Saisie par le CIGREF, l’Autorité de la Concurrence va enquêter sur SAP
Le 10 mai 2022 à 08h04
1 min
Droit
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« L’Autorité de la concurrence a décidé de privilégier l’instruction de la saisine portant sur SAP, qu’elle va lancer auprès des entreprises et des organismes publics, clients ou non de SAP ». Voilà ce qu’indique le Club Informatique des Grandes Entreprises Françaises (CIGREF) dans un communiqué.
Parmi les plaintes déposées l’été dernier, le CIGREF avait dénoncé plusieurs pratiques possiblement anticoncurrentielles, l’index pointé sur plusieurs « fournisseurs dans le secteur des services numériques aux utilisateurs professionnels ». L’enjeu ? Faire cesser ces pratiques en sollicitant l’arbitrage de l’AdlC.
« Ces saisines s’inscrivent également dans le contexte politique des travaux en faveur d’une meilleure régulation des marchés des services numériques en France et en Europe » ajoute le groupement.
Le 10 mai 2022 à 08h04
Commentaires (23)
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Abonnez-vousLe 10/05/2022 à 08h18
SAP kezako ?
Ni la brève ni la source ne le précisent… Est-ce que je manque de culture gé ou c’est volontairement cryptique (ou “chiffrique”) ?
Le 10/05/2022 à 08h31
Un des plus grands éditeurs de logiciels pro, à vue de nez ils sont au même niveau qu’Oracle.
Le 10/05/2022 à 08h33
Wikipedia(entreprise)
Le 10/05/2022 à 09h03
Je suis allé voir le site du cigref, et pas forcément plus d’informations dessus. Vous sauriez quelles sont ces fameuses “pratiques possiblement anticoncurrentielles” ?
Le 10/05/2022 à 09h17
SAP s’est imposé dans l’administration via des outils comme Chorus Pro (https://portail.chorus-pro.gouv.fr/) qui coûtent des milliards d’Euros chaque année au contribuable français.
Et je doute que SAP soit conservé grâce à la qualité du produit mais plutôt des manœuvres douteuses… (comme Microsoft d’ailleurs dans l’administration / éducation…)
Le 10/05/2022 à 10h08
J’ai rien compris à la brève.
Le 10/05/2022 à 11h02
tout pareil
Le 10/05/2022 à 11h23
SAP est l’un des plus grands (voire le plus grand) progiciel de gestion dans l’industrie et dans les administrations, les hôpitaux, …
De mémoire, SAP vient de fêter ses 50 ans d’existence.
SAP est très modulaire et, grâce à un marketing très efficace, est devenu tentaculaire dans les entreprises:
Les griefs des associations d’utilisateur à l’encontre de SAP sont principalement relatifs à la gestion des licences.
En effet, SAP a unilatéralement décidé que lorsque des applications tierces (principalement reporting et business intelligence) accèdent aux données stockées dans SAP, il faut que l’entreprise utilisatrice paie des coûts de licences pour tous les utilisateurs de ces applications tierces (en l’occurrence 50% d’une licence d’utilisation SAP) ; omettant de prendre en considération que la plupart des utilisateurs de ces applications tierces (quand ce n’est pas la totalité des utilisateurs) sont déjà des utilisateurs SAP.
Le problème de solutions du type SAP est le verrouillage (lock) des entreprises utilisatrices. Après plusieurs années d’utilisation et plusieurs extensions fonctionnelles (au fur et à mesure de l’ajout de modules), les entreprises ne sont plus en mesure de changer d’outil. Une migration vers une autre plateforme est beaucoup trop coûteuse et contraignante tant au niveau fonctionnel (processus supportés) qu’au niveau des données.
Inutile de dire que SAP profite très largement de la situation.
À côté, MS est encore au niveau école primaire.
Le 10/05/2022 à 11h42
Merci, j’ai enfin compris pourquoi il est fait mention de pratiques anticoncurrentielles.
Est-ce que ce point-là n’est pas directement fonction du type de logiciel ? Est-ce qu’une plateforme concurrente n’aura pas aussi ces point négatifs ?
Le 10/05/2022 à 11h51
Le problème est que les organisations - en particulier le management et les achats - ont mis tous leurs œufs dans le même panier.
Je considère comme très dangereux de rendre tous les processus de l’entreprise dépendant d’une seule plateforme. En cas de mise-à-jour “majeure” (voire même certaines mises-à-jour mineures), le travail de vérification des processus après la mise-à-jour est énorme.
Personnellement, travaillant dans le secteur réglementé pharmaceutique, je suis bien placé pour savoir que de telles vérifications ne sont pas optionnelles mais obligatoires pour tous les processus impactant la santé du patient, la qualité du produit et l’intégrité des données.
Un exemple des conséquences de vérifications inadéquates a été donné en 2015 par Stallergène qui a été temporairement suspendu (pendant plusieurs mois) suite à des dysfonctionnements non corrigés de SAP (en partie dus à une mauvaise configuration).
Le 10/05/2022 à 12h17
Depuis quand les TNR sont fait par les éditeurs :)
Le 10/05/2022 à 12h42
TNR? …
Le 10/05/2022 à 12h50
Vu le contexte, tests de non régression ?
Le 10/05/2022 à 13h02
Merci pour la précision, je suis seulement fatigué (covid) et je n’y avais pas pensé car je travaille rarement en français.
Pour info, je suis en train d’animer une formation à distance sur la “valorisation de l’effort du fournisseur” dans le cadre de projets pharma.
Les tests unitaires, les tests d’intégration et les tests de non régression sont au programme : à vérifier dans le cadre d’audit fournisseur.
Le 10/05/2022 à 20h56
les mises à jour de SAP BI sont assez étonnantes, à croire effectivement que les TNR n’ont pas tous été effectués.
Le 10/05/2022 à 12h35
Le 10/05/2022 à 11h42
En outre SAP, comme de très nombreux autres éditeurs, pousse de plus en plus “énergiquement” les utilisateurs à migrer dans le cloud.
De tels changements dans la manière de gérer des applications peuvent représenter des risques non-maîtrisables pour les organisations utilisatrices.
Ainsi certains clients refusent de se laisser dicter leur choix et veulent rester sur une solution “sur-site”.
Le 11/05/2022 à 05h42
C’est purement un discours commercial, il n’y a aucune obligation à être clouder. Même le dev web (fiori / sapui5) basé sur HTML / javascript / odata fonctionne parfaitement en embedded.
Je travaille en ce moment sur deux projets d’intégration de SAP S/4 aucun n’utilise le moindre composant dans le cloud.
C’est un peu le principe d’un progiciel ! La partie standard est sous la responsabilité de l’éditeur. La difficulté est que SAP est paramétrable par des 10aines de milliers de tables de paramétrage toute bien documentée. En cas d’upgrade SAP n’a pas les moyens humain ou technique de tester la non-régression de tous les cas possibles. Donc il arrive souvent dans ces projets de trouver des bugs standards, qui sont corrigés plus ou moins rapidement selon les dde des clients (SAP publie des patchs sous la forme de notes OSS).
Le 11/05/2022 à 12h27
Je dis ça d’expérience car l’éditeur (top 100 français) ne faisait pas trop de tests…
Le 11/05/2022 à 06h34
Ce n’est pas tout à fait vrai : déjà la migration de plateforme est toujours complexe peu importe la techno, secondo SAP est en plein virage abandonnant les bases de données relationnelles lentes et vieillissantes (SAP R/3 utilisait encore Oracle, IBM DB/2 ou MS SQL Server comme basse de données) au profit de leur propre base de données en mémoire vive ultra performante HANA avec SAP S/4. (on parle de bdd en To de RAM…)
Ce changement est majeur et s’accompagne par la réécriture de certains modules (finance notamment) et surtout nécessite de réécrire ton code spécifique si tu veux profiter des gains de performance proposée par HANA. Bref ce changement est l’occasion pour beaucoup de clients, de tout remettre en cause :
Depuis 5 ans que ce virage est amorcé, je n’ai encore vu aucun upgrade (1) mais il doit forcément en avoir quelques-uns, beaucoup de clients repartent de zéro avec SAP S/4 (2), pal mal de délitement à la concurrence (3) mais aucun total : SAP gère tout de A à Z les concurrents sont spécialisés dans un domaine particulier, j’ai souvent vu des clients décommissionnés un ou plusieurs modules pour une solution concurrente, mais conserver SAP en ERP cœur de métier interfacé avec le nouveau concurrent.
C’est exactement le cas avec Diageo, qui avait décommissionné la partie vente de SAP pour SaleForce, le calcul était sur le gain d’ergonomie pour les vendeurs (Sales Force est un app web moderne et rapide quand SAP était encore un logiciel “client lourd” de 1993), et le gain sur les licences (pas besoin de payer une licence SAP pour chaque commerciale). Pour le second point ils se sont fait rattraper par SAP qui a gagné sont procès sur les licences indirectes (Pour situer on parle de ~59millions de £ d’arriéré de frais de licence pour 5800 utilisateurs)
C’était en 2018, depuis SAP a mis un peu d’eau dans son vin: Il y a de nouveaux types de licences, notamment par nombre de transactions au lieu licence nominative.
Le 11/05/2022 à 12h15
Ce n’est pas le cas de leur solution SAP Commerce (ex Hybris). Les nouvelles versions majeures on premise se sont arrêtées en mai 2021 et les nouvelles ne sont délivrése qu’avec SAP Commerce Cloud. Il n’y a plus de on premise. Et le support de la 2105 se termine le 19 Août 2023
Le 12/05/2022 à 03h37
Oui en effet mais je pense qu’Erwannys et moi parlions uniquement de l’ERP
Le 12/05/2022 à 10h16
J’avais bien compris 😉, mais ils n’ont pas que l’ERP comme service, loin de là ! Mais je confirme la partie ERP qui peut rester on premise (c’est le cas chez nous. La migration vers S4/HANA a commencé et reste on premise. Par contre, pour la partie SAP Commerce ça pose de gros problème car interdiction d’utiliser le cloud pour des raisons de données classés secret défense. Et comme il n’y a plus de on premise et aucun cloud européen certifié (ce n’est que du AWS => donc Américain), on est dans l’expectative ! )