Le président de Kosc saisit l’agence anticorruption pour « conflit d’intérêts à l’Autorité de la Concurrence »
Le 17 décembre 2019 à 09h26
3 min
Droit
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Alors que l’opérateur est en redressement judiciaire et à la recherche d’un repreneur, Yann de Prince a décidé de contre-attaquer.
Dans une lettre ouverte adressée à l’agence française anticorruption, il s‘explique : « J’ai l’honneur de porter à votre connaissance un conflit d’intérêts manifeste et grave, dont les effets, bien qu’ils soient largement plus dommageables à l’ensemble de l’économie de notre pays qu’à moi, m’ont été personnellement extrêmement préjudiciables. Ce conflit d’intérêts concerne le vice-président de l’Autorité de la Concurrence, monsieur Emmanuel Combe ».
Yann de Prince déroule ses arguments: « Comme vous pourrez le constater facilement en consultant les vidéos en ligne dont je vous indique les adresses ci-dessous [voir ce document, ndlr] , monsieur Combe officie très régulièrement en tant « qu’expert » pour le compte de la société BFM, filiale du groupe Altice-SFR que l’Autorité de la Concurrence est conduite à réguler très régulièrement ».
Il continue : « Vous pourrez aussi très facilement vérifier que, aussi surprenant que cela puisse paraître, depuis que monsieur Combe siège au sein du collège de l’Autorité de la Concurrence, il n’a jamais été présent ni n’a jamais pris part à aucune des décisions ayant conduit à une sanction d’Altice. Or, depuis qu’il en est devenu le vice-président, les faveurs accordées à Altice-SFR par l’Autorité de la Concurrence se succèdent »
Pour rappel, Kosc a été débouté par l'Autorité de la concurrence qui avait été saisie pour « s'assurer du respect des engagements pris par Altice France, lors du rachat de SFR, concernant la cession du réseau DSL de Completel » à Kosc.
Un recours a été déposé devant le Conseil d’État en novembre « mais le mal était fait » pour le président de Kosc. Pour rappel, Antoine Fournier – directeur général de la société – nous parlait récemment de la situation de sa société et de ses relations avec Orange et SFR.
Yann de Prince enchaîne : « Plus grave, l’Autorité vient d’annoncer la levée quasi-généralisée de tous les autres engagements d’Altice […] Cette décision, aussi injustifiable que celle qui concernait Kosc, donne un nouveau blanc-seing et offre un avantage exorbitant à Altice dont vous conviendrez probablement pourtant que les différents comportements notoirement connus devraient pourtant encourager les Autorités de régulation à la plus grande vigilance ».
Le président de Kosc conclut en espérant que l'agence française anticorruption « acceptera d’instruire la situation de conflit d’intérêts [qu’il] dénonce par la présente pour prendre toutes les mesures qui s’imposent et réparer ce qui peut encore l’être ».
Le 17 décembre 2019 à 09h26
Commentaires (15)
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Abonnez-vousLe 17/12/2019 à 09h45
d’un autre côté si le mec n’a justement pris volontairement part à aucune décision concernant Altice, est-ce qu’on peut lui reprocher un conflit d’intérêts?
et être chroniqueur sur BFM induit t-il qu’on a un lien de subordination avec la maison mère?
Le 17/12/2019 à 09h50
Le 17/12/2019 à 09h51
ouais, mais c’est fourbe: ça indique pas s’il a participé aux décision positives pour autant.
Le 17/12/2019 à 09h55
Qu’il est participé ou non, il a très bien pu convaincre ses camarades de donner avantage à Altice même de façon détournée ou inconsciente de sa part.
Le 17/12/2019 à 10h10
ça serait quand même donner beaucoup d’importance (et d’influence) au Monsieur.
Le 17/12/2019 à 10h11
Le 17/12/2019 à 10h13
juste vice président de l’autorité pour rappel. c’est à priori pas le grouillaud de base.
Le 17/12/2019 à 10h13
Le 17/12/2019 à 10h27
c’est pas faux. il aurait très bien pu filer ses recommandations et ne pas venir. " />
Le 17/12/2019 à 11h19
Emmanuel Combe, il a déjà participé aux Experts sur BFM Business (pas BFM), mais pas en tant que consultant, juste comme invité.
C’est le même type d’émission que “C dans l’air”, mais ça parle d’économie - avec un penchant libéral, bien qu’ils fassent aussi venir des “experts” de l’autre bord (notamment des gens de l’OFCE).
S’il a des liens avec Altice (que je porte pas non plus dans mon coeur), il faudra sans doute chercher un peu plus loin.
Le 17/12/2019 à 11h25
On appelle ça un chroniqueur (venir régulièrement dans une émission). Et on ne perd pas son temps à la TV pour le plaisir : soit on a quelque chose à vendre (un livre, un film, une campagne électorale, un nouveau produit, etc), soit on est payé pour parler dans l’émission TV.
Le 17/12/2019 à 11h32
De ce que j’ai compris, auparavant (quand il n’était pas Vice-président) M. Combe s’absentait des délibérations (ce qui est coutumier quand un membre d’une commission ou d’une autorité administrative est concerné par l’affaire traitée). Or, depuis qu’il est Vice-président, il ne s’absente plus et les décisions de l’autorité de la concurrence seraient dès lors étrangement favorables à Altice.
Personnellement, je ne sait pas ce qu’il en est du conflit d’intérêt, mais il me paraît évident qu’une vérification des intérêts de M. Combe soient revus de plus près et que la situation soit réajustée au plus vite.
Le 17/12/2019 à 11h38
Non, les chroniqueurs viennent régulièrement et sont payés.
Là je parle bien d’invités. Ils en ont une quinzaine par semaine dans cette émission et ça change tous les jours - à part deux ou trois qui reviennent régulièrement, en général des libéraux type Madelin.
Certains ont des bouquins à vendre, mais pour la plupart, je suppose qu’ils viennent juste pour influencer les gens qui les écoutent. Ils bossent dans la finance (banquiers, y compris de la BCE) ou dans des instituts type OFCE, Institut Montaigne, Terra Nova…
Pour ce qui est d’Emmanuel Combre,il a en effet des bouquins à vendre, mais je vois toujours pas le conflit d’intérêt…
Le 17/12/2019 à 16h55
Et qui c’est qui va se prendre une plainte pour dénonciation calomnieuse ? !
Le 17/12/2019 à 17h36
On t’a reconnu Delevoye. Faut arrêter tes conneries maintenant." />