Après la régulation de l’impression 3D, la possible redevance pour la reprise des productions des agences de presse, le statut du lien hypertexte, voilà la question des « chaines de blocs » (ou blockchains) qui arrive sur le bureau du CSPLA.
Le Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique est une instance abritée par le ministère de la Culture, gorgée d’une majorité d’ayants droit et chargée de souffler la bonne parole au ministre en place. Dans une lettre de mission en date du 8 juillet, le CSPLA vient ainsi de commander un rapport d’étude à Jean Martin et Jean-Pierre Dardayrol portant sur la blockchain, ces chaînes de blocs qui « permettent de construire des bases de données décentralisées, sécurisées et historicisées d’évènements » (notre actualité sur le sujet).
Pierre-François Racine, président du Conseil, y voit beaucoup d’avantages « du fait de cette décentralisation, de leur résilience et du faible coût des transactions », mais aussi des inconvénients (« en termes de latence, d’interopérabilité ou de consommation d’énergie », dixit la lettre de mission reproduite ci-dessous).
Si les chaînes de blocs intéressent la finance, le monde de la Culture anticipe aussi des « impacts potentiels sur la propriété littéraire et artistique ». Et pour cause, « des applications sont désormais en train d’apparaître dans l’univers des biens culturels, tant en Europe qu’aux États-Unis. Elles apparaissent comme prometteuses ne raison des simplifications, de la sécurité et des baisses de coût de transactions, notamment contractuelles, qu’elles pourraient apporter ».
Dans la lettre de mission, il demande ainsi aux deux avocats d’explorer cet univers, tout en analysant « les évolutions possibles en matière de contrôle de l’utilisation des œuvres, dans un environnement de services distants dématérialisés et un cadre européen et internationalisé ».
Le rapport consécutif à ces travaux est attendu pour le printemps 2017. Un document d’étape est prévu pour la fin de l’année en cours.
Commentaires (12)
Donc utiliser les blockchain comme DRM.
La grande question, c’est pourquoi le ministère des ayants droits de la culture s’intéresse au développement de méthode de protection.
Qu’ils régulent soit, mais suivre si tot, c’est quand meme louche
mais pour protéger quoi ? des œuvres américaines ?
Plus rapide à légiférer qu’à innover :).
Ce sera une façon de redonner de la rareté dans un monde d’abondance enfin si ça fonctionne.
Encore une fois désolant de voir que les gens considère la Blockchain = Bitcoin
Non : Bitcoin c’est lent et c’est normal
Non : Bitcoin ce n’est pas la Blockchain
Non : La blockchain veut pas dire consommation d’énergie, c’est le fonctionnement de Bitcoin et Ethereum ça.
Bref, va falloir encore éduquer et il y a du boulot
Allez voir ici => https://www.hyperledger.org/
Cette présentation du CSPLA :)
Exactement ce que j’en ai retenu de mon passage court mais mémorable au service juridique de la SPPF.
Marc, je dois te reconnaitre une façon plutôt délicieuse de glisser tes, disons, “critiques” à l’encontre des ayants droits dans une rédaction globalement objective des articles. C’est toujours agréable.
pour l’énergie, ça se tient : même sans “minage” intensif, la blockchain suppose une réplication vu qu’elle est décentralisée, donc plusieurs noeuds là où un bon vieux serveur centralisé consomme ça sur une machine seulement…
Tout système décentralisé consomme plus car il faut de la réplication. Rien de nouveau. Je pense qu’on a du leur parler de minage … là on est sur une autre échelle …
Il n’y a que moi qui ais remarqué qu’il ne savent pas taper une date et qu’il en sont encore au tampon encreur (sans parler des rajouts manuscrits) ?
Entre les murs du ministère de la Culture, une mission sur la blockchain
Entre les murs du ministère de l’industrie de divertissement, une mission sur la blockchain
C’est fou quand même de faire cette erreur de traduction de novlangue tout le temps ! Ok c’est pas vendredi, je sors, mais je le pense vraiment.