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Deliveroo : une dizaine de villes supplémentaire, retour sur le statut de ses livreurs

Deliveroo : une dizaine de villes supplémentaire, retour sur le statut de ses livreurs

Le 06 février 2018 à 09h15

Hugues Décosse, directeur général de Deliveroo en France, était hier dans l'émission « L'invité des Echos ». L'occasion de faire un rapide point sur les évolutions du service de livraison de plats cuisinés. Il affirme ainsi que son service est disponible dans 28 métropoles, soit environ 150 communes.

La société continue son expansion et annonce qu'elle arrivera à Nîmes cette semaine, puis Poitiers la semaine prochaine. « Nous avons prévu d'accélérer ce développement sur 2018 (avec) une dizaine de villes prévues à ouvrir, dans les mois qui viennent » ajoute Hugues Décosse.

Il en profite pour revenir sur le changement de son modèle de rémunération pour ses coursiers (avec le statut d'indépendant) en août dernier : ils ne sont plus payés à l'heure, mais à la course.

Face aux critiques sur la précarité, le directeur général s'explique : « Les livreurs ont une attente de flexibilité. Après il y a quand même un sujet qu’il faut avoir le courage de regarder en face. En France, aujourd’hui, on a le statut d’indépendant qui apporte une flexibilité mais qui apporte peu de sécurité, contrairement au statut de salariés. Si on demande aux livreurs, même les plus critiques, ils ne demandent pas d’être salariés. Ils demandent plus de sécurité. Et pour apporter plus de sécurité, il y a un débat de société qui clairement doit avoir lieu (…) avec le législateur ».

Le 06 février 2018 à 09h15

Commentaires (10)

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il y a quand même un sujet qu’il faut avoir le courage de regarder en face





Vous le sentez la force des mots qui présage rien de bon en général ?



Si vous êtes étudiants et que ça vous fait quelques euros, allez plutôt livrer des pizzas ou des sushis même en freelance directement chez le restaurateur : vous gagnerez bien plus.



Ah oui mais vous voulez travailler “quand vous voulez”, c’est à dire après les cours, avant le sport entre amis, ou après que votre enfant soit couché et que votre partenaire rentre crevé de sa journée de 12h en conducteur VTC… Bon on peut plus rien faire pour vous.

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Moi ce que j’aime c’est la phrase en creux :



“L’état à créer un système d’autoentrepreneur pour que les gens créaient leur petite boite. On a détourné le bordel pour faire du Freelance ultra précaire pour qui on à pas de cotisation sociale, pas d’assurance, pas de mutuelle ni de retraite à payer.

Donc si vous êtes pas content faut demander à l’Etat de payer vos cotisation, votre assurance, votre mutuelle, on y est pour rien.”



Et le plus beau c’est la stat au doigt mouillé sur lequel est collé un billet de 500€ pour voir le sens du vent :

“Si on demande aux livreurs, même les plus critiques, ils ne demandent pas d’être salariés. Ils demandent plus de sécurité.”

C’est vrai que c’est bien connu en france on aime pas avoir un contrat, une protection, une mutuelle, …………

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> Si on demande aux livreurs, même les plus critiques, ils ne demandent pas d’être salariés.



Selon la CGT c’est faux :

«  Par ailleurs, huit dossiers ont été déposés entre février et début août

aux prudhommes. Les travailleurs concernés demandent la requalification

de leurs contrats en CDI. »

&nbsphttp://www.cgt.fr/Les-livreurs-a-velo-de-Deliveroo-organisent-leur-colere.html



Question pour NextInpact : quel est l’intérêt de faire des articles publicitaire sur telle ou telle société, sans prendre le soin de vérifier les info ? 

 

Perso  j’attend plutôt de journaliste un travail critique, des mises en perspectives, etc. Mais relayer la brochure publicitaire de Deliveroo, Google ou d’autres grosses boîtes, je ne vois vraiment pas l’intérêt.



 Encore si c’était des petites boîtes innovantes, des petites scoop pourquoi pas, mais là on parle d’acteurs hégémoniques aux pratiques abjectes ! Pourquoi être leurs complices ? Je ne vois pas votre intérêt dans l’histoire.

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J’ai un peu du mal à voir en quoi le DG de Deliveroo a absolument tort (mais j’accepte volontiers le débat).



Personne ne force qui que ce soit à devenir livreur Deliveroo, et tout le monde ne cherche pas forcément un travail stable, ni ne rêve de faire carrière dans la livraison de bouffe. Les gens montent sur leur vélo de manière volontaire pour une rémunération qu’ils acceptent avec des horaires qu’ils choisissent au jour le jour. Deliveroo est réglo sur le paiement de leurs prestations de services.



C’est l’Etat qui a créé ce statut précaire, avec quasiment autant de charges sociales à payer qu’un salarié mais moins de protection sociale. Si les livreurs payaient les mêmes charges qu’un salarié et profitaient des mêmes protections sans être en CDI ou CDD, il y aurait certainement moins de grogne.



En tant que salarié, si je tombe malade, la sécurité sociale assure une bonne partie de ma rémunération, mais si je suis indépendant, en payant les mêmes charges, je n’ai droit à rien, ça n’est pas la faute de Deliveroo.

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Non, les salariés ne sont pas libres de leurs horaires. Si ils ne se pointent pas quand on leur demande gentiment, ils sont virés. Si ils ne portent pas les insignes des boîtes de livraison, ils sont virés. Il y a un vrai lien de subordination, et sont pourtant considérés comme “indépendants”.



Sinon, le refrain du “personne ne force qui que soit à faire un boulot d’enfer pour un salaire de misère”… Que dire ? Penses-tu que les smicards, les précaires, les non-diplômés, les étudiants, acceptent des boulots de m par plaisir, parce que cela leur plaît d’être mal rémunérés, d’être licenciable du jour au lendemain, d’être mal considérés ? Ne penses- tu pas plutôt qu’ils n’ont juste pas le choix d’accepter ces boulots, si ils veulent pouvoir se loger et manger ?



 

 

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jpaul a écrit :



Personne ne force qui que ce soit à devenir livreur Deliveroo





C’est pas vendredi !


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jpaul a écrit :



C’est l’Etat qui a créé ce statut précaire, avec quasiment autant de charges sociales à payer qu’un salarié mais moins de protection sociale.







Sur 16€ de coût salarial 60% de charges sociales soit 8 pour le salarié.

Sur 10€ de charge externes 10 pour le salarié moins ses 23% de cotisations.



Non les valeurs de cotisations n’ont rien à voir !!!


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Estevan a écrit :



Non, les salariés ne sont pas libres de leurs horaires. Si ils ne se pointent pas quand on leur demande gentiment, ils sont virés. Si ils ne portent pas les insignes des boîtes de livraison, ils sont virés. Il y a un vrai lien de subordination, et sont pourtant considérés comme “indépendants”.



Sinon, le refrain du “personne ne force qui que soit à faire un boulot d’enfer pour un salaire de misère”… Que dire ? Penses-tu que les smicards, les précaires, les non-diplômés, les étudiants, acceptent des boulots de m par plaisir, parce que cela leur plaît d’être mal rémunérés, d’être licenciable du jour au lendemain, d’être mal considérés ? Ne penses- tu pas plutôt qu’ils n’ont juste pas le choix d’accepter ces boulots, si ils veulent pouvoir se loger et manger ?





Ne me fait pas dire ce que je n’ai pas dit, je ne cherche pas à défendre les pratiques Deliveroo, je souligne juste qu’ils ne font qu’exploiter des failles que l’Etat a volontairement ouvert, et que personne ne veut refermer (et sûrement pas le gouvernement actuel). Le fait est que Deliveroo n’aurait jamais pu exister avant Sarkozy.



Le fait est que Deliveroo ne fait qu’exploiter un statut que l’Etat a mis en place. Deliveroo n’est qu’une entreprise, soumise d’ailleurs à la concurrence . Le système social ne doit pas dépendre du niveau de moralité des entreprises qui le composent, mais il doit contraindre les entreprises à participer à son financement. Ici ce n’est pas le cas : si Deliveroo peut embaucher de la main d’œuvre à pas cher qui leur permet d’être concurrentiel, c’est normal, c’est leur rôle en tant qu’entreprise.



En revanche, c’est le rôle de l’Etat de mieux réglementer le statut d’auto-entrepreneur (ou d’en faire appliquer les règles existantes) ou de lui ajouter des avantages sociaux sur lesquels personne ne cracherait.


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> : si Deliveroo peut embaucher de la main d’œuvre à pas cher qui leur

permet d’être concurrentiel, c’est normal, c’est leur rôle en tant

qu’entreprise.



Perso je ne vois pas vraiment pourquoi la morale devrait s’arrêter aux grilles de l’entreprise.

 Il me semble que si le but immédiat d’une entreprise est de gagner de l’argent, ce n’est pas celui de la société, qui est de maximiser le bonheur et le bien-être de tous. Il me semble donc normal de demander à l’entreprise de ne pas aller contre ce but général. Après tout, Deliveroo n’est qu’un petit sous-ensemble de la société…



C’est d’ailleurs tout l’argument des initiatives de désinvestissements comme 350.org, qui demandent aux sociétés d’aller plus loin que les lois actuelles.

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Si les livreurs demandent “plus de sécurité” c’est peut-être aussi dans leur collaboration avec la plateforme et pas forcément vis à vis de l’administration.



La sécurité d’une collaboration soutenu, d’un chiffre d’affaires constant et non-bridé

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