Vendredi, le département de la Justice des États-Unis a accusé officiellement TikTok de collecter des données sur les avis politiques de ses utilisateurs américains sur des sujets clés dans le pays comme l'avortement, la religion ou encore le contrôle des armes à feu, explique le Wall Street Journal.

Cet argument est apparu dans la procédure lancée par l'entreprise en mai contre la loi qui devrait contraindre la vente par ByteDance de TikTok US sous peine que l'application soit bannie du sol américain.

• [Màj] Le Congrès des États-Unis vote la loi obligeant ByteDance à vendre TikTok

Le ministère aurait découvert que des employés de TikTok avaient envoyé à leurs collègues de ByteDance en Chine une quantité significative de données d'utilisateurs américains via un logiciel interne de type Slack nommé Lark, selon le document (.PDF) déposé devant le tribunal cité par The Register. Ces données incluraient des informations non anonymisées sur des utilisateurs.

« De ce fait, des canaux de Lark contenaient certaines données sensibles concernant des ressortissants américains et celles-ci, par conséquent, étaient stockées sur des serveurs chinois et accessibles aux employés de ByteDance situés en Chine », explique le ministère.

Il ajoute que, dans Lark, des outils de recherche internes ont été spécifiquement développés pour récupérer des données d'utilisateurs de TikTok.

Le ministère insiste : « l'un de ces outils permettait aux employés de ByteDance et de TikTok aux États-Unis et en Chine de collecter des informations en vrac sur les utilisateurs en fonction de leur contenu ou de leurs expressions, notamment leurs opinions sur le contrôle des armes à feu, l'avortement et la religion ».

Il pointe l'existence d'un autre outil qui permettait de collecter des informations et de supprimer des contenus directement sur la plateforme. Tout en expliquant que celui-ci était prévu pour s'appliquer aux utilisateurs chinois, le ministère américain pose la question du même genre d'outils pour des utilisateurs d'autres pays.

Les échanges découverts par le ministère datent de 2022 mais il ne sait pas s'ils ont été arrêtés depuis.

The Register pointe aussi que le ministère torpille la proposition d'Oracle de devenir le partenaire de ByteDance aux États-Unis comme garant du traitement des données des utilisateurs américains.