Europe 1 a appris qu'Emmanuel Macron avait demandé, suite aux quatre explosions en mer baltique des gazoducs russes Nord Stream 1 et 2, « une inspection des câbles sous-marins français, immergés à plusieurs dizaines de mètres de profondeur afin de s'assurer de leur sécurité » :
« Le chef de l’État prend la menace très au sérieux d'une potentielle coupure de câble. D’autant que la France, pays le plus connecté du continent, est le principal point d’entrée de l’Union européenne pour les flux de données. »
Les responsables militaires (« principalement de la Marine nationale et aux chefs des services de renseignements ») devront dès lors inspecter « toutes les infrastructures française, soit une trentaine de mégas câbles ».
Une inspection facilitée du fait qu'« heureusement, sur chaque câble, se trouvent des capteurs ultra sensibles, tous les kilomètres, qui redynamisent le transit des flux de données » :
« Ces capteurs sont surtout capables de signaler toute vulnérabilité ou tout acte de sabotage. Pour que la France soit paralysée, il faudrait au moins que 4 ou 5 mégas câbles soient attaqués au même moment. »
Ce scénario de « black-out » était déjà « pris très au sérieux » par les responsables européens de la défense depuis plusieurs années, rapportait BFMTV sept jours seulement après le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine, « d'autant que des navires militaires russes sillonnent de plus en plus les côtes irlandaises par où passent ces autoroutes de l'information », et que de telles coupures avaient été imputées à la Russie lors de l'annexion de la Crimée en 2014.
« Ce risque n’est pas pris à la légère », précise Europe 1 : « Plusieurs interlocuteurs d’Emmanuel Macron lui ont déjà suggéré une liste d’actions à mettre en place pour que les données les plus importantes continuent de circuler, comme les informations bancaires, les connexions des hôpitaux, des aéroports ou encore les systèmes de surveillance de l’eau potable » :
« Et donc en cas d’attaque des câbles, le chef de l’État pourrait décider par exemple, l’arrêt de Netflix ou encore de YouTube, qui consomment une bande passante considérable ».
Dans la pratique ce n’est pas aussi simple ; il suffit de comparer la diffusion de contenu entre Netflix et Disney+ pour s’en rendre compte. Sur ce sujet on ne peut que vous conseiller de lire notre dossier du fonctionnement des tuyaux d’Internet en France, ainsi que l’analyse de l’interconnexion dans l’Hexagone par l’Arcep, le régulateur des télécoms.
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