Le 16 décembre prochain, le Sénat examinera en séance publique la proposition de loi « visant à conforter l'économie du livre et à renforcer l'équité et la confiance entre ses acteurs ».
Un texte taillé pour trancher le modèle Amazon, mais qui s’appliquera aussi à l’ensemble des acteurs en ligne. Il interdit la livraison gratuite de livres à domicile. Ce service devra « être facturé dans le respect d’un montant minimal de tarification », fixé par arrêté des ministres de la Culture et de l’Economie sur proposition de l’ARCEP.
Selon les députés, qui ont déjà adopté le texte, « certaines librairies de taille moyenne parviendront à s’aligner sur ce tarif minimum et pourront ainsi devenir aussi compétitives que les entreprises qui pratiquent aujourd’hui la quasi-gratuité ». Les autres librairies en ligne seront invitées à contempler ces géants grignoter de nouvelles parts de marché…
De même, les sites, même les marketplaces, qui vendent simultanément des livres neufs et des livres d’occasion devront s’assurer « que le prix de vente des livres est communiqué en distinguant, à tout moment et quel qu’en soit le mode de consultation, l’offre de livres neufs et l’offre de livres d’occasion ».
Ainsi, l’affichage du prix des livres ne devra « pas laisser penser au public qu’un livre neuf peut être vendu à un prix différent de celui qui a été fixé par l’éditeur ou l’importateur ».
Commentaires (5)
#1
Et à la fin c’est le Kindle qui gagne.
#2
«…à l’ensemble des acteurs en ligne. Il interdit la livraison gratuite de livres à domicile.…»
Pourquoi limité uniquement aux livres ?
… Pourquoi ne pas limiter les livraison gratuite une commande d’un montant de 70€ (par ex.) quelque soit le ou les produits ?
Par contre, la loi sur les ventes de livres devrait peut-être s’intéresser à la différence de prix entre le livre papier et le même livre électronique (différence insuffisante qui incite au piratage, à mon avis), il n’y a à rémunérer que les éventuels droits d’auteurs et l’entretien du site de vente.
Quant aux droits d’auteur, justement, les limiter à sa vie et à celle de son conjoint, il n’y a pas de raison pour que les enfants en profitent sauf jusqu’à leur majorité s’ils sont mineurs.
Je trouve aberrant qu’un livre électronique soit plus onéreuse que l’édition «poche», vu qui n’y a plus de distribution, de papier, d’impression et de syndicat du livre (CGT) à payer.
#3
On sait quelle part du CA d’Amazon ça représente la vente de livres ? Car ça donne l’impression qu’ils essayent à tout prix d’attaquer Amazon sur quelque-chose qui n’est finalement pas si important.
Oui à l’origine l’entreprise est née comme une librairie à distance, mais aujourd’hui, j’ai comme un doute.
Par contre ça permet de se faire bien voir auprès des autres acteurs du marché…
#4
Et pourquoi donc ? Tu souhaites empêcher les gens d’acheter moins de 70€ de biens par correspondance ? Dans quel but ?
Surtout que ça incite au gâchis et à la surconsommation.
Mon panier utile s’élève à 55€, soit je rajoute 15€ de produits dont je n’avais pas besoin à la base, ça soit paie 10€ de frais de port. Fort logiquement je vais prendre la première solution, même si plus chère, car au moins je vais payer pour quelque chose. Mais je n’en avais pas besoin à la base. Qui est gagnant dans l’histoire ?
Autre exemple, j’ai cassé la tête de mon rasoir. La pièce de rechange coûte 10€. Si on me demande de payer 10€ de frais de port dessus alors que le rasoir en question en coûte 40, je vais me demander si je ne ferai pas mieux de changer complètement le rasoir.
Quand on va dans une boutique IRL, il y a divers frais pour le commerçant qui n’existent pas quand il vend en ligne. Pourquoi devrait-il répercuter les frais sur la vente en ligne sur le client, mais pas IRL ? Ou alors tu proposes que dans toutes les boutiques IRL où le client ne dépense pas au moins 50€, on lui fasse payer un droit d’occupation au prorata du temps passé en boutique ?
#4.1
Je n’ai donné une valeur qu’arbitrairement… De toute manière, bien souvent, le prix du produit inclus déjà le coût de livraison en particulier grâce à la mutualisation des dépôts relais.
Vrai pour les rasoirs dans les commerces classiques le changement de têtes revient plus cher que le produit neuf. Mais après un changement de têtes (lié à l’usure), c’est la batterie qui commence à flancher, il me semble que ça s’appelle l’obsolescence programmée.