Il y a quelques jours, Arnaud Montebourg dévoilait un site de campagne assez simple, statique, mais hébergé chez l'américain Netlify du fait de son processus de publication simplifié via GitHub (Microsoft). Il a depuis annoncé qu'il allait le rapatrier en France.
Son cas n'est pas isolé, puisque si certains candidats et partis font des efforts en la matière, d'autres utilisent des plateformes SaaS américaines, ont des scripts de pistage de différents services étrangers sur leurs sites, sans parler des outils avec lesquels ils gèrent leurs données, qui ne sont pas toujours exposés publiquement.
Si la CNIL devrait s'intéresser à ce sujet, Scaleway monte au créneau sur la question de l'hébergement. « Le numérique va être au cœur des dispositifs déployés par les candidats et leurs partis [...] cette période constitue une opportunité en or pour que le personnel politique montre l’exemple en matière de souveraineté numérique, en appliquant des actes très concrets d’hygiène numérique » indique la société dans un communiqué.
Son patron Yann Lechelle ajoute que « l’économie numérique et les marchés du cloud qui la sous-tendent sont massivement concentrés autour d’une poignée de grands acteurs, américains et chinois [...] les données que les utilisateurs européens confient à ces géants, où qu’elles soient localisées, se trouvent de facto soumises à des législations non-Européennes, à portée extraterritoriale » évoquant au passage le « cloud de confiance ».
Il appelle donc les candidats « au-delà des discours », à montrer l'exemple à leur niveau « tout simplement en hébergeant leur site de campagne et leurs données liées chez des acteurs locaux, exclusivement soumis au droit européen, le plus protecteur de tous en matière numérique ».
Il y voit « un formidable coup de projecteur sur l'écosystème tech français, qui est aujourd’hui largement en mesure de proposer des solutions satisfaisantes, compétitives et pratiques pour de tels besoins ». Rappelons que Scaleway vient de fêter ses 21 ans, d'ouvrir son offre SaaS depuis son bunker parisien et compte embaucher 650 personnes d'ici 2023.
« Ce serait aussi un moyen vertueux et concret d’encourager des acteurs qui paient leurs impôts en France, investissent et créent de l’emploi sur le territoire national, tout en comptant parmi les plus vertueux en matière environnementale. Sans compter l’effet d’entraînement positif d’une telle démarche, vu la visibilité dont disposent ces candidats » ajoute Lechelle.
Pour l'hébergeur, « ce serait un petit pas pour votre webmaster, un grand pas pour la France et notre souveraineté numérique ». Et le communiqué de conclure « Alors, chiche ? ».
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