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Lancement réussi pour Falcon Heavy, les deux boosters récupérés

Lancement réussi pour Falcon Heavy, les deux boosters récupérés

Le 02 novembre 2022 à 06h01

Ce lanceur est le modèle le plus lourd actuellement en service. Il s'agit d'une fusée Falcon 9 avec deux premiers étages supplémentaires faisant office de boosters.

Après un vol d'essai en 2018, deux autres lancements ont été effectués en 2019... et plus rien. Ce week-end, Falcon Heavy a de nouveau décollé du Complex 39A avec des charges utiles militaires classifiées de l'US Space Force, dont un satellite nommé TETRA-1. 

Tout s'est déroulé sans encombre : lancement, récupération des deux boosters latéraux (la récupération du central n'était pas prévue) et le déploiement en orbite. On peut revoir le déroulement de la mission par ici.

C'est déjà le 50e lancement de l'année pour SpaceX. 

Le 02 novembre 2022 à 06h01

Commentaires (13)

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Toujours du mal à croire à la récupération. La remise en état des éléments récupérés doit coûter bonbon et comporte un risque. Tant qu’il s’agit d’envoyer du matériel, le risque est acceptable. C’est tout.

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Un peu comme pour les avions, au lieu de tout risquer à les réutiliser pour chaque vol il serait probablement plus sage d’en fabriquer un nouveau à chaque fois.



(sérieusement, les lancements d’équipages utilisent des lanceurs déjà éprouvés, aujourd’hui SpaceX considère que le premier vol est plus risqué que les suivants)

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JnnT a dit:


Toujours du mal à croire à la récupération. La remise en état des éléments récupérés doit coûter bonbon et comporte un risque. Tant qu’il s’agit d’envoyer du matériel, le risque est acceptable. C’est tout.


Durant le développement de la fusée, ils ont itéré pour voir quelles pièces remplacer à cause de l’usure, quelles pièces renforcer avec des matériaux plus solides. Un certain nombre de ces changements a été publiquement documenté.



Quand on voit que certains boosters ont volé 15x ou plus, on se dit qu’ils commencent à avoir une sérieuse expérience dans le domaine et que si ça n’explose pas tout le temps c’est peut-être plus qu’une simple question de chance. En avril, ils avaient fait voler le même booster deux fois en trois semaines, ce qui semble indiquer un processus de réutilisation bien rôdé.

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Le seul problème réel est le poids de la charge utile. Sans récupération, elle est bcp plus importante. Récupérer les boosters veut dire de lancer une fusée avec plus de carburant pour moins de charge utile car il faut garder du carburant pour récupérer les boosters. Ça se chiffre, mais c’est rentable dans la plupart des cas. Dans certains cas non et en effet les premiers étages ne sont pas récupérés.

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Version avec récupération des deux propulseurs d'appoint
Orbite basse > 57 tonnes
Orbite de transfert géostationnaire > 10 tonnes
Version avec récupération des deux propulseurs d'appoint et de l'étage central :
Orbite basse > 40 tonnes
Orbite de transfert géostationnaire 8 tonnes


Sans récup du tout :
Orbite basse 63,8 t (sans récupération)
Transfert géostationnaire (GTO) 26,7 t (sans récupération)

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Donc c’est vite vu, si on veut envoyer un gros machin de plus de 10-15 tonnes en géostationnaire, ben on envoie une Falcon heavy sans récup. C’est le cas en janvier 2023 (et après) de gros satellites classifiés de l’armée US en orbite géostationnaires et certaines sondes spatiales (Europa clipper je crois vers Jupiter, corrigez moi si je me trompe) sans récup. C’est assumé par spaceX et payé par le client (agence spatiale ou armée) de s’affranchir de la récup.

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ragoutoutou a dit:



Quand on voit que certains boosters ont volé 15x ou plus, on se dit qu’ils commencent à avoir une sérieuse expérience dans le domaine et que si ça n’explose pas tout le temps c’est peut-être plus qu’une simple question de chance.


Ils ont volé 15x ou plus mais avec quelle maintenance ? Faut compter les heures de travail et le changement des pièces. Au final, l’écart entre le neuf et le recyclé doit être favorable au recyclé, sinon ils ne le feraient pas. Mais ça doit être limite. J’aimerais bien une estimation comparative. Douteux qu’elle existe. L’avantage comparatif est surtout au niveau de l’image de l’entreprise.

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Ça c’est ce qu’aimerait savoir n’importe quelle agence spatiale spatiale autre que spaceX et on ne le saura jamais. Ça fait parti du mystère spaceX et de l’aura (si on peut l’appeler comme ça) autour de la société. Cela étant, on se rend compte que ça fonctionne plutôt bien car ils ne prennent même plus la peine de nettoyer la suie autour des premiers étages qui restent noir du lancement précédent au decollage suivant. Et au niveau du coût, on est bien d’accord qu’il est difficile de donner un prix a un lancement de spaceX car les prix sont gonflés pour la NASA et les militaires US et baissés pour les autres pour attaquer le marché, mais je ne suis plus si sûr, la fiabilité n’étant plus à démontrer. Le crew dragon est imbattable et Boeing s’y casse les dents, la Falcon heavy remplace le SLS pour les charges hyper lourdes et la Falcon 9 prend de nombreuses missions européennes qui auraient dû décoller sur Ariane 6. Ça m’étonnerait que SpaceX fasse un rabais pour les beaux yeux de l’ESA… Bref pour le futur, spaceX aura un carnet de commande bien bien rempli. En même temps, on n’a pas grand chose à leur reprocher. Ça marche, c’est ultra fiable et c’est moins cher. Après c’est leur problème de réutilliser ou pas, le client s’en fiche, il ne fait pas d’écologie… (En tout cas pas dans le spatial…)

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JnnT a dit:


L’avantage comparatif est surtout au niveau de l’image de l’entreprise.


Le client se fiche de se faire lancer avec une fusée qui est réutilisable ou non. L’image de marque d’une entreprise de lancement de fusée se fait uniquement sur la fiabilité (d’abord) et sur le coût en second plan. Que ça soit réutilisable ou non, c’est le pb de spaceX, le client n’achète pas la fusée et ne la garde pas en souvenir à la fin.



C’était d’ailleurs le seul avantage d’Arianegroup : la fiabilité d’Ariane5. Son coût (et non réutilisable) aurait fait fuir maintenant n’importe quel client actuel, et c’est pour ça qu’elle a été abandonnée, avec la fiabilité des concurrents (dont spaceX), il était impossible de garder ce lanceur 2x trop cher même si imbattable au niveau fiabilité. Pour rattraper la fiabilité de la Falcon 9, ça va être coton… depuis 2016 : 126 tirs réussis d’affilée pour Falcon 9, ce qui en fait la fusée la plus fiable en service actuellement. Rien qu’avec ça, le coût de l’assurance pour le client baisse drastiquement et ça fait baisser le coût du lancement. Même les vols habités avec le crew dragon se font maintenant avec un premier étage réutilisé, c’est dire si la NASA a confiance…

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moinsse a dit:


les prix sont gonflés pour la NASA et les militaires US et baissés pour les autres pour attaquer le marché, mais je ne suis plus si sûr, la fiabilité n’étant plus à démontrer. Le crew dragon est imbattable et Boeing s’y casse les dents, la Falcon heavy remplace le SLS pour les charges hyper lourdes et la Falcon 9 prend de nombreuses missions européennes qui auraient dû décoller sur Ariane 6. Ça m’étonnerait que SpaceX fasse un rabais pour les beaux yeux de l’ESA… Bref pour le futur, spaceX aura un carnet de commande bien bien rempli.


Je connais pas le spatial. Sinon, une décision a sans doute été prise aux USA de flinguer les fusées européennes. En aidant à créer un concurrent américain puisque la NASA était distancée. Le secteur est trop stratégique pour que les USA ne soient pas leaders.



Ensuite, d’amicales pressions sur les clients potentiels. Ceux-ci ne font pas leur choix uniquement sur le coût. C’est comme le F 35. “On vous le fait moins cher mais vous achetez américain. Ou alors, vous ne nous aimez pas. Et on s’en souviendra.”

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(reply:2102271:JnnT) Le souci de la remise en état dépendrait du type de matériau employé pour le corps de la fusée apparemment.
Le top pour une fusée serait le matériau composite pour sa légèreté.
Space X a choisi une structure en acier inoxydable beaucoup plus lourd mais beaucoup plus réutilisable à moindre frais.
Et apparemment, sans jeu de mot niveau remise en état ses fusées sont inoxydables puisque certaines battent des records du coté de la réutilisation.
En Europe chez les génies, on en est encore au jetable.
S’ ils n’ avaient pas le pognon des états, ce seraient eux qui seraient jetés.


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JnnT a dit:


Ils ont volé 15x ou plus mais avec quelle maintenance ? Faut compter les heures de travail et le changement des pièces.


Effectivement, il y a certainement beaucoup de temps passé à remplacer des pièces; mais on peut se douter que toutes les évolutions de la Falcon 9 ont été menées en grande partie pour adapter la fusée à plus de ré-utilisabilité. Certaines pièces initialement en acier ou en alu ont été changées par des contreparties plus résistantes en titane afin de pouvoir encaisser l’usure de plusieurs vols et plusieurs ré-entrées dans l’atmosphère. Sur une fusée classique, ce type de matériaux aurait été une perte de temps et d’argent, mais sur une réutilisable, cela permet de réduire les remplacements entre deux vols.




Au final, l’écart entre le neuf et le recyclé doit être favorable au recyclé, sinon ils ne le feraient pas. Mais ça doit être limite.


En fait on ne dispose pas d’informations réelles sur le sujet. On ne sait pas si c’est limite ou pas, on a juste pas les chiffres ni de vue sur le processus. Fabriquer un booster et le qualifier pour le vol, c’est combien d’étapes? combien de temps? quelles sont ces étapes qui peuvent être évitées avec les processus actuels de SpaceX ? Personnellement, je n’en sais rien. Donc dire “c’est limite” n’a pas plus de fondement que de dire “c’est super rentable” …




J’aimerais bien une estimation comparative. Douteux qu’elle existe. L’avantage comparatif est surtout au niveau de l’image de l’entreprise.


Effectivement, ce serait intéressant d’avoir une analyse indépendante sur le sujet, et avec une comparaison des coûts processus entre SpaceX, ULA et Arianespace. J’insiste sur indépendante parcequ’on ne peut pas plus faire confiance à SpaceX que ses concurrents pour être objectif, ces derniers ayant à priori raté un virage important qui pourrait menacer leur viabilité si on chantait trop les louanges du modèle SpaceX.

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SpaceX a l’avantage de lancer la moitié de ses fusées pour lui-même (Starlink). Donc l’investissement initial conséquent a été dilué plus de 150 fois sur chacun des tirs. Comme il réutilise, il peut vendre ses créneaux de tirs restant à qui veut, pour la somme qu’il veut, c’est quasiment gratuit à part le carburant (je caricature). Si on fait le parallèle avec Ariane, les allemands ne voulaient pas d’Ariane 6 car ils ne voulaient pas payer l’investissement initial très cher (plusieurs milliards de dollars) pour économiser “à peine” quelques dizaines de millions d’euros sur chaque lancement unitaire. Mais… c’était le paradigme d’avant où on faisait relativement peu de lancements. Erreur (Retard) stratégique, car il n’y a jamais eu autant de lancements que maintenant et donc l’investissement initial importe peu, ce pourquoi autant d’entreprises du New Space se lancent maintenant. C’est aussi pourquoi c’est très difficile d’afficher un coût par lancement. Ça dépend du nombre total … sur toute la durée de vie du lanceur … plusieurs dizaines d’années. Un peu comme un téléphone d’aujourd’hui ne vaut “que” quelques centaines d’euros alors que c’est bourré de technologie de pointe, mais il s’en vend des millions. Alors que le moindre système d’acquisition de données électronique moins puissant peut valoir plusieurs dizaines de milliers d’euros mais pour un marché de niche…

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