YouTube : la PDG s’embourbe dans les problèmes de modération durant une interview
Le 02 décembre 2019 à 10h31
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Internet
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Susan Wojcicki était interviewée dans le cadre de l’émission 60 Minutes (CBS) par la journaliste Lesley Stahl. Plusieurs questions étaient orientées vers la manière dont la plateforme de streaming modérait les propos qu’elle hébergeait. Exercice périlleux, que la PDG a visiblement raté.
Un sujet sensible, qui repose sur l’établissement de règles claires et – idéalement – assez fines pour que les questions morales puissent y trouver des réponses évidentes. Mais les réponses de Susan Wojcicki manquaient singulièrement de finesse.
La PDG a ainsi expliqué qu’il existait une différence nette entre les vidéos pouvant « nuire » directement et celles diffusant un message de haine ou de la désinformation.
« Donc si vous dites "N’engagez pas quelqu’un à cause de sa race", c’est de la discrimination et ce serait un exemple de quelque chose en violation avec notre règlement », pointe Susan Wojcicki comme exemple.
La journaliste, ayant compris la limite entre les propos, suppose alors qu’une vidéo proclamant « les gens blancs sont supérieurs », mais sans appeler d’action particulière, serait autorisée. Ce à quoi la PDG répond par l’affirmative : si la vidéo ne dit « rien de plus, oui ».
Une réponse particulièrement malvenue. Wojcicki avait déjà fort à faire pour redorer un blason dont la peinture s'est écaillée depuis longtemps. YouTube pourrait devenir progressivement synonyme de désinformation, alimentant une défiance croissante.
Mais la PDG a indirectement confirmé que les problèmes actuels n’en étaient pas pour l’entreprise, rachetée par Google il y a 13 ans déjà. Comme le note en particulier TechCrunch, le groupe Alphabet, avec sa réserve de cash de 117 milliards de dollars, a pourtant largement les moyens de se pencher sérieusement sur la question.
Le sujet est d’autant plus sensible que Mozilla attaque sans plus prendre de gants désormais. La fondation a même créé un site pour référencer une partie des erreurs dont les utilisateurs se font l’écho.
Elle notait, dans les grandes lignes, que si l’on suivait les recommandations assez longtemps, on finissait toujours par tomber sur des contenus violents, des messages de haine, de la désinformation et autres catégories de propos bien peu reluisants.
70 % des vidéos visionnées l’étant grâce aux recommandations, on comprend l’ampleur du problème. Chez YouTube, on estime probablement être pris entre le marteau et l’enclume : censure d’un côté, et de l’autre une liberté d’expression confondue avec l’autorisation de débiter des messages de haine.
Le 02 décembre 2019 à 10h31
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