662e édition des LIDD : Liens Intelligents Du Dimanche
Du X11 à la sauce Windows 3, rêve ou cauchemar ?
Comme tous les dimanches, voici notre sélection des liens les plus intéressants de ces derniers jours. Ils proviennent des commentaires les plus intéressants, utiles et/ou originaux de la semaine, mais aussi de nos recherches.
Le 25 février à 00h00
5 min
Next
Next
Devenir viral ou mourir
Sujet d’actualité : parlons un peu réseaux sociaux et viralité avec un article (en anglais) de Dazed : « "Devenir viral ou mourir" : comment les algorithmes ont pris le contrôle de la culture ». Nos confrères se sont entretenus avec l’écrivain Kyle Chayka à l’occasion de la sortie de son livre Filterworld.
« Retraçant l’histoire de l’algorithme jusqu’à ses racines cybernétiques, Chayka explore la façon dont les données sont distribuées et consommées à travers la culture – "la similitude semble inéluctable, aliénante même si elle est commercialisée comme désirable" écrit-il ».
- ‘Go viral or die’: how the algorithm took over culture (article, en anglais)
Pourquoi l'information semble avoir perdu sa place sur les réseaux sociaux
Cet article s’articule bien avec un podcast de RFI intitulé : « Pourquoi l'information semble avoir perdu sa place sur les réseaux sociaux ». Dans l’Atelier des médias, nos confrères interviewent Hubert Guillaud à propos de son article L’effondrement de l’information (qui était dans la 658e édition des LIDD).
« Pendant 40 minutes, au micro de L'atelier des médias, il revient sur la montée des algorithmes, précise la notion de "plafond informationnel" atteint par certains utilisateurs face aux infos anxiogènes et déprimantes, expose l'impact de la montée de l'intelligence artificielle (IA) ».
Une brève histoire de l’évolution des recommandations algorithmiques
Et l’enchainement est parfait avec un nouvel article de Huber Guillaud sur son site : « Une brève histoire de l’évolution des recommandations algorithmiques ». Il fait suite à son passage dans l’Atelier des médias de RFI et vise à « essayer de faire saisir simplement les évolutions que nous avons vécu ces 20 dernières années, pour mieux saisir la situation de blocage où les ajustements algorithmiques nous ont conduit ».
Un extrait en guise de mise en bouche : « La première génération de systèmes de recommandation commence à être assez ancienne. C’est celle du filtrage collaboratif qui consiste à apparier les produits entre eux par exemple. C’est une fonction qui existe encore sur Amazon, le fameux, “les clients qui ont acheté ce produit ont également acheté tel autre produit” ».
La non-neutralité des IA
On continue avec le numérique et les algorithmes, en poussant la porte des intelligences artificielles. Mais où val le web parle « de la non-neutralité des IA et, plus largement, de « la » technique ».
L’article est composé de quatre chapitres : le « neutralisme technologique » n’existe pas, l’IA générative un outil comme les autres et parmi d’autres, typologie de la non-neutralité des techniques et enfin enrichir notre conception collective de l’éthique des techniques.
Darknet Opsec par un « vétéran » du darknet
Il s’agit d’une conférence de Sam Bent à l’occasion du Def Con 30 en octobre 2022. « Le plus proche parent de la sous-culture du piratage est celui du Darknet. Les deux ont des personnes bien informées, dont beaucoup sont très compétentes avec la technologie et souhaitent rester quelque peu anonymes. Ils sont tous deux composés d’un grand nombre d’introvertis et respectent la même première règle : "Ne vous faites pas prendre" ».
Le témoignage de Sam Bent est un peu spécial. En 2019 il a été condamné à 5 ans de prison et 14 000 dollars d’amende pour trafic de drogue. « J’ai donc étudié le droit pendant 18 mois pendant que j’étais dans une prison fédérale […] j’y ai vu beaucoup de pouvoirs, comme certains vont voir beaucoup de pouvoirs dans le code ». Cela lui a permis « de hacker le système » d’une certaine manière (pour filer la métaphore) et d’obtenir une libération anticipée pour raison de santé.
Coup double au CNRS : Addictions et « détrôner » le dollar
Dans le Journal du CNRS, deux articles. Le premier sur la société des addictions : « Trop souvent appréhendées du seul point de vue biomédical comme une pathologie cérébrale individuelle, les addictions s’avèrent aussi être un fait social ».
-
- La société des addictions (article)
Le second est intitulé Une nouvelle monnaie pour détrôner le dollar ? « La puissance du dollar serait-elle en déclin ? Alors que les pays des Brics avancent ouvertement l’idée de créer une monnaie commune, le réseau mondial serait-il prêt à adopter une nouvelle devise internationale ? C’est ce qu’ont étudié des physiciens en analysant la structure mathématique des échanges commerciaux ».
Le débarras des LIDD
On termine la sélection de la semaine avec progman, proposé par Bearstech sur X : « Vous avez un ami/parent qui veut passer à Linux mais qui est attaché à l'esthétique de Windows ? Ne jugez pas ! Il faut de tout pour faire un monde et nous avons une solution pour vous ». On vous laisse découvrir la suite, sur GitHub. Pour ceux qui veulent plus de détails : « progman est un simple gestionnaire de fenêtres X11 inspiré de l’époque Windows 3 ».
662e édition des LIDD : Liens Intelligents Du Dimanche
-
Devenir viral ou mourir
-
Pourquoi l'information semble avoir perdu sa place sur les réseaux sociaux
-
Une brève histoire de l’évolution des recommandations algorithmiques
-
La non-neutralité des IA
-
Darknet Opsec par un « vétéran » du darknet
-
Coup double au CNRS : Addictions et « détrôner » le dollar
-
Le débarras des LIDD
Commentaires (10)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 25/02/2024 à 10h28
Le 25/02/2024 à 11h25
YouTube
Modifié le 25/02/2024 à 11h36
Clairement, oui, les algorithmes des plateformes contrôlent la vie des personnes et ces géants ont droit de vie et de mort sur à peu près tous les contenus. La surveillance et le contrôle des populations n'est pas venu des Etats mais des entreprises privées.
Cela fait echo avec le constat selon lequel les artistes se doivent d'agiter les bras et faire du bruit en permanence sur les médias sociaux par eux-même.
Pour moi, l'information n'a jamais eu sa place sur les médias sociaux (surtout qu'à la base ils n'ont pas été vendus ainsi, mais ce fut un moyen de rendre les utilisateurs captifs tout en rendant invisible les contenus qui n'ont pas les faveurs de la plateforme). Leur fonctionnement même basé sur les supposées "préférences" et autres contenus "tendances" est antinomique avec la notion d'informer en ce qui me concerne. L'information, c'est une chronologie car un fait peut évoluer dans le temps. Le buzz, c'est du spontané, ponctuel, et c'est oublié aussi vite que c'est arrivé, remplacé par un autre buzz et ça ne prend pas en compte le contexte.
En résumé, les médias sociaux ne sont que du bruit inutile à mes yeux.
Le 25/02/2024 à 13h29
Le 25/02/2024 à 16h49
La "télé", c'est le Web : un support le communication et de diffusion. Il y a du bon comme du mauvais dessus.
Les médias sociaux, c'est effectivement la définition que Patrick Le Lay avait donné (Le Lay était connu pour être franc et cynique) quant à son métier en tant que PDG de TF1. A la fin des années 1980 il avait d'ailleurs déjà fait l'objet de polémiques en déclarant que le média était soumis aux chiffres de l'audimat et que diffuser une émission culturelle à 20h30 était un suicide économique.
Ces plateformes sont tout autant soumises aux mêmes règles et font tout pour créer de l'audience, via la violente addiction qu'elles provoquent en exploitant les mécaniques de notre psychologie.
Le 25/02/2024 à 22h55
Avant les gens s'abrutissaient devant la télé, maintenant, c'est sur les réseaux sociaux…
Le 26/02/2024 à 08h28
Pour moi : TV = web (diversité de contenus, bons comme mauvais), médias sociaux = TF1/M6/etc (diffuseur de contenus dans le but d'afficher de la pub).
Après je ne suis plus de chaine de TV depuis bientôt une dizaine d'années, donc je serai incapable de dire si ça a changé. En dehors de chaînes du service audiovisuel public dont je regarde parfois des contenus via leur replay.
Le 26/02/2024 à 08h23
J'aime bien ton livre Seb Astien "Le mort qui n'existait pas" et j'apprécie que tu l'ai diffusé en version libre (licence Creative Common BY SA 4.0).
Modifié le 25/02/2024 à 15h09
Et encore une victime de l’uberisation !!!
Le 29/03/2024 à 13h54