Le renseignement militaire russe crée ses deepfakes sur son propre serveur d’IA générative
Le 03 janvier 2025 à 17h02
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Sécurité
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Les services de renseignement, de propagande et de désinformation du Kremlin n'ont de cesse de s'adapter pour dissimuler leurs activités tout en développant un vaste écosystème de sites Web proxys, de faux profils et d'organisations de façade, avance le Trésor états-unien.
Pour contourner les sanctions gouvernementales et efforts de modération des plateformes commerciales, le service de renseignement militaire russe (GRU) aurait ainsi déployé son propre serveur d'hébergement d'outils d'IA générative, « afin d'éviter que les services d'hébergement étrangers ne bloquent leur activité ».
Le GRU aurait ainsi fourni à une organisation lui servant de proxy, le Center for Geopolitical Expertise (CGE), « un réseau de facilitateurs basés aux États-Unis » ainsi qu'un soutien financier pour payer le loyer de l'appartement et y déployer le serveur dédié à l'IA, entretenir un réseau d' « au moins 100 sites web » utilisés dans ses opérations de désinformation et « conçus pour imiter des organes d'information légitimes afin de créer une fausse corroboration entre les histoires, ainsi que pour obscurcir leur origine russe ».
Basé à Moscou, le CGE aurait été fondé par Alexandre Douguine, un propagandiste et théoricien politique d'extrême droite russe connu pour ses positions ultra-nationalistes et néofascistes. Sa fille avait été tuée dans l'explosion de sa voiture piégée, en août 2022, ce qui semblait être un attentat ayant visé son père.
Le CGE serait lui-même dirigé par Valeri Mikhaïlovitch Korovine, un sociologue, politologue et journaliste russe membre du Mouvement international eurasiatique, une ONG chargée de promouvoir l'eurasisme, une doctrine impérialiste, ultra-nationaliste et national-bolchevique (« rouge-brun ») créée par Douguine et considérée comme une variante du communisme orientée à l'extrême droite.
Les employés du CGE travaillaient « directement » avec une unité du GRU « qui supervise les opérations de sabotage, d'ingérence politique et de cyberguerre visant l'Occident », afin de coordonner la création et la publication de deepfakes et la diffusion de désinformations sur les candidats aux élections de 2024 aux États-Unis.
Le 03 janvier 2025 à 17h02
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