Produits illégaux : l’Europe hausse le ton contre Temu

La Commission européenne a envoyé vendredi une demande d’information formelle (RFI) au géant chinois du e-commerce Temu. Elle lui enjoint de fournir, d’ici le 21 octobre prochain, des précisions sur les mesures mises en place pour limiter la présence, ou la réapparition, de vendeurs distribuant des produits illégaux sur la plateforme.

La requête porte également sur les mesures mises en place pour limiter « les risques liés à la protection des consommateurs, à la santé publique et au bien-être des utilisateurs ». Elle s’intéresse en outre aux « systèmes de recommandation de Temu » et aux risques que ces derniers font peser sur les données personnelles des utilisateurs.

« La Commission déterminera les prochaines étapes sur la base de l’évaluation des réponses apportées par Temu », indique Bruxelles, avant de menacer plus ouvertement : « Cela pourrait impliquer l’ouverture d’une procédure formelle en vertu de l’article 66 du DSA », prélude à de potentielles sanctions financières en cas de manquements avérés.

Temu fait partie des géants du Web qualifiés par la Commission européenne de Very Large Online Platform (VLOP) selon les critères déterminés par le Digital Services Act (DSA). La plateforme, qui fait déjà l’objet d’une plainte déposée par le bureau européen des unions de consommateurs en avril dernier pour non-respect des obligations liées au DSA, n’a pour l’instant pas répondu publiquement aux demandes de Bruxelles.

La Commission n’en est cependant pas à sa première sollicitation. Bruxelles rappelle ainsi que Temu devait déjà lui remettre un rapport dédié à l’évaluation des risques avant le 3 octobre, et qu’une première RFI a déjà été adressée à la plateforme chinoise le 28 juin dernier. Celle-ci concernait plus précisément les mesures prises pour répondre aux demandes de retrait relatives à des produits illégaux, mais aussi à la protection des mineurs, à la transparence des systèmes de recommandation, aux « dark patterns » de son interface… ou à une conformité « by design » qui semble encore loin d’être acquise.

En avril dernier, Temu avait notamment mis en ligne, puis retiré précipitamment, une offre qui consistait à échanger 100 euros de cash et de bons d'achat, contre une cession des droits relatifs aux données personnelles de l'internaute.

Temu est une place de marché chinoise dont les produits, souvent vendus à prix cassés, sont associés à de nombreuses mécaniques de "gamification" utilisées pour fidéliser les internautes

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