Le département du Commerce américain vient d'ajouter les marchands d'armes de cybersurveillance européens d'origine israélienne Intellexa et sa filiale Cytrox à sa liste noire, rapporte l'agence Reuters.
Cytrox, officiellement basée en Hongrie et Macédoine du Nord, et Intellexa, basée en Grèce et en Irlande, commercialisent un logiciel espion, Predator, concurrent direct du Pegasus de NSO qui a fait scandale en Grèce pour avoir été utilisé afin d'espionner des journalistes et personnalités de l'opposition.
Le communiqué du département d'État précise que leurs « cyberactivités malveillantes » ont été exploitées pour procéder à des « activités contraires aux intérêts de la sécurité nationale ou de la politique étrangère des États-Unis ».
Cytroc et Intellexa rejoignent NSO et Candiru qui avaient, elles aussi, été placées sur la liste noire en décembre 2021.
Reuters rappelle que, sans même avoir été placés sur liste noire, plusieurs autres marchands d'armes de cybersurveillance israéliens n’en ont pas moins été contraints de fermer boutique suite aux réactions des États-Unis, qui ont poussé Israël à réduire de 130 à 30 le nombre de pays habilités à pouvoir acheter et exporter les logiciels espions israéliens.
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Intellexa, profitant de son extra-territorialité, en avait profité pour démarcher de nombreux pays désormais interdits aux entreprises israéliennes, de l’Ukraine au Mexique en passant par la Colombie, l’Arabie saoudite, Oman, l’Indonésie ou le Sri Lanka, souligne Omer Benjakob, qui enquête depuis plus d’un an sur cette société créée par Tal Dilian, un ancien haut responsable de l'unité 81 du renseignement militaire israélien, la plus décorée des unités de l'armée israélienne, réputée pour être à la pointe en termes de R&D technologique.
Commentaires (4)
#1
J’aime bien le terme “marchands d’armes de cybersurveillance”. Il y a quelques années, on appelait ça des trafiquants de malware.
#2
Je ne comprends pas. Elle est basée en Grèce et en Irlande, donc sur des “territoires”.
#2.1
Je voulais pointer du doigt l’extra-territorialité “israélienne”, vu qu’il s’agit donc d’Israéliens dont les entreprises ont sciemment été implantées à l’étranger, pour échapper aux contrôles à l’export du ministère de la Défense israélien.
#3
Pauvre choux Américains, les méchants Israéliens ont refusé d’implanter les backdoors NSA dans leurs logiciels espions c’est ça ?
Ou alors ils veulent pouvoir continuer à vendre aux pays “ennemis de la liberté et du McDo” ? (pays dont la liste est établie unilatéralement à Washington et à laquelle le reste du monde doit se soumettre sans discuter sous peine de se retrouver dessus … )