Sam Altman continue son tour d’Europe et du lobbying pour une régulation douce de l’IA
Le 30 mai 2023 à 04h56
2 min
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Après s’être ému à Londres de la trop grande sévérité du texte du règlement européen sur l’intelligence artificielle dans l’état dans lequel il est, Sam Altman est passé en France le 26 mai. À Station F, il a argumenté en faveur d’un « juste équilibre » entre protection et innovation.
Quelques jours plus tôt, il avait laissé entendre que si les régulations européennes étaient trop strictes, son entreprise – créatrice des modèles génératifs derrière ChatGPT et Dall.E – cesserait d’opérer au sein de l’Union.
La sortie a irrité le commissaire européen Thierry Breton, qui l’a qualifiée de « chantage ».
À Paris, le chef d’entreprise a donc joué la carte de l’apaisement, rapporte l’AFP, et présenté ses produits comme des aides au travail (notamment des journalistes, alors qu’il était interrogé sur la question par le président du directoire du Monde Louis Dreyfus) plutôt que comme des menaces pour l’emploi et l’information.
Il a confirmé ne détenir aucune part dans son entreprise, et défendu son modèle GPT-4 comme « étonnamment non biaisé », refusant l’idée de dévoiler les sources et données ayant permis son entraînement.
Le 30 mai 2023 à 04h56
Commentaires (8)
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Abonnez-vousLe 30/05/2023 à 07h48
Les entreprises qui voient dans l’IA un avantage concurrentiel pour leur business voudront l’utiliser. C’est ça ou perdre des marchés.
Ca m’étonnait que les commissaires de l’UE puissent endiguer l’utilisation d’une innovation technologique de cette ampleur.
Le 30/05/2023 à 07h59
Pour le moment, à part générer du baratin, parfois vrai et souvent faux, leur modèle de langage ne sert pas à grand chose. Et beaucoup d’entreprises utilisent déjà du machine learning, ce n’est pas Sam Altman qui a inventé ni révolutionné quoi que ce soit.
Le 30/05/2023 à 16h50
La puissance de GPT c’est pas le baratin que ChatGPT est capable de générer (qui est une implémentation généraliste du modèle), mais sa capacité à indexer et synthétiser une quantité phénoménale d’information et de la restituer. Ce sont les implémentations spécialisées de ces modèles qui montrent la différence entre eux et le machine learning (cf l’actu récente sur le modèle entraîné avec toutes les données issues du “darkweb”).
Le 30/05/2023 à 08h10
Un avantage concurrentiel, ca ne veut pas dire que c’est une fonctionnalité utile, souhaitable, éthique, efficace ou whatever adjectif qui soit un jugement qualitatif.
Ca veut juste dire que si tu proposes cette fonctionnalité tu as davantage d’opportunité de vendre ton produit que les concurrents qui ne la proposent pas. Et aucune entreprise ne veut partir avec ce genre de handicap.
Le 30/05/2023 à 11h37
C’est le côté qui m’étonne le plus dans cette volonté de réguler. Depuis que Llama a fuité, il y a énormement de modèles qui ont été entrainés par la communauté, et certains commencent à dépasser GPT-3.5 (voire GPT-4 sur des tâches très spécialisées). Aujourd’hui ça demande encore quelques centaines de dollars pour louer les instances de GPU pour entrainer ces modèles, et des cartes graphiques haut de gamme pour les faire tourner. Mais ce n’est qu’une question de temps (2 ans ? 3 ans ?) avant que le grand public ait accès à suffisamment de puissance pour faire tourner ces modèles.
Réguler la prolifération et l’utilisation de ces modèles est totalement illusoire, c’est déjà trop tard.
Le 30/05/2023 à 12h20
A une époque le discours était identique vis à vis du numérique et il y à eu la disparition de :
. Machinistes
. Illustrateurs
. Location de dvd
. Développement photos
. Ect
Qui voudrais revenir en arrière, surement personne !
Le monde pro évolue en permanence et heureusement.
Le 30/05/2023 à 23h17
Non biaisé… ce n’est pas ce que beaucoup de testeurs ont eu l’occasion de relever avec ChatGPT. Il suffit de poser quelques questions spécifiques et le résultat est clair.
Au delà de ça, il semble que c’est le combat entre la politique et les grosses entreprises, épisode… combien déjà ? Mais comme l’IA semble être appelé à révolutionner le monde ou du moins nous est vendu comme tel, c’est peut-être le moment pour la politique de calmer une fois pour toutes les entreprises en montrant son poids, sinon quoi autant dire que le futur sera bien morne.
Enfin bon, en attendant… Altman be praised. Make us whole.
Le 31/05/2023 à 05h02
Pourtant on a bien :
-des programmeurs
-des web designers
-des avocats pour gérer les droits voisins des offres streaming ou VOD
-une tripotée de fabricants d’imprimantes et leurs revendeurs
-etc
Ce que cela change, c’est que la consistance du métier exercé jadis a tendance à couler un peu partout autour.
l’IA dilluant parfaitement les reponsabilités individuelles, le tour de magie promis fonctionne : les coquilles sont vides.