La Cour des comptes épingle (encore) la vidéosurveillance
Le 03 novembre 2020 à 09h39
3 min
Droit
Droit
Dans son rapport consacré aux polices municipales, la Cour des comptes enfonce le clou sur la vidéosurveillance, relève Alexandre Léchenet dans La Gazette. Elle estime que l'efficacité n'est pas prouvée, pour des coûts pourtant importants. Elle note également l'absence d'encadrement législatif pour les caméras embarquées, les drones ou encore la reconnaissance faciale.
Elle constate en outre qu’aucune des recommandations qu’elle avait formulées en 2011 dans le cadre d’un précédent rapport sur l’organisation et la gestion des forces de sécurité publique, n’ont été mises en œuvre.
Les auteurs du rapport observent que le coût d’installation d’une caméra peut aller du simple au quintuple. Elle s’interroge aussi sur l’utilité de continuer à flécher les subventions sur la vidéosurveillance quand d’autres secteurs pourraient en bénéficier. Enfin, elle interroge la légalité de subventions versées par les régions et les départements pour l’installation de la vidéosurveillance, la sécurité n’entrant pas dans leurs prérogatives.
Au regard du coût jugé élevé de cette technologie de sécurité, la Cour des comptes épingle également leur efficacité pour réduire la délinquance. S’appuyant sur les statistiques de la délinquance de la place Beauvau, les auteurs du rapport maintiennent pour leur part, tout comme la Cour l'avait fait en 2011 qu'« au vu des constats locaux résultant de l’analyse de l’échantillon de la présente enquête, aucune corrélation globale n’a été relevée entre l’existence de dispositifs de vidéoprotection et le niveau de la délinquance commise sur la voie publique, ou encore les taux d’élucidation. »
La Cour note le flou qui règne sur le nombre de ces équipements : « La connaissance du nombre de caméras effectivement installées reste donc approximative, comme le signalait déjà la Cour en 2011 », lorsqu'elle avait estimé leur nombre à 10 000. Fin 2018, la direction des libertés publiques et de l’action judiciaire du ministère de l’Intérieur en comptabilisait 60 674.
De leur côté, police nationale et gendarmerie en dénombraient 76 457, hors Paris et petite couronne. Un différentiel non expliqué. Même confusion d’ailleurs concernant les centres de supervision urbain (CSU), qui serait de 768 selon le site data.gouv.fr et de 423 selon le secrétariat général du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) à fin 2018.
Le 03 novembre 2020 à 09h39
Commentaires (21)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 03/11/2020 à 11h05
on s ‘ en doutait . aucune caméra n ’ a arrêté un voleur ou pire .
Le 03/11/2020 à 12h29
Non, mais ça sert pour après. J’ai littéralement donné à la police une vidéo de dashcam en gros plan de l’abrutis de cambrioleur qui se planque derrière ma bagnole pour pas être vu, la flic a quand même du chercher une caméra publique à proximité car ma vidéo perso n’est pas suffisant, il faut une caméra publique (avec une qualité bien merdique et de loin).
Le 03/11/2020 à 11h56
Ca c’est parce qu’on utilise uniquement des caméras de vidéosurveillance.
Alors que si on utilisait des caméras de vidéoprotection, les gens seraient stoppés dans leur élan dès qu’ils essaieraient de commettre un délit ou un crime
Le 03/11/2020 à 12h02
Ah bah mince tous ces députés qui ont rédigé le PPL expliqué dans l’article de NXI hier soir ont travaillé pour rien. C’est ballot.
Dommage que la cour des comptes ne dresse que des constats souvent justes ne soit pas plus souvent suivie.
Le 03/11/2020 à 12h03
Le 03/11/2020 à 12h51
Avant on disait : le terroriste est arrivé avec le train de 9h10 ; maintenant on dit : les caméras ont filmé le terroriste sortant de la gare à 9h14…
Le 03/11/2020 à 13h04
Le 03/11/2020 à 13h11
Plus qu’à foutre des robot sentinelles partout, quoi
Le 03/11/2020 à 13h12
Et des robots corbillards, car je ne suis pas sûr que ça fasse dans la dentelle :)
Le 03/11/2020 à 14h22
Pas besoin de corbillard, un outil type petite cuillère devrai suffire si la sentinelle est bien conçue
Le 03/11/2020 à 13h53
Haha j’ai ri en les imaginant se manger un mur invisible d’un coup xD
Le 03/11/2020 à 16h04
On ferait mieux de mettre des policiers/gendarmes sur le terrain…
Le 03/11/2020 à 17h44
Déjà que l’état et pas fichu de les payer correctement vu le nombre d’heures sup qui s’accumule depuis des décennies. Le voie mal embauché des milliers d’agents.
Le 03/11/2020 à 17h40
Un karsher ? Comme ça la boucle est bouclée, même si c’est pas très écologique rapport à l’eau consommée :)
Le 03/11/2020 à 19h10
Et pourtant, c’est ce qui est fait par Macron et avant par Hollande.
Macron a même commencé à payer les heures sup en retard.
Le 04/11/2020 à 15h24
CNIL, cours des comptes,…. les autorités consultatives sont unanimes contre la vidéo.
Ca coûte cher (même en achetant chinois) , ça marche mal pour le but recherché .
Et pourtant , le nombre de déploiement explose.
=> pour moi la seule explication est simplement que le but présenté (vidéoprotection) n’est pas le but final: Le but , à mon avis, reste beauuuucoup plus l’identification (même à postériori) de personnes contestataires, marginales, activiste,… qui potentiellement pourrais nuire à la stabilité de la société (Au contraire du terrorisme , qui a le “mérite” de renforcer la cohésion des citoyens).
Demain tu recevra une amende chez toi car t’a retiré ton masque dans la rue d’une ville pour 1mn le temps de souffler , comme aujourd’hui tu en reçois une à 55kmh.
Le but reste lucratif avant tout, faut pas rêver.
C’est pas exclu que ça fasse partie de la “société de surveilleurs” dont parles Attali dans l’un de ses bouquins.
Le 05/11/2020 à 18h26
Le 05/11/2020 à 18h34
Le 05/11/2020 à 18h35
Tout à fait , C ‘est ce dont on a besoin en démocratie, pas des robots
Le 05/11/2020 à 18h41
Oui , il était même suivi bien avant . Maintenant, on connait son parcours le jour de sa folie et pour ainsi dire le passage à l’ acte . Les vidéos le voit , elles voient tout , mais hélas les morts gisent sur le sol ; ALORS ! Hé bien , on renforce Vigipirate . Quelle tristesse !
Le 07/11/2020 à 15h30
J’irais même jusqu’à dire que ces policiers devraient être extrêmement bien formés, avec du juridique, de la gestion de conflit, de la négociation, de la citoyenneté en plus bien sur du maniement des armes & des outils. Donc plusieurs années de formations.
Ceci inclue la responsabilité de leurs actes, la droiture, le respect d’autrui et de sa condition en toute circonstances (même difficiles) . Ils représentent non pas leur chef d’escadron ou leur corps de métier, quand ils sont la la rue ils sont l’image de la société et de tous les citoyens. C’est pourquoi, en cas de manquement, éviction directe et sans appel à minima du travail de terrain.
En contrepartie, ils devront avoir un salaire confortable (pour ne pas être tenté d’être corrompu) et une durée de service assez courte, et une reconnaissance dans la société au même titre que les médecins ou les pompiers.
Sinon ce ne sont pas des policiers que l’on forme ce sont des miliciens. Ca ne sert pas tout à fait à la même chose et ça ne sert pas le même but.
C’est exactement ce que l’on ne fait pas aujourd’hui et ça en dit long sur la vision qu’on les dirigeants de nos services de police.