Chez Facebook, des brevets pour détecter et retranscrire les sentiments des internautes

Je vous ai compris !

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Dans une série de brevets, Facebook propose d'utiliser les caméras et autres capteurs pour identifier les émotions des utilisateurs, puis les retranscrire en reformatant le texte écrit ou sous forme d'emojis personnalisés. L'analyse du visage pourrait également mener à une adaptation des contenus présentés, publicités comprises.

Depuis la mi-mai, deux brevets de Facebook ont été publiés outre-Atlantique, portant directement sur l'adaptation de son système aux émotions de l'utilisateur. De l'apparence d'un message texte à l'affichage de l'état de l'internaute, en passant par le choix d'un emoji par l'analyse du visage, les pistes sont larges. Le site américain CB Insights a compilé trois de ces idées, qui montrent la recherche du géant américain, déjà épinglé pour des excès dans ses capacités de détection des émotions des adolescents.

L'une des questions que veut résoudre Facebook, qui se voit comme la future communauté mondiale, est de dépasser les limites du simple message texte, encore le standard des communications en ligne. Trop peu expressif, il devrait donc être trituré ou enrichi pour exprimer les émotions de l'internaute.

Cette idée est loin d'être nouvelle, de la simple émoticône au sticker, en passant par les emojis. D'autres idées font aussi leur chemin, comme le partage du rythme cardiaque chez Apple. Pour aller plus loin, le réseau social compte pour sa part interpréter les sentiments pour les retranscrire, à sa manière.

Vitesse de frappe, accéléromètre et position

Le 25 mai, le Bureau américain des brevets a accordé à Facebook le brevet « messages texte augmentés avec des informations émotionnelles ». En détail, le système visé « peut afficher le texte d'un message d'une façon qui correspond à l'émotion prédite de l'expéditeur, permettant au destinataire d'interpréter plus justement le message au regard de ces émotions ».

Concrètement, il s'agit d'adapter la présentation du message à la manière dont il est tapé. Le logiciel identifie des comportements et les associe à des sentiments prédéterminés. Dans l'idée, Facebook pourrait moduler l'espacement entre les mots selon la vitesse (en rétrécissant l'espace si l'utilisateur tape vite). Le niveau de pression sur l'écran, la localisation ou les mouvements de l'appareil (via l'accéléromètre) peuvent aussi entrer en ligne de compte, pourquoi pas pour changer la taille ou la police de caractères.

De là à ce que l'application détecte une frappe hésitante à une heure tardive et passe le texte en Comic Sans, il n'y a qu'un pas.

Visage, emojis et adaptation du contenu

Dans un autre brevet, publié le 18 mai, Facebook explore la possibilité de « générer dynamiquement des emojis à partir de l'analyse d'une image des caractéristiques d'un visage ». Le principe est de proposer l'emoji qui correspond le mieux au visage de l'utilisateur au moment où il écrit, par exemple s'il sourit.

Le brevet ouvre la voie à la modification de l'emoji en question, par exemple pour ajouter un mouvement de bras (comme un pouce levé ostensible). Doivent être pris en compte les yeux, les sourcils, le nez ou la bouche (dont les dents, langue et lèvres). Soit autant de points pour déterminer les sentiments de l'internaute et lui suggérer une image adéquate.

Facebook brevet emoji
Un visage et bras analysés puis associés à un emoji personnalisé - Crédits : Facebook

Un troisième brevet, publié le 27 août 2015, va plus loin : analyser les émotions de l'internaute face aux contenus, via la caméra d'un smartphone ou d'un ordinateur, pour adapter ce qui lui est affiché. Les images seraient capturées sans forcément avertir l'utilisateur à chaque fois, le tout étant ensuite stocké temporairement et traité via une API dédiée.

Le choix du contenu ne se limiterait pas qu'aux publications d'utilisateurs, mais aussi possiblement aux publicités. Si cette idée (encore théorique) venait à être utilisée, elle pourrait permettre d'adapter les réclames en fonction des goûts des utilisateurs, voire donner une idée générale des réactions face à celles-ci.

Une étude qui allait déjà loin

Si deux brevets ont été accordés et publiés cette année, ils ont été soumis au Bureau américain en 2015. Entretemps, Facebook a subi un feu nourri de critiques pour de trop larges promesses en termes d'identification des sentiments. Le cas s'est présenté en Australie et en Nouvelle-Zélande, où une étude de la société mettait en avant sa capacité à détecter les moments où l'estime des adolescents était au plus bas, permettant par exemple de leur adresser de la publicité ciblée dans ces moments de faiblesse.

Mise face à cette étude, la société annonçait une enquête sur ces pratiques, jugées « inappropriées ». Le document aurait été présenté à des annonceurs, mais n'évoquerait que des possibilités techniques, et non des outils mis en place.

Il reste que le champ des possibles est bien large pour le réseau social. Rappelons que les sociétés publient de grandes quantités de brevets, tous ne servant in fine pas à leurs services. Elles se laissent simplement la possibilité d'exploiter l'idée, protégée pour environ vingt ans, voire de réclamer un dédommagement si quelqu'un d'autre venait à la mettre en pratique.

Plus concrètement, Facebook élargit constamment les moyens d'expression pour ses membres. C'est le cas avec l'arrivée récente des réactions, adaptées par la suite aux commentaires, qui doivent donner une meilleure idée des sentiments des internautes sur chaque publication.

Commentaires (13)


Pouce 404, like non détecté


Dans mon cas, ça pourrait se terminer en Minority Report. “Nous sommes lundi soir (hors jour férié), d’ici vendredi il aura tué un(e) collègue”.


On a trouvé à quoi servent les 400Mo de l’app facebook :

1Mo WebViewer

399Mo mouchard qui analyse le moindre comportement de l’utilisateur pour en faire un profil précis à vendre aux publicitaires <img data-src=" />


je suis le seul à avoir instantanément pensé à winston smith qui prend le visage le plus inexpressif possible quand il marche devant le télécran, au cas où ? :O


Wow…. De quoi me conforter dans ma position de rejet total de ces saletés.



M’enfin, si ça fait plaisir aux gens de se promener en permanence avec une sonde anale, tant mieux.


C’est un 1984 à la puissance 10 que ces boîtes high-tech si cool nous concoctent.



  1. Afficher le logo de Facebook sur son écran de PC



    1. Prendre son smartphone avec sa main droite

    2. présenter son poing gauche fermé + majeur levé entre le smartphone et l’écran du PC

    3. Prendre une photo de l’écran de PC et la poster sur FB



Avez-vous déjà remarqué comment sur facebook depuis un navigateur, la frappe est différentes d’autres endroits où l’on tape du texte? La fonction “annuler” (cmd/crtl-z), la sélection au clavier d’un mot entier (alt+maj+&lt;–/–&gt;) n’ont pas forcément les comportements attendus.

Quelqu’un en sait-il un peu plus là-dessus?


Ton commentaire me fait penser que, lorsque j’étais encore utilisateur de facebook (jusqu’en octobre 2016), je n’ai jamais réussi à découvrir comment on faisait pour mettre un lien vers un contact facebook sans être obligé de mettre son nom d’utilisateur en entier (ne mettre que son prénom, par exemple).


j’avais vu quelque part que facebook garde la trace des choses que tu as tapées mais pas envoyées, (écrire un message méchant mais ne pas appuyer sur entrée…), c’est lié tu penses ?


J’ai pensé à la même chose. Facebook capture en effet tout texte écrit de façon régulière (je ne sais pas combien de secondes), ce qui fait que même si tu l’effaces ou ne le poste pas, ils ont une trace.

Ils avaient même publié des stats à ce sujet (e.g., si ma mémoire ne me joue pas trop de tour, il était question de gens qui écrivaient un commentaire “en désaccord” et avaient tendance à l’effacer sans jamais le poster, afin de garder des liens positifs).

Du coup je pense que ça peut être lié à ça.


peut-être, mais je vois ça plutôt comme une aide pour l’utilisateur, bien qu’évidemment tout est monétisé au max sur fb..&nbsp;


Il me semble qu’en tapant son nom et en le validant ça crée le lien donc, il suffit de presser la touche “effacer” pour qu’il ne garde que le prénom.. j’imagine que l’efficacité de ce genre de fonction est dépendante du fait que ton contact ait rempli les champs nom-prénom correctement. Après tu peux certainement coller un lien complet vers le profil (type facebook.com/[user_ID]

)


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