Bpifrance et le CNRS soutiennent « la création de start-up issues de la recherche publique »

Bpifrance et le CNRS soutiennent « la création de start-up issues de la recherche publique »

Bpifrance et le CNRS soutiennent « la création de start-up issues de la recherche publique »

« Ce rapprochement contribuera à amplifier nos actions de transfert de technologies, qui mobilise en particulier CNRS innovation, notre filiale de valorisation », explique Antoine Petit, PDG du Centre National de la Recherche Scientifique.

Cette coopération visera à « renforcer l’impact de l’investissement public en recherche et maturation dans le domaine de la deeptech ». Trois axes sont donnés :

  • « développer le flux de projets susceptibles de déboucher sur la création de start-up à partir des résultats de la recherche, l’objectif étant de doubler le flux de start-up à fort potentiel d’impact ;
  • rendre lisible et partager les pratiques des acteurs de cet écosystème ;
  • mettre en place les conditions optimales permettant la croissance des start-up créées. »

Enfin, le CNRS explique que « cet engagement s’inscrit dans l’un des objectifs du plan Deeptech de faire émerger 2 000 start-up "deeptech" d’ici 5 ans ».

Commentaires (14)


Et bah voilà, la star start-up nation!



Ou encore privatiser les gains et mutualiser les pertes !



Mieux vaut confier ce genre de job à un private equity institutionnel. Et je parle pas de bpifrance qui un repère de politiques corrompus…


Et concrètement ça veut dire quoi (en termes de brevet, propriété intellectuelle…) ?


Il y a un deux trucs que je comprends pas du tout :
Une deeptech ça demande des fonds importants et des années de R&D (souvent largement supérieur à une thèse) pour être opérationnel/rentable. Il y a vraiment assez d’argent avec deux entités pour faire ça ?



Et ensuite, c’est pas le rôle des EPIC de faire ce travail (i.e., d’amener des savoirs de recherches fondamentales vers des applications industrielles/commerciales) ?



thecis a dit:



Mieux vaut confier ce genre de job à un private equity institutionnel.




C’est déjà le cas.
Mais… (cf. explications en-dessous)




v1nce a dit:


Et concrètement ça veut dire quoi (en termes de brevet, propriété intellectuelle…) ?



BlackLightning a dit:


Il y a un deux trucs que je comprends pas du tout : Une deeptech ça demande des fonds importants et des années de R&D (souvent largement supérieur à une thèse) pour être opérationnel/rentable. Il y a vraiment assez d’argent avec deux entités pour faire ça ?




L’organisation est assez subtile.
La recherche fondamentale est effectuée par l’université: doctorants, post-doc, enseignants-chercheurs.



Quand il faut passer à la pratique, on créée une société (start-up) pour faire la recherche pratique: société financée par les acteurs institutionnels (BPI et consorts), société à laquelle vient s’adjoindre un acteur privé qui négocie (à mort) son investissement et un rachat des parts si la recherche se finit (à tarif minoré) . Cet acteur privé est généralement une grosse entreprise (tel Total) ou un partenaire privilégié du directeur de recherches (comprendre un “ami”).



En échange de cet investissement, l’acteur privé bénéficie de minimum 50% des parts dans la start-up, de l’engagement de l’université à supporter les pertes et à rembourser seule la BPI en cas de faillite de la start-up. A cela, on peut rajouter la “fourniture” de personnel (doctorants/post-docs qui vont travailler dans la start-up).



La start-up ainsi créée est souvent dirigée par le directeur de recherches lui-même (coucou M. Raoult!!), faisant travailler ses propres doctorants/post-docs sur le sujet.



Une fois, la recherche pratique terminée, la start-up est revendue à l’investisseur privé qui récupère la totalité de la Propriété Intellectuelle, l’université ne touchant que la somme valorisée lors de la négociation des parts au début de la création de la start-up, somme malheureusement ridicule au regard des bénéfices qui seront réalisés avec la mise en production industrielle.



Au final, l’Etat aura financé toute la phase de recherche, aura supporté toutes les pertes éventuelles mais n’aura pas bénéficié des profits générés par ces recherches.




BlackLightning a dit:


Et ensuite, c’est pas le rôle des EPIC de faire ce travail (i.e., d’amener des savoirs de recherches fondamentales vers des applications industrielles/commerciales) ?




Nope.
Il faudrait que ces recherches soient impossibles à faire par un acteur privé pour que ce soit le cas


Merci pour le détails des explications. Finalement l’enrobage change, mais on reste dans le crédo: “Argent public -> Recherche privé”.


Merci pour ces explications.
Je ne me doutai pas à quel point c’était pourri comme système.



« développer le flux de projets susceptibles de déboucher sur la création de start-up à partir des résultats de la recherche, l’objectif étant de doubler le flux de start-up à fort potentiel d’impact ;




…Heeeein ? Moi qui croyais que les chercheuses et les chercheurs du Public étaient tous des barbu(e)s (oui, même les filles) idéalistes qui fument des joints allongés dans l’herbe des prés, effeuillant aimablement des marguerites tout en chantant du Crosby, Stills Nash & Young ou du Simon and Garfunkel !!!…



:xzombi: :xzombi: :xzombi: :craint:



js2082 a dit:


En échange de cet investissement, l’acteur privé bénéficie de minimum 50% des parts dans la start-up, de l’engagement de l’université à supporter les pertes et à rembourser seule la BPI en cas de faillite de la start-up.




C’est beau la capitalisme à la française.
Et bien subventionné. Qui a parlé du CICE ? Mais qui l’a validé ?



js2082 a dit:



Une fois, la recherche pratique terminée, la start-up est revendue à l’investisseur privé qui récupère la totalité de la Propriété Intellectuelle, l’université ne touchant que la somme valorisée lors de la négociation des parts au début de la création de la start-up, somme malheureusement ridicule au regard des bénéfices qui seront réalisés avec la mise en production industrielle.




C’est à peu près ce que j’imaginais.


« Ce rapprochement contribuera à amplifier nos actions de transfert de technologies et de fonds publics qui finiront dans des poches privées, qui mobilise en particulier CNRS innovation, notre filiale de valorisation »



Fixed :cap:



(reply:1880531:DantonQ-Robespierre)




Mai 1968 date un peu. :)



FrancoisA a dit:


Mai 1968 date un peu. :)




:craint: Décidément, rien n’va plus, mes pauvres Cunéguonde et Aglaë… On sait pu’ s’éclater, y’a pu’ d’jeunesse… :craint:



BlackLightning a dit:




…Heeeein ? Moi qui croyais que les chercheuses et les chercheurs du Public étaient tous des barbu(e)s (oui, même les filles) idéalistes qui fument des joints allongés dans l’herbe des prés, effeuillant aimablement des marguerites tout en chantant du Crosby, Stills Nash & Young ou du Simon and Garfunkel !!!…



:xzombi: :xzombi: :xzombi: :craint:




Ben disons que l’idée de départ était plutôt bonne.



Faire financer la recherche fondamentale par l’État puis la valoriser en la faisant exploiter par le privé tout en ramenant des sous dans les caisses publiques, c’est une bonne chose: ça permet aux universités de montrer leurs compétences et d’évoluer, aux entreprises de faire leur business et à l’Etat de récupérer une partie des bénéfices.



Le problème, c’est que de nombreux conflits d’intérêts et d’arrangements entre amis interviennent dans le processus. Certains directeurs de recherches sont à la fois juge et partie, et n’hésitent pas à user et abuser de leur position pour favoriser leurs intérêts et ceux de leurs connaissances.
Ce qui aurait du s’apparenter à un partage de risques et des bénéfices de façon équitable entre le public et le privé, se retrouve au final être un pillage en règle de recherches publiques par quelques individus bien placés, le tout grâce à une organisation de sociétés bien ficelée et des contrats aux clauses très avantageuses (très bien négociées dira-t-on).



Juridiquement, c’est de la corruption pure et simple, mêlée à du détournement de biens (la PI de la recherche) et de fonds publics (les aides de l’État).
Mais comme ceux qui auraient intérêt à porter plainte sont aussi ceux qui bénéficient de ces détournements, aucun plainte n’est déposée, aucune poursuite judiciaire n’est entreprise.



Ce système de corruption existe déjà depuis plus de 15 ans (moment où j’ai pu toucher du doigt le phénomène à l’université et voir l’organisation contractuelle mise en place), il est sans doute plus ancien et il est bien ancré dans les “mentalités” des universitaires et leurs partenaires.



La corruption est un fléau important dans notre société, on ne s’en rend pas compte.
Il faudrait vraiment que l’État et la justice se penche sur ce problème.


Tout ce dont la recherche avait besoin :troll:



Conseil aux futurs docteurs : Fuyez ou bien falsifiez toutes vos données (vos aînés font ça très bien, c’est bien moins fatiguant et bien plus facile pour publier).
Quitte à être pris pour du bétail autant fournir le travail qui correspond :V


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