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Après les SMS, le plan de Silence pour décentraliser les messageries chiffrées

Silence, ça chiffre

Après les SMS, le plan de Silence pour décentraliser les messageries chiffrées

Le 12 avril 2017 à 06h35

Deux ans après le début de son développement, l'application de chiffrement de SMS Silence a bien évolué et compte quelques dizaines de milliers d'utilisateurs. Elle veut désormais sortir de ses frontières en s'étendant aux messages XMPP, avec deux mots d'ordre : protection des métadonnées et décentralisation.

En mars 2015, TextSecure sur Android abandonnait les SMS. L'application préférait se recentrer sur les messages via Internet, pour simplifier le chiffrement, après avoir lancé Signal sur iOS. TextSecure a depuis fusionné avec le service d'appels chiffrés Redphone pour devenir Signal en novembre 2015.

Cette même année, Bastien Le Querrec s'est lancé dans un fork de TextSecure, destiné à préserver le chiffrement des SMS. « C'était sur un coup de tête, en une demi-heure. Je pensais qu'un fork allait émerger pour remettre les SMS chiffrés, sauf que personne ne l'a fait. J'ai appuyé sur fork sur GitHub, j'en ai un peu parlé sur Twitter et ça a rapidement pris » se souvient le développeur, qui a bien plus une formation de juriste que de développeur.

D'abord appelé SecureText, il s'est renommé SMSSecure après le passage de Moxie Marlinspike (concepteur principal de Signal) sur son canal IRC. « Le changement de nom de SMSSecure vers Silence, c'est radicalement autre chose. C'est une action (abusive selon moi) en droit de marque » en mars 2016 qui y a mené.

Une société américaine, CellTrust, a réclamé la propriété des noms « SMS » et « Secure » : « j'ai laissé leurs demandes de côté, ils sont allés voir Google pour bloquer l'application, et Google s'est exécuté sans regarder de plus près ». De même pour l'Amazon AppStore. La petite équipe a donc renommé son fork Silence, avec en tête de s'étendre au-delà des SMS, en ciblant une gestion fine des métadonnées... l'un des problèmes historiques des SMS.

La lourde question des métadonnées

Les discussions autour de Signal et Silence tournent pour beaucoup autour des métadonnées. D'un côté, l'outil américain se vante de ne retenir que très peu d'informations, tout en faisant transiter des données par les plateformes de Google (GCM) et Apple (APN). De l'autre, Silence s'appuie sur les SMS classiques, dont les métadonnées sont détenues par les opérateurs, et accessibles aux autorités du pays.

« Les SMS sont une source de fuite de métadonnées conséquente et potentiellement dangereuse. C'est normal qu'il ne faille pas utiliser Silence dans certaines conditions quand le modèle de menace est restrictif » affirme sans détour Bastien Le Querrec. Si Signal travaille à réduire sa dépendance à Google, il reste difficile de savoir ce que collecte concrètement le serveur derrière les applications, dont le code a été publié à rebours.

« Le problème de cette centralisation est potentiellement une intrusion. On ne peut pas être sûrs que le code serveur publié soit celui en production, même si je pense que c'est bien le cas. Moxie a fait l'effort de compilations reproductibles » estime Le Querrec. Pour un utilisateur français, Silence aurait donc plus de chances de livrer des données aux services de renseignement hexagonaux et Signal à leurs homologues américains.

Mais l'application clame avoir peu de données à offrir (voir notre actualité). « Il reste qu'il ne faut pas utiliser de téléphone dans certaines conditions, peu importe ce qu'on fait avec », comme aller en manifestation, rappelle le concepteur de Silence.

Reproduire les fonctions de Signal pour les SMS

Après environ deux ans de développement, l'objectif reste le même : porter vers les SMS les fonctions et améliorations de sécurité qu'ajoute régulièrement Signal à son système de communication maison. Si Le Querrec est un habitué de Linux (depuis ses 13 ans), avec quelques notions en Java, concevoir un outil de chiffrement reste sensible. 

« Heureusement, toute la partie crypto est bien conçue dans Signal, dans une bibliothèque séparée, avec des classes et des outils assez bien à part » détaille-t-il. Toucher au chiffrement n'était donc pas prévu au départ. « Avec cette ambition limitée, plus le fait qu'on n'avait absolument pas l'intention de toucher à la partie crypto, il y avait peu de risques à effectuer ce fork ». Reste qu'il a « beaucoup appris sur le tas », ajoutant : « Aujourd'hui, mes connaissances en Java sont beaucoup plus poussées que quand j'ai commencé le projet ».

Diverger de Signal n'était donc pas prévu, même si le scepticisme forcené de l'application d'origine aux nouvelles fonctions, proposées par des tiers, a marqué Le Querrec. Il a donc refusé des modifications d'interface au début de SMSSecure, pour s'assurer de pouvoir suivre celles de Signal au besoin. Cette volonté de parité fonctionnelle s'est assouplie avec le temps, Silence ajoutant quelques fonctions propres, comme des « toasts » Android pour les accusés de réception.

25 000 installations actives

Aujourd'hui, Silence est distribué à la fois via le Play Store de Google et F-Droid, tous les deux sur Android. Un tiers des utilisateurs proviendraient de F-Droid, qui est une boutique d'applications de niche, spécialisée dans les outils libres. « Sur le Play Store, on a eu un peu plus de 50 000 téléchargements de la dernière mise à jour et un peu plus de 25 000 installations actives » nous affirme Bastien Le Querrec.

L'application était, un temps, distribuée sur l'Amazon AppStore avec moins d'un millier d'utilisateurs. Il a été abandonné l'an dernier, lors des soucis juridiques sur son nom. En plus du Play Store, « CellTrust avait également demandé à Amazon de bloquer l'application. Quand on a amené le nouveau nom, ils nous ont demandé de prouver qu'on avait le droit d'utiliser le nom Silence... Qui est un nom commun, donc impossible à déposer en tant que marque » regrette le développeur.

S'il est le dérivé qui a le mieux pris de TextSecure, Silence reste encore très français, avec la moitié des utilisateurs du Play Store venant de nos contrées. « Ce qui reste frustrant, c'est que dans les communautés anglophones, on parle de Signal ou de WhatsApp mais pas de Silence » estime notre interlocuteur, qui se félicite tout de même des notes et retours, notamment sur la boutique de Google, et des recommandations lors de chiffrofêtes.

Des discussions via XMPP en approche

Le développement avance principalement sur le temps libre de Bastien Le Querrec, qui prépare l'extension de Silence aux discussions via XMPP. « Cela fait presque un an que j'y travaille, c'est prendre en compte le problème des métadonnées, pour lequel la solution de Signal (supprimer les SMS) est très mauvaise » explique-t-il. SMS et XMPP doivent cohabiter, même si les fonctionnements seront bien différents.

Contrairement à Signal, qui exploite à la fois des outils et une infrastructure propres (chez Amazon), Silence compte s'appuyer sur des outils libres et des serveurs tiers fédérés.  « Signal repose sur son infrastructure, qui n'est pas fédérée, qui ne peut pas l'être sans modification majeure » explique le développeur français, pour qui l'attitude de Signal a été une raison de partir dans une voie alternative.

Pour le chiffrement, Le Querrec s'intéresse de près à OMEMO, une couche utilisée dans d'autres clients XMPP sur mobile, dont Conversations.im sur Android et ChatSecure sur iOS (encore indisponible en France). Il s'agit de l'une des solutions les plus simples, mais qui n'est en rien validée par la fondation XMPP, même si des extensions au protocole du même développeur le sont.

Le but déclaré est de sortir d'un écosystème centré sur les SMS, ce qui permettrait à la fois à Silence de communiquer avec d'autres applications et, peut-être, de s'exporter sur iOS... même si Le Querrec ne compte pas se lancer dans ce chantier avec ses connaissances limitées hors de Java, même via un fork de Signal pour iOS.

XMPP : limiter les métadonnées et fédérer des serveurs

Avec XMPP, « l'objectif est vraiment d'avoir le moins de métadonnées exploitables ». Il est ainsi question d'attribuer un identifiant unique à chaque client (UUID), impossible à lier à l'utilisateur ou à son numéro. Si aucune fonction de messagerie ne doit être supprimée, un tel choix pourrait poser problème avec d'autres clients.

Avec ces choix, « il n'y a plus de lien entre l'utilisateur et le numéro de téléphone. L'inconvénient est que c'est relativement lourd [à l'utilisation]. OMEMO aide quand même à la certification des clés, avec un échange à l'envoi du premier message ».

À terme, Silence doit intégrer une liste fixe de serveurs de confiance, sur lesquels l'utilisateur peut créer facilement un compte. Ils doivent être gérés par des organisations sans liens avec des services de renseignement, ni d'exploitation commerciale des données. Le mobinaute pourra, bien entendu, passer par un serveur qu'il héberge lui-même.

Le Querrec ne compte pas proposer de serveur, pour éviter toute centralisation. Il songe plutôt à financer des serveurs tiers de confiance, s'il venait à gagner de l'argent avec son application. Il sera aussi intéressant de voir si cela n'intéresse pas les CHATONS, une initiative autour d'hébergeurs de services libres lancée par Framasoft.

Le support d'OMEMO en lui-même pourrait déjà être un casse-tête pour Silence, qui s'appuie sur la bibliothèque Smack pour intégrer XMPP... une bibliothèque sans compatibilité officielle avec l'outil de chiffrement. Il faut aussi revoir l'échange de clés, le prototype effectuant le premier échange par SMS, ce qui demande déjà une communication chiffrée entre les deux clients. 

Temps libre et dons en bitcoins

Le développement de l'application reste un loisir pour Bastien Le Querrec, qui poursuit ses études et un premier travail en parallèle. S'il était accompagné d'un développeur canadien dans les premiers temps, celui-ci s'est peu à peu éloigné de la conception elle-même, pour se concentrer sur le support et la relecture du code de l'outil.

« Il était à l'origine d'un autre fork, qui n'a pas pris. Il m'a beaucoup aidé au début à toiletter le projet, à supprimer des bouts de code morts, avant de prendre du recul pour des raisons personnelles. Une absence de temps libre que, moi, à l'inverse, je peux dégager » nous explique le développeur breton, qui en aura encore dans les prochains mois. Cela n'empêche pas quelques aides extérieures ponctuelles, par exemple pour la compatibilité avec Android Wear, d'abord implémentée dans Signal.

Dans l'absolu, la petite équipe n'est pas inquiète. Si le temps venait à manquer, elle en aurait toujours pour réintégrer les éventuels correctifs de sécurité de Signal, considéré comme « une base stable ». En parallèle, « je prends mon temps pour les nouvelles fonctions », nous explique le contributeur principal, qui refuse tout de même d'autres projets.

Il reste que « sans temps libre, c'est impossible. Je ne suis pas rémunéré pour ça. J'ai lancé il y a quelques jours seulement les dons en bitcoins. Ça me suffira tout juste, je pense, à subvenir aux coûts récurrents, que ce soit le nom de domaine ou l'hébergement, mais pas plus. Je n'ai pas l'ambition d'en faire quelque chose de rémunérateur pour moi, parce que c'est vraiment un projet militant ».

Ce développement bénévole ne permet pas non plus de dégager de l'argent pour un audit de sécurité, même si d'éventuels fonds pourraient aller de ce côté.

Le chiffrement comme standard dans la messagerie

Dans le même temps, le chiffrement devient un argument de vente pour nombre de services de messageries, beaucoup s'appuyant sur le moteur de Signal (ex-Axolotl). Il est même mis en avant par des applications qui le désactivent par défaut, comme Facebook Messenger ou Google Allo. 

« Techniquement, il n'y a pas de barrière au chiffrement par défaut. Signal a montré qu'en termes d'expérience utilisateur, ce n'est pas un problème. Je pense que c'est plus du marketing. Quand Google lance son service de messagerie avec du chiffrement optionnel, ils peuvent dire qu'ils fournissent une application sécurisée » analyse Bastien Le Querrec. 

Les services en question utilisent des fonctions spécifiques, notamment les assistants personnels, comme prétextes pour ne pas chiffrer les conversations, qu'il s'agit d'analyser. Si ces IA sont la partie émergée de l'iceberg, l'intérêt concret semble plutôt être dans la lecture silencieuse des échanges, servant notamment à personnaliser la publicité.

N'y a-t-il pas une saturation sur le marché des messageries chiffrée ? « Il n'y a pas de bonne réponse à ce stade. L'une d'elles serait qu'un projet s'arrête au profit d'un autre, mais on est dans des logiques commerciales, notamment pour WhatsApp [et son milliard d'utilisateurs]. Pour ma part, je ne vais pas arrêter Silence, à ma connaissance c'est la seule application qui permet de chiffrer ses SMS » nous répond le développeur, dont le projet doit encore perdurer un moment.

Commentaires (31)

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Merci au dév, j’utilise Silence sur mes téléphones pour des SMS en général non chiffrés, mais l’interface est plus sympa que l’application Android par défaut :)

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l’appli permet aussi de chiffrer ses sms en local

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bohwaz a écrit :



Merci au dév, j’utilise Silence sur mes téléphones pour des SMS en général non chiffrés, mais l’interface est plus sympa que l’application Android par défaut :)





Tout pareil, je n’ai pas de contact qui l’utilise donc pas de chiffrement pour le moment. Mais je trouve l’application mieux que celle par défaut


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Testé et approuvé depuis l’époque ou il s’appelait SMSsecure.

Essentiellement utilisé en non chiffré sauf avec ma moitié que j’ai réussi a convertir :)

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Il ya deja Conversations qui est très bien pour XMPP sur android. Ce qui serait cool serait de pouvoir passer des appels via WebRTC depuis conversations pour ne pas dépendre des serveurs de Signal.

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pour les serveur xmpp, il y a l’appli conversation (dispo sur F-DROID) qui supporte aussi OMEMO, ça reste assez simple à utiliser comme chiffrement, bien plus simple que OpenGPG ^^

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barbach a écrit :



Essentiellement utilisé en non chiffré sauf avec ma moitié que j’ai réussi a convertir :)





-Chérie, penses à acheter tu pain en rentant ce soir.




  • Ok, et je prendrais des gâteaux. Bisous

  • Non pas de gâteau, ton régime. Bisous



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Testé sur téléphone double-SIM, mais j’envoie les SMS en double :-(



Si quelqu’un a une astuce à me proposer, je suis preneur.

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Je l’ai récupéré ce midi, il me reste à demander à des contacts de faire pareil. C’est comme protonMail, d’un seul côté ça ne sert pas vraiment.

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Je vois pas le soucis.

&nbsp;

&nbsp;le principe d’un moyen de com chiffré est justement de l’utiliser pour tous les échanges, ainsi un observateur ne peut pas savoir quel message est important de celui qui ne l’est pas.

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briaeros007 a écrit :



Je vois pas le soucis.

&nbsp;

&nbsp;le principe d’un moyen de com chiffré est justement de l’utiliser pour tous les échanges, ainsi un observateur ne peut pas savoir quel message est important de celui qui ne l’est pas.





Je dit pas que c’est un soucis :) J’imagine juste qqu’un (ou un système) entrain de forcer le cryptage pour tomber sur … ça <img data-src=" />


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c’est pour ça qu’ils ont des robots pour lire les contenus ;)

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Conversation fonctionne vraiment bien. Mais Signal et Silence intègrent également les SMS dans la même application, ce qui évite d’avoir une appli par mode de communication.

Si Silence devient compatible avec n’importe quel serveur XMPP et avec Conversation / Chatsecure pour OMEMO ce sera vraiment génial.

Dommage qu’il ne soit pas autorisé d’utiliser les serveurs de Signal via une autre appli, car l’on pourrait alors avoir accès à la fois à Signal, XMPP via OMEMO, SMS en clair et chiffré dans une seul et unique appli.









tuxicoman a écrit :



Il ya deja Conversations qui est très bien pour XMPP sur android. Ce qui serait cool serait de pouvoir passer des appels via WebRTC depuis conversations pour ne pas dépendre des serveurs de Signal.







C’est un sujet de travail depuis longtemps et pas forcément intégré à Conversation mais je ne sais pas si c’est toujours d’actualité :



github.com GitHubgithub.com GitHubgithub.com GitHub


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C’est surtout pour les sextos en fait ;)

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barbach a écrit :



C’est surtout pour les sextos en fait ;)





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Je suis tombé par hasard sur un&nbsp;d’un blog article proche du projet MicroG à propos de la backdoor de WhatsApp.

Je ne suis pas à même de juger techniquement ce qui est dit, par contre je pense que ça peut intéresser quelqu’un d’entre nous <img data-src=" />

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Est-ce qu’on oublie ce qu’on vient de taper/lire dès qu’on arrête de regarder Silence ?

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Si tu te retourne, oui.<img data-src=" />

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Je l’utilise depuis pas mal de temps, elle est vraiment bien. Je n’ai jamais essayé les autres, Silence me suffit pour les SMS.



J’ai essayé d’y mettre mes parents, mais pas de chance, c’est tombé dans les 3 jours où un gros bug empêchait de recevoir les SMS… Ils n’étaient déjà pas emballés par l’idée, là ça a achevé leur tentative de curiosité. Ils préfèrent l’appli de base d’Android, pas chiffrée, mais comme elle est fournie avec le système elle est frocément mieux <img data-src=" /> Et ils ne comprennent pas l’intérêt du chiffrement (ils regardent le JT de TF1 donc forcément, le discours “chiffrement = terrorisme” de Cazeneuve trouve un écho chez eux <img data-src=" />)

&lt;/mylife&gt;

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Je l’utilise également depuis un petit moment. Pour mes échanges sms non chiffré (Pas de contact dessus😕) , elle fait le job :-).

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Le gros problème de toutes ses application prônant le chiffrement, c’est qu’à chaque article dessus j’ai toujours une pensée pour ce strip (bien connu) :https://xkcd.com/927/

On se retrouve avec X application d’échange de message/vidéo chiffrés (What’s app, Telegram, Signal pour ne citer qu’eux) qui ont toutes le même problème : aucune n’est interopérable. What’s app et Signal utilisent le même algo de chiffrement mais les utilisateurs de What’s app ne peuvent pas échanger avec les utilisateur de Signal (et j’imagine que Silence ne fait pas exception à la règle). Si déjà deux appli utilisant le même algo ne sont pas interopérable, y a aucun espoir pour des appli comme Telegram qui utilisent un algo maison.



Résultat des courses d’un point de vu perso, j’ai essayé sans succès de passer mes potes sur Signal ou Telegram mais ils restent accrochés à What’s app sans vouloir en changer (et je refuse d’utiliser What’s app pour les même raison qui font que je n’ai jamais été sur facebook) et j’ai réussi péniblement à passer quelques membres de ma famille sur Signal.



Et je n’arrive pas à comprendre comment ça se fait qu’aucune appli ouverte de chiffrement ne soit encore apparue et que tous les acteurs ne misent que sur la fermeture de leur appli vis à vis des concurrents.

Je peux le comprendre pour What’s app, son but étant d’amasser un maximum d’utilisateur comme sur Facebook. Mais Telegram, Signal, Silence et les autres, qui ont un esprit plus ouvert que Facebook, ont finalement la même vision : surtout aucune interopérabilité, on reste chacun dans son coin (y a qu’à voir le développeur de Signal, appli libre, qui a refusé à une autre appli l’interopérabilité avec Signal).



Au final, on n’a jamais eu autant d’application d’échange chiffré accessible au grand public, mais c’est la même galère que d’essayer de pousser ses contact mail à utiliser opengp.

Chacun utilise une appli différente et ne veut pas en changer car il a péniblement réussi à migrer 2 contacts dessus et ne veut pas recommencer (et ça se comprend) ou pour des raison de vie privé concernant What’s app (perso, chiffrement et facebook/What’s app dans la même phrase me parait aussi louche que si le gouvernement sortait une copie de What’s app française censée protéger nos données…).

Et finalement beaucoup de personne ont maintenant une appli ce type sur son smartphone mais ne peuvent pas communiquer entre eux en utilisant le chiffrement et passe donc par les sms.

Bref, ça a un côté un peu désespérant. Et également très hypocrite quand le discours des créateurs de la plupart de ces appli est “on veut apporter le chiffrement facile à un maximum de personne”.



Je sais bien qu’avec des si on mettrait Paris en bouteille, mais si toutes ces appli alternatives à What’s app (qui est l’appli de ce type la plus utilisée, et de loin), s’était réuni autour d’un standard commun pour pouvoir être interopérable, là le chiffrement aurait vraiment été utilisé par un max de personne, et aurait pu également pousser What’app à adhérer à un tel standard (bon, là je rêve un peu).

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le problème de ces “applis” ce n’est pas le chiffrement ou le protocole, c’est que ces plateformes ne _veulent_ pas s’interconnecter avec d’autres plateformes.



Ils veulent conserver leurs utilisateurs captifs, et contrôler les serveurs sur lequel ils communiquent. (ils peuvent revendre les metadata, faire des graphes de connexions, ou estiment juste que c’est la seule façon d’être sur qu’ils n’utilisent pas un serveur vérolé).

&nbsp;

Silence non, car n’a pas de serveur à lui, conversations/…. les clients jabber non plus. Caliopen, à voir, mais dans le principe non.

&nbsp;

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Commentaire intéressant <img data-src=" />



À mon avis et d’une manière générale, le succès de la téléphonie mobile est beaucoup dû à l’interopérabilité du SMS et le succès mondial de Facebook en fait une plateforme incontournable (une sorte de quasi-standard). Cependant, peut-on faire confiance à Facebook pour établir un standard de messagerie ? Ce qui pose la question concernant d’autres domaines que les communications électroniques : les standards du VHS/DVD/Blu-ray, du compteur Smartgrid Linky, des systèmes d’exploitation (Windows), etc.&nbsp;



Et question subsidiaire, doit-on patienter qu’un standard de messagerie sécurisée émerge pour permettre au grand public de rendre ses correspondances électroniques confidentielles ? Ce qui pose également la question du contrôle des Big Data (qui fait quoi, comment, pourquoi, avec quelle transparence?).

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J’utilise Silence depuis que les SMS ne sont plus gérés par TextSecure/Signal et ça fonctionne plutôt bien. Le support de XMPP serait un vrai plus !

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Je ne pense que Facebook ne proposera jamais un standard d’échange chiffré ouvert (sans obligation de passer par ses serveurs). Cela n’aurait aucun intérêt pour lui. What’s app serait possiblement moins utilisé et les données des utilisateurs utilisant ce standard ne passerait plus tous par ses serveurs.



Sinon, je suis aussi d’accord avec toi, le succès de la téléphonie mobile vient, en grosse partie, de son intéropérabilité. Que tu sois chez Free, Orange, SFR, un opérateur étranger, etc, tu peux appeler une personne ou lui envoyer un sms quelque soit son opérateur.

Mais vu le poids de What’s app aujourd’hui, j’ai peu d’espoir qu’un standard ouvert voit le jour ET soit adopté par les principales application, What’s app compris.

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J’utilise Signal depuis quelques temps, et il gère les SMS (je me sers d’ailleurs de Signal pour gérer tous mes SMS). Si un interlocuteur a également Signal, il envoi un message chiffré par défaut, sinon c’est un sms classique.

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Oui, un SMS classique non chiffré. Silence peut envoyer des SMS chiffrés et a donc l’avantage de ne pas nécessiter qu’internet soit activé pour envoyer des message chiffrés.

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J’avais pas pigé la subtilité. Pratique en effet de pouvoir envoyer des messages chiffrés sans data.

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Tu ne devrais pas mettre Silence dans le même sac car le développeur cherche l’interopérabilité.

L’appli était compatible avec Signal avant que Moxie ne s’y oppose, elle utilise les SMS et les messages via IP utiliseront XMPP.

Difficile de faire plus ouvert et interopérable aujourd’hui.

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Le standard ouvert dont tu parles existe déjà depuis longtemps et s’appel XMPP.

D’ailleurs Whatsapp s’est construit sur ce protocole mais ça ne les a pas empêché de verrouiller leur réseau. Les messageries de Google et de Facebook étaient aussi compatibles avec XMPP à une époque.

Le problème n’est pas le manque de protocole mais que les géants du net qui imposent leurs standards ne poussent pas un système ouvert.



Mais peut être que losque le marché des app de messagerie sera saturé et que les gens auront marre de la fragmentation, ils seront obligés de faire marche arrière.



Ça pourrait également venir des constructeurs de smartphone. Il suffit que quelques grosses marques décident d’incorporer XMPP à leur app de SMS sur Android histoire de moins dépendre de Google par exemple pour propulser le protocole.

Après les SMS, le plan de Silence pour décentraliser les messageries chiffrées

  • La lourde question des métadonnées

  • Reproduire les fonctions de Signal pour les SMS

  • 25 000 installations actives

  • Des discussions via XMPP en approche

  • XMPP : limiter les métadonnées et fédérer des serveurs

  • Temps libre et dons en bitcoins

  • Le chiffrement comme standard dans la messagerie

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