Scission d’Orange en deux : l’ADLC refuse d’émettre un avis, Sébastien Soriano tempère
Le 01 février 2019 à 09h39
2 min
Économie
Économie
Comme nous l'avions récemment expliqué, l'Association des opérateurs télécoms alternatifs (AOTA) a envoyé une demande à l'Autorité de la concurrence pour savoir s'il est possible de couper en deux Orange : la gestion de l'infrastructure d'un côté, l'opérateur commercial de l'autre.
Par courrier, l’ADLC répond au groupement de 45 petits opérateurs qu'elle ne juge pas utile « de donner une suite favorable à l’étude de cette saisine pour avis consultatif ». L'AOTA « prend acte » de cette décision et « entend désormais saisir également l’Union Européenne sur le même sujet afin de recueillir son avis et d’engager, si nécessaire, les actions correctrices requises ».
L'AOTA n'en démord pas : « Une telle action de régulation a déjà été mise en oeuvre dans plusieurs pays ou secteurs d’activité avec un plein succès ». Sébastien Soriano (président de l'Arcep) n'est pas franchement sur la même longueur d'onde.
Lors d'une interview au Echos, il joue aux questions/réponses : « est-ce que la situation au Royaume-Uni est enviable ? BT a été scindé en deux. Openreach, la partie réseau, en monopole, n'a pas d'incitation industrielle à investir dans la fibre, ni à avoir une qualité de service élevée ».
« En France, si Orange investit massivement dans la fibre, c'est parce qu'il y a intérêt », conclut-il. Le régulateur affirmait récemment que l'opérateur avait déployé près de 70 % des 12,5 millions de ligne fibre en France, mais qu'il reste encore un peu de travail à Orange pour proposer à ses partenaires/concurrents les mêmes outils pour l'installation de la fibre chez les abonnés.
Le 01 février 2019 à 09h39
Commentaires (5)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 01/02/2019 à 12h42
À noter qu’au Royaume-Uni, Openreach est malgré tout une filiale de BT, et qu’ils se sont souvent fait taper sur les doigts pour avoir favorisé BT par rapport aux autres opérateurs. L’indépendance d’Openrach a été renforcée en 2017 pour tenter de mettre fin à cette situation.
Il n’en reste pas moins que comme il s’agit d’une entreprise privée, les investissements et la maintenance n’ont pas été terribles pendant pas mal de temps, vu que les efforts étaient concentrés sur la limitation des coûts afin de maximiser la profitabilité de l’entreprise.
Quant à l’investissement dans la fibre, c’est simplement que la stratégie de déploiement est complètement différente de celle retenue en France. Dans l’hexagone, le déploiement se fait directement en FttH/FttP par les opérateurs eux-même, et les RIP dans les zones moins denses, alors que le réseau national britanique passe par la FttC dans un premier temps (fibre jusqu’au cabinet dans la rue à desservir, puis VDSL2 jusqu’à l’abonné - et mine de rien ça marche pas trop mal, ça permet de pouvoir connecter pas mal de monde à plus de 40Mb/s), et la FttH vient après. Bon, ils trainent des pieds pour passer de la FttC à la FttH par contre. Tous les gros opérateurs nationaux qui correspondent à peu près à SFR, Bouygues Télécom et Free (Je pense à Sky, TalkTalk, EE et Vodafone) reposent sur l’infrastructure d’Openreach pour la fibre.
À côté, par contre, on a des opérateurs privés (comme Hyperoptics dans mon immeuble à Édimbourg) qui montent leur propre réseau FttB (l’installation dans les batiments nécessite quand même une intervention de la part d’Openreach car ils utilisent le fourreau existant pour faire rentrer la fibre dans l’immeuble).
Le 03/02/2019 à 10h40
Que les 4 opérateurs nationaux s’entendent pour revenir à 3 acteurs ne gêne pas l’Arcep. Et maintenant, que l’opérateur historique reste prédominant, ça ne la dérange pas non plus…
… à croire que l’Arcep souhaite réguler toujours plus, et avec peu d’acteurs nationaux, et sans concurrences locales et internationales incontrôlables par l’Etat. :-o
Le 03/02/2019 à 10h50
S.Richard! Sors du corps de S.Soriano!
Le 03/02/2019 à 18h40
Le 03/02/2019 à 19h50
Genre c’est si difficile que ça d’imaginer un système dans lequel tous les opérateurs (et soyons fous, l’État) seraient regroupés pour gérer le réseau (qui lui resterait un bien commun).
Aucune imagination pour tirer les conclusions des diverses expériences mondiales, en tirer le meilleur et améliorer le reste, ou pure mauvaise foi ?
Je me demande quel cas est le pire… " />