fin 2015 une commission d’enquête (« Un État dans l’État : canaliser la prolifération des autorités administratives indépendantes pour mieux les contrôler ») écornait le bilan de la Hadopi. « Cette autorité n’a pas apporté la preuve de son efficacité en tant que gendarme de l’internet » fustigeait son rapporteur Jacques Mézard, « les moyens de lutte contre le piratage à travers le mécanisme de la réponse graduée sont inopérants » (notre actualité). De cette inefficacité, le même Mézard suggérait ainsi une suppression ou à tout le moins une transformation de son statut. 

En commission de la Culture, ce sujet de la qualification a suscité une levée de boucliers. En janvier dernier, le sénateur David Assouline n’a pu s’empêcher de rappeler son vœu de voir l’autorité fusionner avec le CSA, notamment au motif que YouTube serait non régulé (ce qui est une ineptie juridique). Selon lui, surtout, « supprimer aujourd'hui la Hadopi de la liste des autorités administratives indépendantes » constituerait un mauvais signal « ne serait-ce qu'au regard de l'exigence minimale de défense des droits d'auteur. »

...Au nécessaire statut d'API

Pour Philippe Bonnecarrère, rapporteur pour avis, l’indépendance de la Hadopi serait même une nécessité, « notamment pour ce qui concerne la protection des données personnelles des internautes et la régulation des mesures techniques de protection, les MTP ». Pourquoi ? Car « la Hadopi dispose de pouvoirs précontentieux, ce qui nécessite de recourir au statut d’autorité administrative indépendante, y compris dans le cadre fixé par la proposition de loi et par la proposition de loi organique. »

Le 4 février dernier, le gouvernement s’est lui-aussi opposé à un tel détricotage et ce, pour les mêmes raisons : « Son statut actuel correspond à la nature des missions qui lui sont confiées, en particulier au règlement des différends, ainsi qu’à ses pouvoirs réglementaires. Il lui permet d’agir dans le respect des principes d’indépendance et d’impartialité. »

Finalement, la Hadopi a donc été épargnée. Elle demeure certes toujours tributaire de la subvention annuelle du ministère de la Culture, mais conserve son statut d’autorité publique indépendante du moins en l'état de la PPL. Le texte, transmis depuis dans les mains des députés, sera prochainement examiné par la Commission des lois avant son passage en séance.

Commentaires (18)

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pour un “machin” en rapport avec l’informatique, il était nécessaire que leur statut soit celui d’ API <img data-src=" />

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L’article 25 du texte refusait ainsi le statut d’autorité publique indépendante (API) à la Haute autorité, pour la transformer en « un établissement public administratif placé sous la tutelle du ministre chargé de la Culture ». Et donc sous le contrôle de l’État des ayant-droits.



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Je me permets d’écrire ici ce que Marc ne pouvait déontologiquement mettre dans l’article. <img data-src=" />

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Ouf, la HADOPI restera subordonnée aux ayants-droits et non à l’état, ça évite un intermédiaire en plus <img data-src=" />

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&gt; “et la régulation des mesures techniques de protection, les MTP”



On se rappelle tous la réponse gagesque faite à la demande légitime de VLC, où ils ont tout fait pour ne pas répondre à la question.

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ActionFighter a écrit :



Ouf, la HADOPI restera subordonnée aux ayants-droits et non à l’état, ça évite un intermédiaire en plus <img data-src=" />





En même temps, plus subordonné que le ministère de la culture, tu tombes à la SACEM ou au SNEP.


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c’est “le Sparadrap du Cpt. Haddock” c’t’Hadopi ! <img data-src=" />

(restons polis)

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on en apprend “de belles” ! <img data-src=" />

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cyrano2 a écrit :



En même temps, plus subordonné que le ministère de la culture, tu tombes à la SACEM ou au SNEP.





La SACEM et le SNEP sont des sociétés d’ayants droits, ils sont subordonnés à eux-mêmes <img data-src=" />


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Le titre et le sous-titre&nbsp;<img data-src=" />&nbsp;Marc… sérieux… c’est le plus beau depuis des mois&nbsp;<img data-src=" />



sinon, l’hadopi, ça nous coûte des millions pour rien, depuis 8 ans. D’un autre coté on s’était bien marré au Fouquet’s&nbsp;<img data-src=" />

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ActionFighter a écrit :



Ouf, la HADOPI restera subordonnée aux ayants-droits et non à l’état, ça évite un intermédiaire en plus <img data-src=" />



Tu n’as pas honte? tout le monde sait que c’est justement l’inverse…

Ce qui explique que Hadopi a été créée PAR le ministère et non directement par les AD.


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MuadJC a écrit :



Tu n’as pas honte? tout le monde sait que c’est justement l’inverse…

Ce qui explique que Hadopi a été créée PAR le ministère et non directement par les AD.





Tu veux dire par là que tu as un lien de subordination avec tes parents ?


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cyrano2 a écrit :



&gt; “et la régulation des mesures techniques de protection, les MTP”



On se rappelle tous la réponse gagesque faite à la demande légitime de VLC, où ils ont tout fait pour ne pas répondre à la question.





Ils ont parfaitement répondu à la question, et cette réponse était ultra évidente pour n’importe qui connaissait la loi. VLC voulait qu’on lui mâche le travail pour lire les Blu-ray, c’est pas le job de l’HADOPI.


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Justement si, vu qu’ils avait récupéré le boulot de la dadvsi.

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Le boulot de la DADVSI (l’Autorité de régulation des mesures techniques en fait) n’était pas non plus de se substituer à Videolan pour aller demander à l’éditeur des MTP des BD les informations nécessaires à l’intéropérabilité.

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Ce n’est pas ce qu’a demandé VLC.



Petit résumé :




  • VLC : Les clefs de chiffrement font-elles partie des « informations essentielles à l’interopérabilité » ?

  • HADOPI : Vous n’avez pas le droit au reverse engineering et de récupérer les clefs !

  • VLC : WTF ? <img data-src=" />

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… mais vous n’aurez pas, ma liberté de penser !

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ActionFighter a écrit :



Tu veux dire par là que tu as un lien de subordination avec tes parents ?



On l’a tous été, à quand l’émancipation de la Hadopi?


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MuadJC a écrit :



On l’a tous été, à quand l’émancipation de la Hadopi?





Un certain Eric W. a essayé un jour de s’émanciper, on a vu le résultat <img data-src=" />


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