Mars Sample : retour pas si sûr…
Houston, we have a problem
Alors que la NASA, en collaboration avec l'ESA, avait lancé la mission Mars 2020 pour récolter des échantillons géologiques venant de Mars et étudier les conditions d'apparition de vie sur la planète, l'agence américaine se trouve face à un coût trop élevé pour leur retour. Elle lance un appel pour trouver des solutions moins coûteuses.
Le 16 avril à 15h48
5 min
Sciences et espace
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La NASA va-t-elle manquer de persévérance dans sa mission pour récupérer les échantillons qu'elle a collectés sur Mars ? En novembre dernier, le Sénat américain appuyait sur le frein des financements. Et cette semaine, la NASA explique chercher d'autres méthodes moins coûteuses pour le retour.
L'objectif de la mission Mars Sample Return (MSR) est de rapporter sur Terre des échantillons de sol martien prélevés par son rover Perseverance. L'ambition est grande, car si l'humain a déjà envoyé plusieurs sondes vers Mars, aucune agence n'a encore fait d'aller-retour.
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Un très gros programme
C'est « un très, très gros programme pour ramener trois ou quatre kilos de Mars » expliquait en 2018 Sylvestre Maurice, astrophysicien à l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP). En effet, « pour envoyer un robot d'une tonne, il faut le mettre dans une capsule qui fait environ trois tonnes et il faut cinq cents tonnes de carburant… Imaginez quand il faut repartir ».
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Depuis février 2021 et son arrivée sur Mars, Perseverance recueille des échantillons et a effectué de multiples missions dont, par exemple, fabriquer de l'oxygène sur le sol martien.
Mais, problème pour la NASA, ce très gros programme a aussi un coût très important. Et comme l'expliquaient nos confrères du journal Les Echos, « estimée autour de 3 milliards de dollars à l'origine, l'enveloppe n'a cessé de s'alourdir ». Un audit indépendant publié en septembre [PDF] revoyait son coût en prévoyant une fourchette entre 8 et 11 milliards de dollars. Il indiquait aussi une « probabilité proche de zéro » pour le retour sur Terre en 2027/2028 comme prévu initialement et envisageait au minimum la date de 2030 comme échéance possible.
Dans sa propre estimation, la NASA arrive maintenant à la même fourchette. Et elle explique que « compte tenu du budget de l'année fiscale 2025 et des contraintes budgétaires prévues, ainsi que de la nécessité de maintenir un portefeuille scientifique équilibré, la conception actuelle de la mission ramènerait les échantillons en 2040 ».
Pour Bill Nelson, l'administrateur de la NASA, « un budget de 11 milliards de dollars est trop élevé et la date de retour prévue pour 2040 est trop éloignée ».
Appel à toutes les bonnes idées
Vu son budget réduit pour cette année fiscale 2024, la NASA a prévu une somme de 310 millions de dollars pour MSR, un tiers de ce qu'elle avait demandé lors de sa proposition de budget annuel.
La NASA lance donc un appel d'offres pour recueillir dans sa communauté, mais aussi de la part de l'industrie des propositions de modifications de la mission pour « ramener les échantillons dans les années 2030, tout en réduisant les coûts, les risques et la complexité de la mission ».
« Je m'attends à ce que tout le monde passe à la vitesse supérieure et à ce que nous ayons les réponses à cette question d'ici l'automne » a déclaré Bill Nelson, selon Space News.
Nicola Fox, vice administratrice scientifique de la NASA, a expliqué que si l'agence cherche des approches innovantes, celles-ci ne doivent pas forcément impliquer de nouvelles technologies. Et au contraire, « nous espérons pouvoir revenir à des architectures plus traditionnelles, qui ont fait leurs preuves, et qui ne nécessitent pas d'énormes sauts technologiques » explique-t-elle, citée par Space News.
La NASA est même prête à ne pas ramener sur Terre l'intégralité des 30 échantillons qu'aura prélevés Perseverance d'ici là. Celui-ci doit normalement continuer son exploration des environs du cratère Jezero puis retourner au fond en 2028 et attendre la solution tant espérée qui permettra de nous envoyer ses échantillons. Mais même cette attente en mode « repos » est questionnée, vu le coût qu'elle engendre.
Les coupes dans le budget de l'agence américaine ont des conséquences bien concrètes : le Jet Propulsion Laboratory qui développe, entre autres, Mars 2020 et les missions du système solaire de l'agence, a licencié 8 % de ses effectifs en février dernier.
Pour autant, Nicola Fox a réaffirmé que « le retour de ces échantillons de Mars est une priorité absolue pour nous ».
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Commentaires (8)
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Abonnez-vousLe 16/04/2024 à 15h54
Le 16/04/2024 à 17h10
Après, s'ils avaient réfléchi un peu, ils auraient envoyé une barre chocolatée
Ca aurait couté 100 balles.
Le 16/04/2024 à 17h54
Ça, c'était fin 2020...
Le 16/04/2024 à 19h45
Le 16/04/2024 à 18h43
Le 16/04/2024 à 19h47
Le 16/04/2024 à 19h51
Ok c'est mort
Modifié le 17/04/2024 à 10h10