Les députés adoptent le prix plancher pour les livraisons de livres achetés en ligne
Le 07 octobre 2021 à 07h48
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Droit
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L’Assemblée nationale a adopté hier la proposition de loi imposant ce tarif minimal pour les livraisons de livres achetés sur internet. La cible ? L’écosystème d’Amazon, géant qui sera obligé de facturer ces expéditions à un prix minima fixé par le ministère de la Culture et Bercy. Cependant, une loi étant par définition générale, elle ne peut frapper un seul acteur, mais tout un écosystème.
« On peut imaginer que des librairies de taille moyenne, en internalisant une partie des coûts, pourront s’aligner sur ce tarif plancher et deviendront compétitives par rapport à Amazon, la FNAC, Leclerc ou Gibert, en proposant à leurs clients un tarif identique » imagine Géraldine Bannier, rapporteure de la commission des affaires culturelles et de l’éducation.
« Mieux encore, une telle mesure pourrait inciter certains lecteurs à se déplacer jusqu’au point de vente physique, pour éviter le surcoût » ajoute la députée Modem. Selon elle, « pour ceux qui, proches d’une librairie, devraient éviter l’envoi à domicile, cela représenterait une amélioration indéniable dans les domaines social et environnemental. L’objectif est pleinement en adéquation avec le retour salutaire au commerce de proximité, qu’il est indispensable de soutenir, comme les circonstances l’ont montré ».
Quid des autres clients, tous ceux qui n’ont pas de librairies à portée de main et verront nécessairement les prix s’envoler s’ils optent pour la livraison à domicile ? La députée reconnaît néanmoins que ce texte « constitue un véritable pari. Il n’est pas facile d’en anticiper les effets sur l’économie réelle ». Selon elle, « tout dépendra également du tarif que le pouvoir réglementaire définira : trop faible, il n’aiderait pas les librairies et ne saurait modifier le marché ; trop élevé, il favoriserait un report vers le marché physique, mais au prix, sans doute, d’une perte sèche pour l’ensemble de la filière ». Pas simple.
La ministre n’a pas moins salué un texte « bienvenu » qui « complète et modernise la régulation du secteur du livre », une future loi qui soutient « nos librairies » en rétablissant « une juste concurrence dans le marché du livre ».
Le 07 octobre 2021 à 07h48
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