Blocage, déréférencement…les futurs pouvoirs de la DGCCRF adoptés à l’Assemblée nationale
Le 18 mai 2020 à 09h17
3 min
Droit
Les députés ont adopté le projet de loi « relatif à diverses dispositions liées à la crise sanitaire, à d’autres mesures urgentes ainsi qu’au retrait du Royaume‑Uni de l’Union européenne ».
Au détour d’un article, le gouvernement s’est vu autorisé par l’Assemblée nationale à prendre une série d’ordonnances, surtout en matière de droit de la consommation et d’arnaques en ligne. Il va ainsi mettre en œuvre le règlement de 2017 relatif à la protection des consommateurs.
En coulisse, un nouvel article dans le code va donner « de nouveaux moyens d’action à la DGCCRF pour lutter contre la fraude en ligne » explique le rapport de la commission spéciale. « Pour faire cesser les manquements aux règles de protection des consommateurs et de conformité des produits, et lorsqu’aucun autre moyen efficace n’est disponible » ajoute-t-il, la DGCCRF pourra ordonner plusieurs mesures.
Des mesures de restriction d’accès (filtrage ou déréférencement) ou encore « l’inscription d’un message d’avertissement pour informer et protéger les consommateurs et ordonner la suppression d’un nom de domaine ».
Un décret d’application est sur la rampe. Il précisera « les modalités selon lesquelles ces mesures seront mises en œuvre, le contrôle de leur effectivité et la qualité des opérateurs à qui elles s’adresseront ». Selon le Gouvernement, cela concernera les moteurs de recherche, les FAI et même les navigateurs.
Il décrira aussi « la forme et le contenu des messages d’avertissement affichés sur les interfaces en ligne » et « l’ordre de préférence et la qualité des opérateurs à qui l’autorité chargée de la concurrence et de la consommation formule une demande de suppression ou de blocage d’un nom de domaine »
Dans l’ordre, ce devrait être l’hébergeur, le fournisseur d’accès à internet, ou encore l’office d’enregistrement.
Cette mesure se fera sans intervention préalable du juge. Mais sa saisine restera possible. Selon le gouvernement, il pourra intervenir « soit en cas de non‑respect des mesures prises par l’autorité administrative et avec à la clé des injonctions judiciaires assorties, le cas échéant, d’une astreinte, soit pour prendre des mesures plus radicales de suppression pure et simple de contenus illicites ».
Parmi les arnaques visées par ce dispositif, le gouvernement cite les « faux sites officiels cherchant à collecter des données personnelles », les sites « se présentant comme des pharmacies commercialisant des équipements de protection contre le coronavirus ou des tests de dépistage, avec une très forte probabilité de non-livraison »
Sont mis à l'index encore, les « sites se présentant comme ayant une vocation caritative, mais ne pouvant justifier de la destination réelle des fonds collectés ».
Le 18 mai 2020 à 09h17
Commentaires (7)
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Abonnez-vousLe 18/05/2020 à 09h15
#1
C’est sur que ça fera pas de mal à la DGCCRF de voir ses forces étendues. Maintenant au delà d’une loi simplement plus d’agents leur ferait du bien ^^
Le 18/05/2020 à 09h15
#2
…ordonner la suppression d’un nom de domaine
C’est possible ça? Internet n’est-il pas justement conçu pour éviter la censure de minorités illégitimes, comme une entreprise privé ou un état mafieux? " />
Le 18/05/2020 à 10h03
#3
Le 18/05/2020 à 10h16
#4
La chine le fait bien, je ne vois pas le problème.
Le 18/05/2020 à 12h00
#5
Donc blocage des sites de vente en ligne chinois, des market places, d’ebay, etc … ?
Mais, est-ce vraiment le consommateur qu’on protège ?
Le 18/05/2020 à 12h39
#6
J’imagine qu’ils parlent en premier lieu des domaines gérés par l’AFNIC (.fr et quelques autres)
Le 18/05/2020 à 20h48
#7
Dites donc, le blocage devient une habitude dans les projets de loi. A ce rythme, on aura bientot un intranet national!