Le géant du Net publie son rapport 2018, pour montrer les efforts menés pour défendre les intérêts des ayants droit.
« Nous investissons de manière significative dans la technologie, les outils et les ressources œuvrant contre la violation du droit d’auteur sur nos plateformes. Nous travaillons également avec d'autres acteurs du secteur pour lutter contre le piratage », assure le groupe.
Selon lui, le piratage aurait reculé grâce à cette répression et le développement de « son » offre légale.
Plus de 3 milliards de dollars ont été reversés par YouTube aux ayants droit, via des contenus réclamés avec son système de reconnaissance ContentID. L'outil aurait d'ailleurs réclamé 100 millions de dollars d'investissement.
YouTube a aussi versé 1,8 milliard de dollars aux labels grâce à la publicité, entre octobre 2017 et septembre 2018. Le chiffre, impressionnant, est une réponse à la plainte de l'industrie musicale (en particulier du Snep), selon laquelle la plateforme concentre les écoutes tout en participant peu aux revenus de la filière.
3 milliards d'URL ont été supprimées du moteur de recherche pour violation du droit d'auteur. 10 millions de publicités (!) l'ont aussi été pour ce motif ou contrefaçon l'an dernier, assure le groupe.
Le calendrier n'est pas innocent. Le projet de directive sur le droit d'auteur est en plein débat entre les institutions européennes, après le vote d'un mandat de négociation par le Parlement en septembre.
Son article 13 imposerait aux grandes plateformes un filtre à la mise en ligne, pour comparer les contenus soumis à des empreintes d'œuvres commerciales. Charge à ces entreprises d'interdire ces envois, sous peine de voir leur responsabilité engagée.
Pour lutter contre ce nouveau cadre, Google tente de mobiliser les internautes, en agitant le chiffon de la censure. La société assure qu'avec cette directive, il ne serait plus pratique d'héberger les contenus de tous, imposant un resserrement sur ceux de grands producteurs. Elle invoque ainsi la défense des plus petits (les créateurs du Net), leur réclamant de peser sur le débat.
En parlant de son rapport, Google promet « une meilleure protection contre les abus », les demandes de retrait trompeuses ou lancées sans droits.
« Nous nous engageons à détecter et à rejeter ces fausses allégations d'infraction, telles que des demandes de retraits pour des raisons politiques ou concurrentielles » écrit l'entreprise, dont les efforts annoncés en grande pompe portent rarement leurs fruits sur la question.
Cette année, le créateur de la série parodique CDZAbridged a dû mettre en demeure Google pour obtenir la remise en ligne de ses chaînes YouTube, après avoir épuisé en vain les recours officiels de la plateforme.
Commentaires (17)
#1
Pour lutter contre ce nouveau cadre, Google tente de mobiliser les internautes, en agitant le chiffon de la censure. La société assure qu’avec cette directive, il ne serait plus pratique d’héberger les contenus de tous, imposant un resserrement sur ceux de grands producteurs. Elle invoque ainsi la défense des plus petits (les créateurs du Net), leur réclamant de peser sur le débat.
Ne dites plus « C’est l’hôpital qui se moque de la charité », mais dites « C’est Google qui se moque de la censure ».
#2
Peertube est l’avenir.
#3
Ouais ou les torrents
#4
“3 milliards de dollars ont été reversés par YouTube aux ayants droit”
dont le fric du Joueur du Grenier : Serious talk - Claim & Démonétisation sur Youtube / Avenir et Article 13
#5
#6
#7
“3 milliards de dollars ont été reversés par YouTube aux ayants droit”
“3 milliards de dollars ont été volés en totalité aux créateurs de contenu sous prétexte d’une utilisation souvent extrêmement limitée d’un contenu protégé par des lois d’un autre âge permettant largement à des gens n’ayant rien fait de récolter de l’argent sur le dos de ceux qui font.”
=> fixed.
#8
JdG qui a discuté “avec quelqu’un de YouTube” et base une partie de sa vidéo sur ce que lui a raconté Google, sans vraiment le mettre en doute. Le lobbying de Google passe aussi par là. :)
#9
… ont été supprimées… 10 milliards de publicités (!)…
Maintenant les publicitaires vont pouvoir attaquer les achetants-le-droit pour obtenir eux aussi une rente sur le travail des autres " />
#10
Google gagne son fric en vendant des espaces publicitaires aux annonceurs.
Et ce fric n’est à ma connaissance pas reversé aux ayant-droits quand bien même la vidéo est “démonétisée”.
Avec le système actuel, c’est donc tout bénéf pour Google d’avoir des contenus “illégaux” car ceux-ci rapportent de l’argent. La démonétisation pour Google c’est seulement reverser la rémunération à Paul plutôt qu’a Pierre. Ca ne change rien sur le bilan comptable.
Par contre avec le nouveau système (article 13), là ca change tout. Google à le choix entre:
Pas étonnant que Google soit bien plus virulent pour défendre les youtubeurs contre l’article 13 qu’il ne l’a été quand il a fallu défendre les youtubeurs contre la démonétisation.
#11
#12
Sa vidéo est honnête sur ce point : la seule source d’infos qu’il a eu c’est Google et le texte de la directive, auquel il avoue ne rien comprendre. Comme c’est Google qui décide de lui-même s’il monétise ou pas les vidéos, prendre un conseil extérieur ne lui servirait pas à grand chose.
#13
Actuellement il y a un délai entre la mise en ligne et le scan par ContentID, ainsi que la possibilité pour les détenteurs de droits de revendiquer manuellement les droits.
#14
Ce que je ne comprends pas, ce que JdG disait c’est que les ayants-droit ont 3 options sur Youtube :
Pourquoi cette 3e option - qui fait chier tout le monde sauf les ayants-droit - existe ? C’est la loi qui l’impose ?
#15
Honnêtement, je n’en ai aucune idée, d’autant que YouTube a construit son modèle sur le droit américain et non français. C’est peut-être aussi venu des discussions au long cours avec les ayants droit.
#16
#17
L’article a été corrigé : ce sont 10 millions de publicités qui ont été retirées, pas milliards.