Facebook met à jour ses conditions d’utilisation pour mieux expliquer « comment il gagne de l’argent »
Le 28 juin 2019 à 09h36
2 min
Internet
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Le réseau social veut « mieux expliquer le fonctionnement de Facebook » à ses utilisateurs. Ce n'est pas la première fois que Facebook et Mark Zuckerberg jouent la carte de la transparence. La conférence F8 de cette année était d'ailleurs largement axée sur le respect de la vie privée. Pas forcément suite à une prise de conscience, mais surtout car c'est une demande de plus en plus forte des utilisateurs et des autorités.
Sur la question des revenus, Facebook propose par exemple « une nouvelle introduction expliquant que nous ne vous facturons pas d'argent pour utiliser nos produits car les entreprises et les organisations nous paient pour afficher des publicités ». Pas sûr par contre que le slogan « si c'est gratuit, c'est toi le produit » soit placardé en gros.
Voici un extrait des nouvelles conditions : « En utilisant nos Produits, vous acceptez que nous vous montrions des publicités que nous croyons pertinentes pour vous en fonction de vos intérêts. Nous utilisons vos données personnelles afin de définir les publicités à vous montrer ».
Nous avons ensuite un laïus sur le respect de la vie privée et le fait que Facebook ne vend ni ne donne accès à vos données personnelles. Problème, l'image de marque de la société est largement écornée par les scandales à répétition (Cambridge Analytica en tête) et les fuites de données.
Ensuite, plus de détails sur les raisons ayant conduit à supprimer des messages et la question de la propriété intellectuelle des photos/vidéos sont également de la partie. Enfin, Facebook revient sur le cas des contenus supprimés : « ils ne sont plus visibles, mais il peut s'écouler jusqu'à 90 jours pour qu'ils soient supprimés de nos systèmes ». Un délai bien long, dont la raison n'est pas indiquée.
- Lire les nouvelles conditions d'utilisations de Facebook (en vigueur au 31 juillet 2019)
Le 28 juin 2019 à 09h36
Commentaires (8)
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Abonnez-vousLe 28/06/2019 à 09h17
Ce qui est « rigolo » chez Facebook, et ce qui est présent chez tous les monstres du net, c’est d’une part leur hypocrisie en présentant leurs produits comme des services (au sens très amical du terme), car ils ne nous « font pas payer », ils nous font un cadeau. Et d’autre part c’est leur silence total vis-à-vis du paradoxe du coût de leurs produits.
S’ils n’étaient pas à la recherche d’une croissance mirobolante, s’ils n’essayaient pas absolument de capter un maximum d’utilisateurs, s’ils n’essayaient pas de tracker les gens à travers des mentions textuelles ou des apparitions photographiques ou des positions géographiques, s’ils n’essayaient pas de capter un maximum d’informations sur tout et tout le monde… en fait, s’ils essayaient réellement et simplement de rendre service, leurs infra ne coûteraient rien. Et alors le « vous ne payez pas » pourrait être un argument recevable.
Le 28/06/2019 à 11h07
On peut présumer que leurs couts ne sont pas juste liés au big data et au placement publicitaire quand même.
Le 28/06/2019 à 11h18
C’est le serpent qui se mord la queue. Plus tu veux cibler, plus il te faut de données, plus tes coûts augmentent, moins le placement est rentable, plus il faut cibler… etc. Le placement ça coûte pas grand chose, c’est toute la machinerie derrière qui coûte : stockage des données, affinage des données, machine learning pour au final affiner le ciblage.
Je sais que l’utilisateur final n’est qu’une matière première, pour Facebook. Les vrais utilisateurs de Facebook ce sont les annonceurs. Donc ça m’énerve quand ils disent vouloir rendre service aux gens alors qu’ils ne les considèrent que comme des carburants. Et ça m’énerve d’autant plus qu’ils font comme si toutes les innovations technologiques qu’ils ont mis en place depuis 2005 servent ce « service » rendu, alors qu’elles ne servent que le modèle économique de Facebook.
Évidemment, s’ils font pas de langue de bois et qu’ils disent sans filtre pour quelle raison ils s’emmerdent à essayer de faire grossir leur base d’utilisateurs, ça marchera moins bien. Pour affiner le ciblage il faut une bonne grosse masse de matière première.
Le 28/06/2019 à 11h34
Le 28/06/2019 à 11h44
Le 28/06/2019 à 11h47
J’suis en train de sérieusement dire que s’ils voulaient mettre en relation des gens, qui posteraient des conneries sur leur mur : ils seraient pas 35 000, ils auraient pas besoin de X fermes serveurs, de centaines de petaoctets d’espace de stockage, de milliers d’ingénieurs data / IA, de CTO CTFO CFFOO COOFOFOFOOOFOFO, etc.
J’sais que j’enfonce des portes ouvertes en disant qu’ils ne seraient pas ce qu’ils seraient aujourd’hui s’ils étaient simple fournisseur d’interface communautaire. Je sais. Mais dans leur langue de bois, on dirait que toute l’armada de communication, de technologies, etc, est nécessaire à l’existence d’un tel service. Alors que non… Faire un site communautaire respectueux de ses utilisateurs, aujourd’hui, ça coûte que dalle.
P.S. : « Que dalle » = très peu en comparaison de ce qu’ils ont aujourd’hui, accessible à une pme. J’préfère prévenir, je sais que tu prends chaque mot très à cœur.
Le 28/06/2019 à 12h55
Cf. ma réponse à Path.
Et puis faut arrêter de croire que parce qu’un site est populaire il est bien et c’est un bon exemple. L’interface de Facebook est, et a toujours été, ignore et confuse. Ignoble, au regard de ce qu’un réseau social devrait fournir.
Par contre, ce qu’il est très facile de faire, c’est poster un truc à un maximum de gens.
De mon point de vue de développeur, je trouve ça génial. Dans Facebook, il est très facile de produire du contenu, et de se connecter avec des gens (même – surtout – des gens qu’on ne connaît pas). Donc il est très facile de produire du contenu et de le diffuser, et à ceux qui sont touché par ces diffusions, d’émettre un avis binaire (j’aime, j’aime pas), sur ce contenu.
À gauche, on a un menu qui a toujours été discret, qui change sans cesse, et dont l’item “Liste d’amis” est caché et situé tout en bas (ça en dit long). À droite, on a des suggestions de connexion : “Connaissez-vous …”. En un clic on est connecté avec quelqu’un (avant c’était plus compliqué, mais on était invité à écrire un petit message). Au centre, tout en haut, il y a l’élément d’interaction le plus gros du site : l’input pour envoyer un statut (le contenu dont je parle ci-avant). Il est énorme, il est au centre, il est coloré, et il s’accompagne de pleins de petites options sympa et surtout du place holder “Exprimez-vous”. On est plus dans le partage, comme c’était le cas avant, on est dans la noble expression de l’individu. Facebook vous permet de vous exprimer, c’est magnifique. Tant qu’il y a pas un téton qui traine dans le contenu. Et tant qu’on est pas raciste. Et tant que… bref. C’est beau.
Ensuite, en-dessous, on a un “Fil d’actualité” qui n’est plus chronologique, et qui est entrecoupé de pubs et de contenus “suggérés”. Dans ce fil – qui a peu de pertinence pour suivre l’actualité d’une personne, puisqu’il ne remet pas les éléments dans leur contexte temporel et qu’il en filtre même une partie – on peut interagir avec le contenu posté par les gens avec qui on est connecté, ou des contenus re-diffusés par les gens avec qui on est connecté.
Là, y’a un élément très intéressant. Le bouton “J’aime” est le premier élément d’interaction visible, situé juste à côté du bouton “Commenter”. Le bouton “J’aime” effectue une action en un clic, et il s’en suit une belle petite animation pour confirmer l’interaction. Le bouton “Commenter” redirige vers un input tout gris, tout tristounet, bien différent de l’input “Exprimez-vous”, et qui se situe après un extrait des commentaires existants sur le contenu. Sobrement intitulé “Votre commentaire…”, cet input est relayé tout en bas du contenu, et il n’incite pas à s’étendre verbeusement puisqu’il est par défaut réduit à une ligne de texte (et une douzaine de mot de large).
Il semble alors évident qu’il est plus important pour Facebook que les gens produisent du contenu (qui sera diffusé à un maximum de gens), plus qu’ils n’interagissent entre eux par le biais d’interactions un peu plus complexe qu’un misérable like de merde.
Donc oui, ça coûte très cher d’amener les gens à utiliser une application pour une finalité qui n’est pas celle affichée. C’est à dire de les forcer à accepter et utiliser un outil anti-ergonomique, qui est prévu pour produire du contenu plus que pour améliorer les relations humaines (dont la qualité ne peut être émulée par des algos ou des bases de données).
Le 30/06/2019 à 15h03
Bah, en même temps Facebook analyse les données personnelles d’exhibitionnistes.
Au final tout le monde a ce qu’il veut.
Par contre ce qu’ils ne disent pas, c’est qu’ils sondent aussi le colon de ceux qui ne veulent PAS être présents dans leur montagne de Grosses Données, le tout bien aidé par les millions de sites qui collaborent à cet espionnage des masses.
Bref, vive le blocage de ces saletés.
Quant aux “scandales” de la vie privée, c’est oublié dans les 4 secondes.