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Europe : la portabilité des contenus, une réalité mitigée dès 2018

QoS toujours

Europe : la portabilité des contenus, une réalité mitigée dès 2018

Le 08 février 2017 à 09h30

La Commission européenne annonce qu'un accord a été trouvé avec le Parlement et le Conseil de l'Union autour de la portabilité des contenus. Les Européens en voyage pourront consulter leurs contenus payés dans un autre État membre, néanmoins sans garantie de qualité de service.

Consulter ses contenus numériques dans un autre pays européen doit bientôt devenir aussi simple que dans son État d'origine. La Commission européenne annonce avoir trouvé un accord avec le Parlement et le Conseil de l'Union sur la portabilité des contenus, un projet en gestation depuis 2013. Son principe : pouvoir continuer à consulter un contenu acheté ou loué dans un pays lors d'un voyage dans un autre Etat membre. La condition est d'y être présent temporairement, un temps non-défini selon le texte préparé par les institutions européennes.

« Toute personne qui a souscrit un abonnement pour suivre sa série préférée, écouter de la musique ou assister à des manifestations sportives à domicile pourra en faire autant lorsqu'elle voyagera en Europe » résume Andrus Ansip, le vice-président de la Commission en charge du marché unique numérique, dans un communiqué. Le texte doit traiter deux questions qui empêchent habituellement cette portabilité : l'attribution des droits par les ayants droit et les pratiques des services.

Une portabilité pour services payants, sans obligation de qualité

Il ne faut pas s'attendre à une ouverture absolue des vannes. La mesure s'applique d'abord qu'aux services payants. Ceux fournissant gratuitement des contenus, comme la radio ou la télévision, auront le choix de limiter l'accès au seul lieu de résidence. Le blocage géographique dans ce domaine a donc encore de beaux jours devant lui. 

Les services devront en outre vérifier le lieu de résidence de l'abonné. Plusieurs moyens sont à leur disposition, comme le contrat téléphonique, les moyens de paiement ou l'adresse IP du client, des informations dont peuvent déjà disposer ces entreprises. Les éventuelles clauses des contrats entre ayants droit et services qui limiteraient cette portabilité sont, elles, outrepassées par le texte européen.

Notons que les entreprises n'auront pas d'obligation de qualité de service en dehors du pays d'origine, pour éviter de revoir leur distribution, donc des « coûts excessifs ». Autrement dit, si un contenu est bien consultable en dehors du pays de résidence, la qualité de service n'est pas garantie. La société n'aura pas à déployer des serveurs dans toute l'Europe pour la distribution.

Cela ne devrait, en principe, pas poser de problème pour des services présents dans la majeure partie des États membres (comme Spotify), mais plus pour d'autres qui sont liés à un pays particulier.

Bataille autour de la protection du droit d'auteur

Depuis le début des travaux sur le dossier, une partie des ayants droit avaient lancé l'alerte sur une possible disparition de la territorialité des droits, qui est la base d'une part de leurs rémunérations... Cela même si le texte européen n'allait, en aucun cas, aussi loin.

L'État français avait lourdement milité contre le rapport de l'eurodéputée « pirate » Julia Reda, en faveur de l'ouverture des contenus au niveau européen (voir notre analyse). De même, les représentants français en Europe insistaient, en 2015, sur l'importance de préférer la portabilité des services à une remise à plat de la gestion des droits dans l'Union (voir aussi notre analyse). Pour eux, il fallait bien que ce droit de consulter des contenus numériques dans un autre pays soit « temporaire ». Une notion qui n'est toujours pas définie aujourd'hui.

Les futures règles doivent s'appliquer dès début 2018, neuf mois après leur adoption définitive par les institutions européennes. Elles doivent encore être validées officiellement par le Parlement et le Conseil de l'Union européenne, même si cela ne devrait plus être qu'une formalité.

Commentaires (27)

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Bon, ça va un peu dans le bon sens, mais ça reste fortement limité, quoi

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Pas mal pour MyCanal, OCS Go et consorts ; on pourra les regarder partout dans l’UE lors de courts déplacement ponctuels (reste effectivement à savoir quelle sera la durée max).

Pour des services comme Netflix, l’idée serait d’avoir le catalogue français quand on est en voyage, à tout hasard, en Allemagne ? Ou ça sera toujours le catalogue allemand qui sera proposé ?

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La notion de frontière inter-état est encore très présente dans cette belle union européenne. <img data-src=" />

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Tu as utilisé plus de 2 jours hors de ton pays contractuel, hop c’est trop, on coupe.

C’est vraiment pas bien de ne pas avoir défini un palier minimum en dessous duquel les sociétés n’ont pas le droit de couper l’accès.



En résumé, il est plus facile d’acheter un bien physique dans un autre pays européen que d’accéder à un service numérique que l’on a payé.

Je les félicite pour cette situation totalement ridicule, ils n’ont rien compris à l’intérêt d’internet.



Par contre, j’ai une question :

Comment la territorialité des droits assure plus de revenus aux ayant-droits ? Il y a des gens qui paient dans deux pays ? S’ils vendaient les droits d’un coup à un diffuseur européen, ils lui feraient un prix de gros ?

J’ai l’impression que c’est issu soit d’aberrations, qui doivent disparaître, soit de négociations commerciales qui sont leur problème, pas celui de la loi, mais j’ai pu rater un cas important ?

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Catalogue allemand, hors de question que échappe au clown. <img data-src=" />

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127.0.0.1 a écrit :



La notion de frontière inter-état est encore très présente dans cette belle union européenne. <img data-src=" />





Et c’est ça le problème de l’Europe…


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FunnyD a écrit :



Catalogue allemand, hors de question que échappe au clown. <img data-src=" />





Si tu parle de la série, c’était de bons délires leurs scénarios.


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ArchangeBlandin a écrit :



Comment la territorialité des droits assure plus de revenus aux ayant-droits ? Il y a des gens qui paient dans deux pays ? S’ils vendaient les droits d’un coup à un diffuseur européen, ils lui feraient un prix de gros ?

J’ai l’impression que c’est issu soit d’aberrations, qui doivent disparaître, soit de négociations commerciales qui sont leur problème, pas celui de la loi, mais j’ai pu rater un cas important ?





Les négociations se font par pays/zone géographique.&nbsp;

Un ayant-droit te vendra tel film pour tel pays, mais a déjà une exclusivité ailleurs, donc ça ne marchera pas, etc.&nbsp;

&nbsp;C’est le zonage des DVD des années 2010 quoi :/


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Bon c’est pas encore aujourd’hui que je pourrais utiliser un abo netflix fr à l’étranger. Par contre j’ai du contenu vidéo sur Google Play, j’ai pas remarqué de limite géographique mais après j’ai pas tout testé non plus. Bon après je reviens régulièrement en France pour quelques jours par an donc c’est peut être lié.

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Jamis réussi à regarder un épisode en entier. <img data-src=" /> Comme leur série de flics de route….

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ArchangeBlandin a écrit :



Je les félicite pour cette situation totalement ridicule, ils n’ont rien compris à l’intérêt d’internet.







Si, ils ont parfaitement compris les avantages qu’ils peuvent en tirer pour eux-même (mutualisation/répartition de l’infrastructure technique).



Par contre, ils ne sont pas du tout d’accord pour que les moutons clients en tirent avantage.


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La deuxième est lâché à la saison 3( la première aimé pour leur carambolage et cascade) .

A l’époque, moins de chose intéressante sur internet.<img data-src=" />

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L’abonnement tipiak est disponible dans tous les pays, avec copie privée illimitée et pas de chronologie des médias.

J’dis ça, j’dis rien&nbsp;<img data-src=" />

Quand les ayant-droits auront compris que les restrictions sur les contenus en danois tchétchène de croatie sont de toutes façons inutiles dans un pays largement francophone, au contraire facilitera et justifiera le piratage, et gavera ainsi les gens qui se font la masse de sous sur la contrefaçon… :/

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Des flics qui cassent 24 bagnoles par an, moi je les vire fissa.

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Enfin!

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C’est un problème commercial qui ne regarde pas la réglementation, s’ils veulent gagner autant, ils adapteront leurs prix.



Je viens de penser à un truc, si les droits de diffusion deviennent européens, ça remettrait à plat le calendrier de diffusion des films sur les différents supports, ça éviterait que les services de vidéo à la demande soient à la ramasse sur les films 2 ans après les chaines spécialisées dans le cinéma.

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ArchangeBlandin a écrit :



Je les félicite pour cette situation totalement ridicule, ils n’ont rien compris à l’intérêt d’internet.

&nbsp;

Par contre, j’ai une question :

Comment la territorialité des droits assure plus de revenus aux ayant-droits ? Il y a des gens qui paient dans deux pays ? S’ils vendaient les droits d’un coup à un diffuseur européen, ils lui feraient un prix de gros ?

J’ai l’impression que c’est issu soit d’aberrations, qui doivent disparaître, soit de négociations commerciales qui sont leur problème, pas celui de la loi, mais j’ai pu rater un cas important ?







Ils ont tout compris à leurs intérêts.



Ils peuvent faire payer cher dans les pays à plus gros salaires. La territorialité permet de conserver des archaismes comme la chronologie des médias&nbsp;&nbsp;



EDIT: ultragrilled J’ai 10 ans de retard. Comme les ayant droits


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ArchangeBlandin a écrit :



C’est un problème commercial qui ne regarde pas la réglementation&nbsp;



&nbsp;La règlementation est là justement pour encadrer les pratiques commerciales qui seraient douteuses.





ArchangeBlandin a écrit :



Je viens de penser à un truc, si les droits de diffusion deviennent européens, ça remettrait à plat le calendrier de diffusion des films sur les différents supports, ça éviterait que les services de vidéo à la demande soient à la ramasse sur les films 2 ans après les chaines spécialisées dans le cinéma.



On en est encore très loin, tkt&nbsp;<img data-src=" />


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J’ai pu utiliser un abo Netflix (multi-écran, souscrit par mon frère en France) alors que j’étais en Allemagne. Par contre, c’était avec le catalogue allemand… Je ne sais pas si tu sous-entendais abo avec le catalogue France&nbsp;<img data-src=" />

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VPN&gt;all .

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Prix non uniformes selon les pays et chronologie des médias…



C’est vraiment triste.



Et il parait que l’on vit dans la mondialisation, pour certains secteurs, elle est encore très loin !

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v1nce a écrit :



Ils peuvent faire payer cher dans les pays à plus gros salaires. La territorialité permet de conserver des archaismes comme la chronologie des médias







Exact. Il y a aussi les annonceurs qui contribuent à maintenir la territorialité:

Une marque allemande ne va pas payer un centime pour que ses publicités soient vues par des français, puisqu’ils ne peuvent pas acheter ses produits. Donc, pour une TV ou une radio, les auditeurs étrangers c’est une perte séche.

J’ai connu le cas d’une webradio (dans les années 2000) qui a du se résoudre à restreindre l’accès à son stream, tout connement car leur régie pub ne prenait en compte que les vues depuis la France. Par contre, ils devaient payer la sacem et la bande passante sur l’ensemble des connexions. Arrivé un moment la situation etait devenue ingérable.


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Exact, et c’est consternant que des intérêts commerciaux polluent la planète.

Les infra supplémentaires nécessaires aux VPN bouffent des ressources.

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Tu n’y es pas, ils rendent la culture accessible aux petits <img data-src=" />



(je ne sais plus si c’est vrai ou faux à force…)

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Oui oui catalogue français bien entendu. En fait tant que c’est de la vostfr ça me va, vosta ça me dérange pas trop. Mais dans le pays où je suis c’est soit du dubbé, soit des sous-titres en langue du pays, donc autant dire que j’y comprend rien.

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Oui, et tu peux même dire que les utilisateurs ne sont pas les principaux consommateurs de bande passante sur le web. Je viens de lire que ce sont les bots qui bouffent majoritairement.

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En effet, je regardais principalement les productions Netflix, du coup pas de soucis pour les choix de langues/sous-titre&nbsp;<img data-src=" />

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