Dans sa dernière communication, l’équipe de développement d’Ubuntu a donné plusieurs informations importantes sur la prochaine version de la distribution Linux. La mouture 24.10 devrait être nettement plus riche en nouveautés que la 24.04 LTS du mois dernier.
Ubuntu 24.04, alias Noble Numbat, n’était pas dénuée d’apports. Mais on ne peut pas dire qu’elle ait révolutionné l’informatique, ce qui convient d’ailleurs à une bonne part des utilisateurs. Il s’agissait en fait d’un contexte particulier : l’activation par défaut des framepointers et d’autres éléments, ainsi que le gros problème de sécurité engendré par l’affaire XZ Utils ont entrainé une révision des plans et une compilation de toute la distribution.
Le temps « perdu » a limité le nombre de nouveautés à inclure dans la bêta publique, qui ne dure que deux ou trois semaines. Les plans pour Ubuntu 24.10 – qui s’appellera Oracular Oriole – sont de rattraper le retard et de lisser les nouveautés introduites dans Noble Nombat. Des apports significatifs sont prévus.
Chiffrement intégral du disque et Wayland
Canonical compte réactiver la télémétrie sur les problèmes de configuration rencontrés sur les périphériques. La société ambitionne en effet d’utiliser par défaut le chiffrement intégral du disque basé sur la puce TPM. L’annonce fait étrangement suite à celle de Microsoft, qui s’avance dans la même direction.
Ce retour d’informations interviendra dès l’installation du système. L’installeur, intégralement revu pour Ubuntu 23.10 et amélioré dans la version 24.04 LTS, sera donc à nouveau renforcé. Les informations captées devraient aider Canonical à mieux cerner certains soucis techniques, notamment ceux liés aux pilotes NVIDIA.
L’éditeur compte ainsi préparer le terrain au chiffrement intégral du disque (qui n’interviendra peut-être pas dans la prochaine version) et activer par défaut Wayland pour les possesseurs de GPU NVIDIA.
« Il y a encore quelques problèmes connus avec cette combinaison et en raison de la forte utilisation d'Ubuntu Desktop dans l'IA/ML, VFX et d'autres industries, nous avons conclu qu'il était trop tôt pour faire ce changement dans Ubuntu 24.04 LTS », ajoute Canonical.
L’activation par défaut va, là aussi, permettre la remontée d’informations. L’éditeur évoque une liste de problèmes réduite, qui devrait permettre la même activation par défaut dans Ubuntu 26.04, la prochaine édition LTS du système. Avec Ubuntu 24.10, Wayland devrait donc être actif sur la totalité des configurations, l’ancien serveur graphique X restant disponible en solution de secours.
De multiples autres nouveautés
GNOME 47 sera de la partie. Sa version finale devrait être prête quelques semaines avant la publication de la bêta d’Ubuntu 24.10. Canonical va d’ailleurs profiter de l’intégration renforcée de Wayland dans GNOME à cette occasion.
L’assistant de bienvenue va également être révisé. Canonical poursuit son travail de réécriture pour ses applications intégrées en les passant à la moulinette Flutter. L’assistant va donc être remanié en tenant compte des changements intervenus dans l’installeur, pour donner une continuité dans l’expérience utilisateur. De nouvelles fonctions doivent y être ajoutées, dont la création de comptes utilisateurs.
Puisque l’on parle de Flutter, Canonical ajoute que le travail de migration de GTK3 vers GTK4 continue. Les bénéfices attendus sont de meilleures performances ainsi qu’une prise en charge améliorée de l’accessibilité. Sur ce dernier point, rappelons que l’un des apports d’Ubuntu 24.04 est la possibilité d’activer les options d’accessibilité dès le début du processus d’installation.
Le Centre d’applications sera enrichi lui aussi. La découverte sera facilitée sur un plus grand nombre de catégories. On y trouvera aussi le support des installations tierces de paquets DEB. Enfin, une amélioration est prévue pour les messages de mises à jour pour les snap en cours d’exécution.
Version immuable et embauches massives
Enfin, deux nouvelles d’importance. D’abord, le travail continue sur Ubuntu Core Desktop, la première version immuable du système pour les machines de bureau.
Ensuite, Canonical va embaucher. Dans l’année qui vient, l’entreprise compte faire grandir l’équipe Ubuntu Desktop « d’au moins 50 % ». « Si vous avez la passion et les compétences nécessaires pour être à la pointe de la performance, de la sécurité, de l'immuabilité et de l'accessibilité, alors nous voulons vous connaître », indique l’entreprise.
Commentaires (13)
#1
Mais. Car il y a un mais. Il tient en un mot.
Cloud...
#1.1
#1.2
À part des emm rd m nts, un énième port TCP à whitelister (ce qui implique que je sois administrateur de l'environnement cloud), un audit de sécurité, une liste longue comme le bras de packages à installer et des soucis de compatibilité, qu'est-ce qu'un flux vidéo streamé directement m'apporterait ?
#1.3
Tu n'as aucunement besoin d'un flux video ou d'un desktop à distance pour gérer un repo git, encore moins pour simplement parcourir l'historique.
Il suffit d'ajouter qqchose comme (au pif) ssh://user@ip-distante:/path/du/repo en tant que remote du ton repo git local. C'est beaucoup plus propre, sécuritaire et efficace que d’utiliser X.
Historique des modifications :
Posté le 20/05/2024 à 20h25
Sinon, Git est justement fait pour accéder facilement à des repos à distance, et offre tous les outils possibles pour le faire, en particulier à travers SSH.
Tu n'as aucunement besoin d'un flux video ou d'un desktop à distance pour gérer un repo git.
Il suffit d'ajouter qqchose comme (au pif) ssh://user@ip-distante:/path/du/repo en tant que remote du ton repo git local.
Posté le 20/05/2024 à 20h27
Sinon, Git est justement fait pour accéder facilement à des repos à distance, et offre tous les outils possibles pour le faire, en particulier à travers SSH.
Tu n'as aucunement besoin d'un flux video ou d'un desktop à distance pour gérer un repo git, encore moins pour simplement parcourir l'historique.
Il suffit d'ajouter qqchose comme (au pif) ssh://user@ip-distante:/path/du/repo en tant que remote du ton repo git local.
#1.4
Je le savais que si je prenais un exemple simple (gitk) d'une application GUI que je veux utiliser à distance, quelqu'un allait me rappeler que j'étais idiot et qu'il existe une autre solution pour cet exemple précis...
Merci à tous de m'apprendre une fois de plus mon métier.
#1.5
Surtout qu'en pratique, peu de serveurs Git ont un serveur X.
Et que Git a été conçu pour être utilisé à distance par SSH.
Historique des modifications :
Posté le 20/05/2024 à 21h53
Je comprend ton agacement, mais c'est un peu le pire exemple que tu as choisi.
Surtout qu'en pratique, peu de serveurs Git ont un serveur X.
Et que Git a été conçu pour être utilisé distance par SSH.
#1.6
Sinon, tu as des compositeurs wayland légers basés sur wlroots utilisables et le logiciel wayvnc qui permettent de faire du headless en software (désolé pour les anglicismes). Tu lances ton application en mode cage, et tu t'y connectes avec un client vnc.
Le besoin n'étant pas énorme, ce genre de cas n'est pas traité de façon simple, mais reste possible. Et bien sûr, un vnc peut être encapsulé en ssh, mais ça, tu le sais sûrement.
Wayland permet énormément de choses légères (si tu regardes du côté de wlroots en tout cas).
Edit: j'ai oublié waypipe qui a pour but de faire du ssh -X à la sauce wayland. À tester.
Historique des modifications :
Posté le 21/05/2024 à 09h02
Mais qui t'a dit que ce n'était pas possible avec wayland ? Xorg n'est pas encore mort (pour l'installer sur du cloud), et tu l'ouvres en local avec xwayland.
Sinon, tu as des compositeurs wayland légers basés sur wlroots utilisables et le logiciel wayvnc qui permettent de faire du headless en software (désolé pour les anglicismes). Tu lances ton application en mode cage, et tu t'y connectes avec un client vnc.
Le besoin n'étant pas énorme, ce genre de cas n'est pas traité de façon simple, mais reste possible. Et bien sûr, un vnc peut être encapsulé en ssh, mais ça, tu le sais sûrement.
Wayland permet énormément de choses légères (si tu regardes du côté de wlroots en tout cas).
#1.7
#2
#3
Quelles sont les procédures de restauration pour ces cas de figure ?
#3.1
#4
#4.1
On devrait donc toujours pouvoir faire du dual boot. Même si ça n'a que peut d'intérêt.