Présidentielle : la Fédération française des télécoms écrit sa lettre au Père Noël
On lui dit ?
Le 30 mars 2017 à 10h00
7 min
Internet
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Fiscalité allégée, égalité de traitement avec les géants du Net, financement de la culture, laisser-faire sur la mutualisation économique... Les principaux opérateurs français ont des doléances précises pour le prochain président, en montrant le secteur comme un appui sociétal majeur, parfois en enjolivant la réalité.
Tous les cinq ans, Noël prend quelques mois d'avance pour les lobbies. Après le Club numérique ou la Digital New Deal Foundation, c'est au tour de la Fédération française des télécoms (FFT) de dresser un bilan flatteur du secteur, avant de réclamer des ajustements légaux pour favoriser l'innovation. La fédération regroupe entre autres Bouygues Telecom, Orange et SFR, Free faisant bande à part.
Elle souligne surtout l'effort d'investissement constant dans les réseaux et le besoin de plus de flexibilité... Quand bien même le secteur se rapproche fortement des médias (voire en rachète) et du monde audiovisuel, au grand dam du gendarme des télécoms, l'Arcep. En parallèle, elle s'estime délaissée face aux jeunes pousses et entreprises du numérique, qui auraient les faveurs du gouvernement.
La @FFTelecoms adresse aux candidats à l'élection présidentielle son contrat de mandature ➡️ https://t.co/cMlb1sX6rL pic.twitter.com/R64dLNOUEf
— FFTelecoms (@FFTelecoms) 29 mars 2017
Privilégier le statu quo sur la législation
Dans son contrat de mandature, la FFT réclame donc la stabilité législative sur le secteur, pour éviter de nouvelles obligations. Cette doléance fait écho à la promesse de François Hollande à Orange, en échange du déploiement du très haut débit dans les zones peu denses, largement appuyé et subventionné par les collectivités (voir notre analyse).
Elle demande aussi de ne pas anticiper les textes européens, ni de les « surtransposer » dans le droit français. Cela alors que la neutralité du Net a été combattue par les lobbies de l'industrie en Europe et a donné lieu à de vifs débats en France, lors de sa transposition dans la loi Lemaire. En parallèle, le principe de responsabilité limitée des opérateurs, le cadre sur le blocage des contenus (pédopornographiques et liés au terrorisme) doivent être maintenus en l'état.
Ceci dit, ce statu quo législatif ne doit pas concerner les entreprises du numérique, dont les géants du Net. Pour les opérateurs, ils doivent répondre aux mêmes contraintes qu'eux. La FFT exige une fiscalité égale avec les géants du Net, ainsi qu'une législation qui mette l'ensemble de ces acteurs au même niveau.
Le débat n'est pas nouveau. Une illustration se trouve outre-Atlantique, où cette équité a été invoquée pour contrer la neutralité du Net. À l'époque, le régulateur répondait que les opérateurs ont une place unique, avec un accès privilégié à l'ensemble des données de l'internaute, que n'ont pas les services Internet Le parlement américain vient d'ailleurs de voter pour réautoriser les fournisseurs d'accès à revendre ces données, sans le consentement du client.
Garder des fréquences au chaud pour la 5G
Sur le mobile, le groupement demande que les attributions de licences mobiles soient « sanctuarisées », encore une fois pour privilégier la stabilité du secteur. Il demande aussi un assouplissement des contraintes de déploiement des antennes, les réseaux mobiles devant encore être densifiés pour la future 5G, qui doit ouvrir commercialement en 2020 en Europe (voir notre analyse).
Cela doit, entre autres, passer par la libération des fréquences prévues dans l'Union européenne pour la 5G... Dont les 700 MHz, bande sur laquelle la France a pris de l'avance par rapport à l'UE, en les mettant aux enchères fin 2015. La FFT veut s'assurer du maintien sans licence d'une partie du spectre, pour permettre le développement de l'Internet des objets. C'est un système sur lequel s'appuient déjà Sigfox, ainsi que Bouygues Telecom et Orange via LoRa, en plein débat avec consultation publique de l'Arcep.
Une mémoire courte sur les zones rurales
Les grands opérateurs vantent leur effort « volontaire » sur les zones blanches, réclamant en conséquence de défalquer ce qui a été produit au-delà des obligations des prochaines licences mobiles. Rappelons que la couverture des zones blanches est un chantier ouvert depuis 2003, avec plusieurs programmes successifs jamais complétés par les opérateurs.
Le dernier accord, signé par les opérateurs et Bercy début 2015, l'a été suite à une forte pression politique sur ces entreprises. L'État s'est aussi engagé à construire lui-même les pylônes (à 80 millions d'euros). Il a fallu attendre la loi Lemaire pour que l'Arcep obtienne un pouvoir de sanction sur le sujet, qu'elle a utilisé à plusieurs reprises contre les opérateurs pour leurs récents retards en zones peu denses. Parler de « volontarisme » pour la coopération des opérateurs sur ce dossier est quelque peu travestir la réalité.
Les doléances comptent aussi (pour la durée du quinquennat) un plafonnement de l'IFER, un impôt proportionné au nombre d'antennes mobiles, sur lequel les opérateurs demandent une remise depuis des mois. À terme, une révision de la fiscalité des entreprises de réseaux est jugée souhaitable.
Aménager le financement de la culture
Dans son état des lieux, la fédération affirme regrouper des acteurs essentiels du financement de la culture, avec environ un demi-milliard d'euros versés l'an dernier, « soit un tiers de la fiscalité spécifique du secteur ». Ces derniers mois, le rapprochement des télécoms avec les médias et le monde culturel est acté. Citons par exemple l'intégration des bouquets Canal+ aux offres fixes de Free et Orange, pour contrer le paquet télévisuel et service de SVOD SFR Play.
En conséquence (encore), ils demandent la suppression de la taxe Copé (TOCE), par laquelle les opérateurs financent France Télévisions à hauteur de 166 millions pour 2017. Ils appellent aussi une révision de la régulation, entre autres sur le financement du cinéma, avec un renforcement de son pilotage.
Une nouvelle fois, une égalité de traitement avec les acteurs en ligne est de la partie. Ils souhaitent entre autres un assouplissement du droit lié à la distribution des chaines, tout en permettant aux opérateurs un droit à l'expérimentation. Concrètement, les opérateurs se battent actuellement avec TF1 sur le replay et que la publicité ciblée à la TV est en réflexion chez certains, notamment SFR qui a récemment racheté Teads.
Ne vous opposez pas à la « mutualisation économique »
Sur les questions de sécurité, opérateurs et géants du Net devraient être traités à la même enseigne, du moment qu'ils proposent un service équivalent. Si la réclamation est portée au (ou à la) futur(e) président(e), le sujet est aujourd'hui éminemment européen.
Rappelons-le, les groupes télécom sont considérés comme des opérateurs d'infrastructure vitale (OIV), avec un contrôle particulier de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI). Les entreprises veulent aussi soutenir les initiatives liées à l'identité numérique, comme France Connect (voir notre analyse).
Enfin, ces groupes télécoms réclament de « laisser toute sa place à l’innovation des nouveaux outils et à la mutualisation économique entre tous les acteurs concernés », avec pour argument les forfaits sociaux... Des opérations comme la mutualisation des réseaux mobiles de Bouygues Telecom et SFR (Crozon) seraient ainsi concernées. Enfin, la fédération demande une co-régulation du secteur avec la société civile. De quoi faire plaisir à l'Arcep et son obsession pour la « multitude ».
Présidentielle : la Fédération française des télécoms écrit sa lettre au Père Noël
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Privilégier le statu quo sur la législation
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Garder des fréquences au chaud pour la 5G
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Une mémoire courte sur les zones rurales
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Aménager le financement de la culture
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Ne vous opposez pas à la « mutualisation économique »
Commentaires (22)
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Abonnez-vousLe 30/03/2017 à 14h39
Le 30/03/2017 à 15h01
Mouarffff !
Il y en aura toujours un pour me sortir les vieux poncifs pour défendre l’indéfendable…. manifestement le fait que nous soyons en plein coup d’état ne vous évoque rien… laissons tomber…. faudra pas venir pleurer plus tard.
Le 30/03/2017 à 15h29
Juste pour rire, quels sont tes titres scientifiques ?
Le 30/03/2017 à 15h33
Le 30/03/2017 à 17h45
Le 30/03/2017 à 18h26
Où sont tes faits et tes sources ?
Le 30/03/2017 à 19h07
Le 31/03/2017 à 08h24
Le 30/03/2017 à 10h11
la différence entre un président compétent et le père noël, c’est que le père noël existe " />
Le 30/03/2017 à 10h54
Je ne vois pas l’intérêt du consommateurs / contribuables là dedans …. (xème degré tout ça tout ça)
Le 30/03/2017 à 11h06
Le 30/03/2017 à 11h07
On comprend mieux les ‘doléances’ quand on sait que le directeur de la FFT est un gars d’SFR " />
L’intox est toujours un bon moyen de faire dire n’importe quoi à des chiffres, saupoudré moi un peu de lobbying et hop une petite ristourne !
Le 30/03/2017 à 11h19
Le 30/03/2017 à 11h44
Il est pas très clause Molière le schéma de l’Arcep…
Anéfé refusé!
Le 30/03/2017 à 12h35
Niel a deja obtenu tout ce qu’il voulait en échange d’un soutien à Macron (et Hollande)
Drahi a déjà obtenu tout ce qu’il voulait en échange d’un soutien à Macron (et Hollande)
Richard a obtenu tout ce qu’il voulait (garder son poste) en échange de son soutien à Macron (et Hollande) et de ses faux témoignages dans l’annulation de l’arbitrage Tapie.
Seul Bouygues résiste….. et comme par hasard, c’est lui qui en prend plein la tronche et qu’on pousse à la vente…
Le 30/03/2017 à 12h49
La vache, tu pense pas aussi que la terre est plate ? Que la zone 51 est peuplée de petits hommes gris et que les illuminatis dirigent le monde ? Bonjour le complot xD
Si ça se passait réellement comme tu le sous entend free n’existerais pas, les petits prix non plus et toutes les taxes seraient levées (#taxecopé)
Enfin vu tes propos sur Tapie t’es plutôt un complotiste de droite ^^ pour info la 1ère décision en sa faveur de l’arbitrage est commandée par Sarkozy mais j’oubliais c’est un bisounours droit et intègre
Le 30/03/2017 à 13h10
Desolé, je ne crois pas en la zone 51 et je suis un scientifique.
Ce que je dis est corroboré par faits…
Drahi a obtenu SFR grace à Macron,
Niel a obtenu le soutien d’Orange pour son réseau 4G et l’enterrement des attendus en matière de fibre (sans parler du reste) en échange du sauvetage de différents journaux de gauche comme le Monde….
Richard a sauvé son poste chez Orange grace à des affirmations scandaleuses dans le cadre de l’annulation de l’arbitrage Tapie…
tout ceci sont des faits,
Le 30/03/2017 à 13h29
tu as oublier : “les juges sont des militants socialistes” (le mur des cons - la mise en examen de François et Pénélope Fillon) " />
S Richard qui témoigne devant la justice et ses rapports avec le Gouvernent : il faudrait expliquer plus précisément quel est le rapport ?
Le 30/03/2017 à 13h34
non c’est bien la verité…. le syndicat de la magistrature est le bras armé judiciaire de Hollande pour eliminer les opposants : Thepaud, Tournaire, Houlette, Gentil, Prevost Deprez et tant d’autres sont les auteurs du mur des c.. et les acteurs de procès à charges montés de toutes pièces….
Pour le reste, le rachat des torchons de gauche largement déficitaires est un moyen de les sauver pour préparer la campagne actuelle….. en se mettant tous les médias dans la poche.
Le gouvernement pouvait bloquer la vente sans difficulté…. le montage financier d’Altice est proprement hallucinant et les coupes sociales sont contraires aux pseudos principes promus par la gauche au pouvoir
On continue ?
Le 30/03/2017 à 13h38
Continue tes élucubrations si tu veux. Moi je m’adressais au scientifique, pas au militant.
Le 30/03/2017 à 13h46
Je ne suis pas militant… mais le scientifique analyse ce qui se passe…
Le 30/03/2017 à 14h12
lulz
Je ne vois rien d’autre à ajouter