Privacy Shield : peu satisfait, un député veut connaître la position française
Celle d'une missionnée ?
Le 07 septembre 2016 à 15h30
4 min
Droit
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Visiblement peu réjoui de l’adoption récente du Privacy Shield, le député Lionel Tardy (LR) vient de questionner le Garde des Sceaux sur la position défendue par les autorités françaises et les marges de manoeuvre de la CNIL pour en contrôler le respect.
« Manque de garanties concrètes, incertitude sur l'application pratique de certains principes, etc. » voilà en quelques coups de griffes résumé par Lionel Tardy l’accord dit du bouclier « vie privée ». Ce Privacy Shield récemment adoubé par la Commission européenne avec le soutien de la quasi-totalité des États membres vient remplacer l’accord du Safe Harbor. Derrière ces anglicismes un peu chimiques se cache un mécanisme d’une importance capitale, et pas seulement pour l'estomac des GAFA.
Du Privacy Shield au Safe Harbor
C’est en effet ce dispositif juridique qui les autorise, à titre principal, à transférer les données personnelles des Européens outre-Atlantique, aux fins de traitements automatisés. Un tel système fait des États-Unis un « port sûr » car ces informations sensibles sont censées y être traitées avec le même niveau de garanties que dans nos modestes contrées. Seulement, la première version – le Safe Harbor- n’était pas au goût des juges de la CJUE qui ont décapité la décision de la Commission prise en 2000. Accès de la NSA sur ces flux de vie privée, aucun droit au juge pour les Européens… il n’en fallait pas plus pour que les juges ferment les vannes le 16 octobre 2015 derniers dans ce fameux arrêt Schrems.
Son successeur, le Privacy Shield, fraichement signé entre la Commission et les États-Unis, commence désormais son intrépide vie. S’agissant d’un mécanisme volontaire, Google et près de 200 autres entreprises ont déjà déposé leur candidature auprès du Commerce américain afin de protéger le pipeline européen.
En attendant, les débats se poursuivent dans les États membres. La CNIL et ses homologues misent tout sur la clause dite de revoyure, qui permettra – espèrent-elles - de vérifier annuellement si les garanties prévues sont effectives et efficaces. En l’état, le G29, qui réunit l’ensemble de ces autorités de contrôle, a déjà taclé le « manque de garantie concrète » visant à interdire la collecte de masse dans le document tout juste adopté.
La position française, les marges de manoeuvre de la CNIL
De son côté, le député Lionel Tardy veut surtout lever le voile sur deux points particuliers. D’une part, la position de la France – et pas seulement de la CNIL – sur cet accord si décrié. Paris et Berlin, notamment, ont voté ce texte contrairement à quatre autres États qui se sont abstenus (Autriche, Slovénie, Croatie et Bulgarie). Quelques semaines plus tôt, le ministre de la Justice avait pourtant adressé une lettre à la Commission pour réclamer « des dispositions tangibles, garantissant l’effectivité des droits des citoyens européens, de même qu’une sécurité juridique pour les entreprises ». La réponse attendue par le député LR permettra donc de savoir si toutes les inquiétudes du Garde des Sceaux ont été levées.
Dans sa foulée, le même élu veut connaître « les marges de manœuvre dont disposera la Commission nationale de l'informatique et des libertés pour contrôler cet accord ». Sur ce point, Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de la Commission et du G29, a aussi prévenu que l'appréciation juridique faite par le G29 serra utile à l’avenir, en particulier « s'il y a des plaintes ou des actions devant la CJUE ».
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Du Privacy Shield au Safe Harbor
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La position française, les marges de manoeuvre de la CNIL
Commentaires (15)
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Abonnez-vousLe 07/09/2016 à 16h37
Si chaque député intervenait un peu plus suivant son domaine de compétence " /> (Je ne pense pas qu’ils passent tous leur temps à uniquement se faire élire " />)
Le 07/09/2016 à 18h21
Le 07/09/2016 à 18h22
" /> Je refuse et je suis contre (tout)" />
Le 07/09/2016 à 18h25
Le 07/09/2016 à 21h41
Des ministres de la Santé qui ont été médecin ou pharmacien cela a existé:
Wikipedia Wikipedia Wikipedia Wikipedia WikipediaJe pense même que ce ministère a eu le plus de ministres membres des professions qu’il doit réglementer. Malheureusement, ces ministres n’ont jamais été sage-femmes, infirmières, aide-soignants ou autres ….
Le 08/09/2016 à 05h25
Le 08/09/2016 à 09h57
Si tu vois le mal partout ….
Le 08/09/2016 à 11h17
Le 07/09/2016 à 15h38
Bref, rien de neuf, les USA aspirent légalement toutes les données possibles, y compris bancaire (SWIFT) avec des raisons officielles sans doute très distantes des raisons réelles…
Le 07/09/2016 à 15h42
Les interrogations de ce député me semblent toutes légitimes. Je suis ravi de voir que certains se posent ce genre de questions.
Le 07/09/2016 à 15h46
Faudra quand même qu’on m’explique la logique là : créer un système qui garantie la confidentialité des données européennes face aux systèmes de contrôle notamment américain mais de tel façon que le traitement se ferait quand même en Amérique, et très probablement par une société américaine. C’est pas un peu aberrant comme raisonnement ? ou alors j’ai manqué une étape ?
Le 07/09/2016 à 15h52
Je pense que le traité se base sur la “confiance” entre les états.
Après ça peut sembler aberrant mais cette confiance est protégé par les menaces commerciales qui sont derrière j’imagine.
Le 07/09/2016 à 16h13
un député veut connaître la position française.
Facile c’est celle de Washington.
A défaut c’est celle de Berlin.
En dernier recours c’est fonction du sens du vent
Le 07/09/2016 à 16h14
Le 07/09/2016 à 16h29
à chq fois qu il est question d un député qui ose discuter les choix politiques de l informatique, c’est souvent L. Tardy qui revient, un des rares (le seul??) député aillant un background IT (gérant d’une société de services et de conseil en informatique, dixit https://fr.wikipedia.org/wiki/Lionel_Tardy). Ce serait bien que les autres députés aient plus de connaissances dans ce domaine…