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Starship SN15 : cette fois, c’est la bonne pour SpaceX !

Un essai à concrétiser

Starship SN15 : cette fois, c’est la bonne pour SpaceX !

Le 06 mai 2021 à 12h42

Après un décollage à une dizaine de kilomètres d’altitude, le prototype SN15 de SpaceX est venu se poser en douceur sur ses pieds pour la première fois. Il n’a pas explosé par la suite. Une bonne nouvelle pour la société, mais la route est encore longue avant d’avoir un vaisseau Starship au complet.

Depuis maintenant plusieurs années, SpaceX travaille sur le remplaçant de sa fusée réutilisable Falcon 9 : Starship. Ce lanceur se décompose en deux morceaux : Starship pour la partie supérieure (oui, le nom est le même), Super Heavy Booster pour la part inférieure. L’ensemble devrait mesurer 120 mètres de hauteur, et pourra emmener aussi bien du fret que des missions habitées.

SN8, SN9, et SN11 loupent leur atterrissage, SN10 explose après

Pour le moment, les tests en vols se concentrent sur le haut de la fusée. Depuis le prototype SN8, les essais se déroulent à haute altitude. Lors du retour sur la terre ferme, ce prototype a explosé en raison d'une vitesse trop élevée à l’atterrissage.

Elon Musk y voyait néanmoins un succès, les étapes intermédiaires étaient réussies : décollage, coupures et réallumages des moteurs, libération de l'oxygène liquide, retournement, etc. En février, c’était au tour de SN9 de décoller et de finir de nouveau en flamme, pour les mêmes raisons.

En mars, SN10 prenait son envol et parvenait à venir se poser pour la première fois. Ce n’était par contre pas avec la plus grande des douceurs – la vitesse était de 10 m/s, soit 36 km/h tout de même – à cause d’une poussée trop faible au niveau des moteurs Raptor. Conséquence de cette arrivée brutale : les pieds et une partie de la jupe s’étaient brisés à l’atterrissage.

Des flammes sortaient également au niveau de la baie des moteurs, mais l’incendie avait été maitrisé relativement rapidement. La présence importante de fumée laissait penser que des risques étaient encore à prévoir. En effet, la fusée a finalement explosé huit minutes après son atterrissage, propulsant l’engin à plusieurs dizaines de mètres en l’air. Elon Musk se contentait alors d’un « RIP SN10, honorable discharge » en guise de message d’adieu. 

Fin Mars, SpaceX tentait un nouvel essai avec le prototype SN11… qui se soldait par un échec encore une fois. Un des trois moteurs a eu des problèmes lors des phases montantes et descendantes, mais ce seul problème n’aurait pas du empêcher la mission d’aller à son terme, d’autres soucis étaient donc de la partie. Seule satisfaction pour le patron de SpaceX : « Au moins le cratère est au bon endroit ».

Mission réussie pour SN15, qui reste droite sur ses jambes

Un mois plus tard, c’était donc au tour de SN15 de tenter sa chance. Le décollage, l’arrêt des moteurs et le retournement n’ont jamais posé de problème majeur à SpaceX lors des essais en vols, c’était encore le cas cette fois-ci. Le point sensible était le retour au sol. 

Les cinq premières minutes de SN15 ressemblaient donc à celles des précédentes tentatives. L’altitude atteinte était aux environs d’une dizaine de kilomètres. À 5 minutes et 40 secondes, deux des trois moteurs se rallumaient pour ralentir la fusée et l’orienter sur la zone d’atterrissage. 20 secondes plus tard, la fusée était posée au sol sur ses pieds, une première !

Comme avec SN10, un incendie s’est déclaré au niveau de la baie des moteurs, mais rien d’exceptionnel, précise le commentateur dans la vidéo ci-dessous. Des lances ont été actionnées à distance pour maitriser le feu. Bonne nouvelle par contre, dans les minutes suivant l’atterrissage, SN15 ne s’est pas envoyé en l’air comme SN10.

De nombreux changements sur SN15

SN15 profite de plusieurs changements hérités des précédentes missions. SpaceX explique que cela concerne « les structures, l'avionique, les logiciels et les moteurs » afin d’augmenter la vitesse et l’efficacité de la fusée durant sa production et sa mission. Sans trop entrer dans les détails, il est question d’une « nouvelle suite avionique améliorée, d’une architecture propulsive mise à jour dans la jupe arrière, d’une nouvelle conception et configuration du moteur Raptor ».

Ce développement itératif – qui consiste à tester puis ajuster – est, selon Elon Musk, le « seul moyen de créer des fusées orbitales rapidement et entièrement réutilisables ». Il ajoute que c’est la « révolution technologique fondamentale nécessaire pour rendre la vie multiplanétaire ». Hasard du calendrier, ce succès se déroule le jour du 60e anniversaire du voyage de l’américain Alan Shepard dans l’espace à bord de son vaisseau Mercury Spacecraft 7.

Il était le second homme à aller dans l’espace, après le russe Youri Gagarine.

En attente du Super Heavy Booster

Pour que le vaisseau Starship puisse voler dans son intégralité, il faut également disposer du premier étage, le Super Heavy Booster. Son premier lancement est prévu cette année, avec un petit « hop » pour commencer, soit une petite centaine de mètres en général. Elon Musk avait partagé une photo du premier prototype, mais il faudra attendre le second pour un essai en vol.

Il faut ensuite assembler les deux morceaux et, selon Elon Musk, « il faudra atteindre au moins SN20 ou plus pour avoir Starship 1.0 ». Le premier vol de la fusée complète devrait avoir lieu en 2021… si tout va bien, avant d’être pleinement opérationnel pour 2023. Elon Musk reconnait néanmoins qu’il a tendance à être optimiste. 

Starship est un projet important pour SpaceX, mais aussi pour la NASA qui l'a sélectionné pour emmener des humains sur la Lune. Le contrat de 2,89 milliards de dollars est pour le moment en pause suite à une contestation de Blue Origin.

Dans tous les cas, SpaceX multiplie les succès ces dernières semaines avec le lancement de Crew-2 vers la Station spatiale internationale (avec Thomas Pesquet), le retour de Crew-1 sur Terre, des lancements en série pour la constellation Starlink, qui aurait déjà séduit 500 000 clients potentiels.

Commentaires (7)

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Merci pour l’article (pour une fois, ce n’est pas pour parler d’une explosion^^) !



Les étapes importantes sont encore en grande partie devant eux :
-> Le booster et les 28 moteurs raptor (à assembler, monter et tester plusieurs fois avant un possible vol)
-> De nouveau le booster, mais en vol + atterrissage (avec ou sans structure pour le rattraper au vol ?)
-> Un possible vol en très haute altitude pour le starship, avec retour au sol
-> Un vol du booster ET du starship assemblé dessus (possiblement un vol orbital ? - Passage à MaxQ !) + retour au sol
-> La rentrée atmosphérique du starship (les tuiles de protections thermiques sont en test depuis quelques exemplaires, mais la vraie difficulté sera sans doute de faire tenir le tout lors d’une rentrée réelle - la navette spatiale marque toujours les esprits de pas mal de monde).



Et en parallèle du programme “SpaceX”, il faudra suivre le programme de la NASA avec la version lunaire du Starship (au moins un vol à vide vers la lune avant de pouvoir faire un vol “Lunar Gateway” -> Lune).
Faire tenir tout ça pour 2023 (sans compter l’aménagement interne du starship en lui-même pour la charge utile - pour des humains à bord, il faudra attendre encore un bon bout de temps), ça risque d’être tout de même tendu.
Mais ça promet des images spectaculaires pendant les tests.

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C’est déjà un sacré challenge réussi. Ramener l’équivalent d’une Ariane 5 sur le ventre puis la faire se poser. Ça reste quand même épatant.



L’un des autres problèmes est la résistance d’un booster avec un starship par dessus lors de la phase de maxq.
Le booster (hors rattrapage au vol) en lui même ne paraît pas un trop gros challenge. Une falcon heavy a déjà 27 merlins fonctionnant de concert.

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Sacré paquet de modifications je pense qu’ils ont mis le paquet !
D’ailleurs par sécurité ils ont allumé plus de moteurs sur la dernière phase pour éviter d’arriver trop vite, faut apprendre a marcher avant de courir c’est plus sûr 👌



Une belle prouesse mais la gestion des couvertures anti feu reste un problème on la voit en flamme et détachée à la fin de la vidéo, encore du taf sur ce point ^^



Après il faut bien garder en tête que chaque SN subit de lourdes modifs, c’est pas 3 boulons qui changent (et le coût doit être énorme) ils ont les poches profonde ahah

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Yup, l’allumage de trois moteurs au lieu de deux, et avant d’en éteindre un, avant l’atterrissage, ça fait depuis SN 10 de mémoire.



Mais du coup, dans la vidéo de SN15, que j’ai certes survolée, j’ai pas capté de phase avec 3 moteurs.

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Au décollage les trois Raptor étaient en marche ;)

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Oui. Je parle bien de la phase de reallumage des Raptors, après celle de chute libre sur le flanc (belly flop).



Pour l’atterrissage, les 3 Raptors se rallument pour remettre la fusée à la verticale, puis à un moment un des Raptors, celui qui montre le plus de faiblesses, doit s’éteindre, et l’atterrissage doit se terminer à deux moteurs.

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À priori, il serait question d’un possible deuxième vol pour le SN15 !
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