Aux États-Unis et au Canada, les caméras piétons seraient relativement apaisantes

Aux États-Unis et au Canada, les caméras piétons seraient relativement apaisantes

Aux États-Unis et au Canada, les caméras piétons seraient relativement apaisantes

Docteur en sciences de l'information et de la communication et fonctionnaire de police, Fabrice Lollia revient pour The Conversation sur les recherches scientifiques effectuées au sujet des caméras piétons à l'international, censées apaiser les éventuelles tensions entre justiciables et policiers.

Une expérience conduite en 2013 à Rialto, en Californie, a montré que l’emploi de la force par les policiers était deux fois moins fréquent parmi le groupe expérimental (les policiers qui portaient des caméras corporelles) et qu’il y avait eu une baisse de 87 % des plaintes pendant la période d’essai. 

On a depuis observé le même effet dans d’autres villes américaines, dont Mesa (Arizona), Phoenix (Arizona), Orlando (Floride), Las Vegas (Nevada), Milwaukee (Wisconsin) et Spokane (État de Washington) ainsi que dans sept autres villes non précisées.

Les policiers portant des caméras corporelles auraient aussi davantage tendance à procéder à l’arrestation du conjoint agresseur dans les cas de violence conjugale et à effectuer globalement moins d’interpellations. 

Aux États-Unis, les caméras corporelles ont ainsi été associées à des baisses statistiquement significatives de l’emploi de la force, des plaintes envers les policiers, des agressions envers les policiers, des comportements entravant le travail policier et de la contestation judiciaire.

Il est également noté une amélioration de la productivité policière, de la satisfaction des citoyens des services offerts et du niveau de politesse des citoyens et des policiers lors des interventions. A contrario, trois études conduites au Canada ont certes montré une diminution de l’agressivité et de l’impolitesse des citoyens, mais sans que la présence des caméras ne s'accompagne d’une réduction significative en termes d’emploi de la force par la police.

Fabrice Lollia rappelle par ailleurs que l’aspect culturel du pays est aussi à considérer dans l’usage de l’outil : au Canada, les résultats sont à nuancer dans la mesure où les relations citoyens-police sont très bonnes. Il relève en outre que les caméras corporelles ne pourraient avoir un impact significatif qu’aux endroits où la police agit de façon problématique.

Commentaires (5)


Un peu loupé pour la photo d’illustration…. on pense directement au fait que ça parle des caméras au sens large, et donc plutôt les caméras de rue typiquement, alors que c’est 100% axé sur les caméras policières.
…mais c’est peut-être juste moi qui comprend mal le sens de “caméra piéton”…. bah quoi ? Une caméra dans la rue, elle filme le trottoir, donc les piétons, donc elle est piétonne non ? :mrgreen:


100% d’accord.



Et sinon sur le fond de l’article :
“oh, mais, qui donc aurait pu s’en douter !”
:D


Haha, d’accord aussi.



On soulignera néanmoins le raccourci qui pourrait être fait dans les prochaines années:
Si les caméra-piétons sur les policiers prouvent leur efficacité dans la relation citoyens-policiers, les caméras postées à tous les coins de rue le pourront également.



(reply:1849909:DanLo)




Pareil, j’ai buggé un moment.



Sinon, je trouve l’idée de départ pas trop mal, mais en France j’avais le souvenir que le policier qui la portait pourrait la couper à tout moment, ce qui n’en ferait qu’un outil de cherry-picking par ceux qui la portent. Est-ce que c’est pareil là-bas ? (j’ai pas trouvé de réponse dans la source)


Si j’en crois la série Jessica Jones oui, ils peuvent la couper.



… je sais pas si c’est un argument valable. :mrgreen:


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