Les députés mettent à jour la lutte contre le streaming illicite de compétitions sportives
Le 22 mars 2021 à 09h25
3 min
Droit
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31 pour l'adoption, 2 contre. L'Assemblée nationale a adopté la proposition de loi visant à démocratiser le sport en France, dont l’article 10 vient aiguiser la lutte contre la retransmission illicite des manifestations et compétitions sportives.
L’amendement de suppression porté par la France Insoumise a été repoussé.
Le groupe dénonçait « le coût du visionnage de l’ensemble des rencontres de football [qui] est passé de 30,90 euros, répartis entre deux offres d’abonnements, en 2014, à 79,90 euros, répartis entre quatre offres d’abonnements, en 2020 ».
Cédric Roussel, rapporteur, a plaidé en faveur de ce rejet. « Le manque à gagner lié au piratage sportif s’élève à plus de 100 millions d’euros ; pour mémoire, 7 % en moyenne du montant des droits de diffusion reviennent au sport amateur. Le visionnage illégal représente donc chaque année plusieurs millions d’euros de perte pour le secteur amateur ».
Même sort pour le 212, où LFI proposait « que les ligues sportives professionnelles ne puissent pas céder l’entièreté des droits d’exploitation audiovisuelle des compétitions qu’elles organisent à des diffuseurs accessibles exclusivement par un abonnement payant ».
« Depuis le début [...], vous repoussez toutes nos mesures allant dans le sens de la démocratisation du sport. C’est pourtant bien l’intitulé même de la proposition de loi ! », a regretté Michel Larrive, député LFI.
Dans l’économie du texte en partance pour le Sénat, la Hadopi jouera un rôle de tiers de confiance entre les ayants droit et les personnes à qui des demandes de blocage, retrait ou déréférencement sont adressées.
Selon l’amendement initial, « l’article permettra aux titulaires de droits de transmettre toutes les informations utiles à la Hadopi au sujet des sites non identifiés à la date de la décision retransmettant la manifestation concernée. Après vérification du bien-fondé de ces demandes, il reviendra à la Haute Autorité de transmettre les données d’identification aux fournisseurs d’accès, gestionnaires de moteurs de recherche, gestionnaires de navigateurs, etc. »
Le mécanisme permettra aux fédérations et aux chaînes de réclamer le blocage des sites de streaming actuels et à venir pour toute la période de la compétition ou de la manifestation sportive. Un blocage via une ordonnance dynamique où les agents de la Hadopi seront au surplus assermentés pour constater les faits susceptibles de constituer des atteintes aux droits des acteurs.
Le 22 mars 2021 à 09h25
Commentaires (10)
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Abonnez-vousLe 22/03/2021 à 10h23
Ah ben c’est bon, si c’est la hadopi qui gère ca, les retransmetteurs ne risquent absolument rien de plus (voire risquent moins)
Le 22/03/2021 à 11h29
Suffit de transvaser les revenus du sport pro sur ceux du sport amateur et problem solved. Et puis si le sport amateur est un cheval de bataille alors ils n’ont qu’à taxer davantage les revenus publicitaires des “stars” du sport
Le 22/03/2021 à 11h42
visant à démocratiser le sport ……
en aiguisant la lutte contre la retransmission illégale
En payant un abo pour que Neymar ou Hamilton puisse gagner 3 millions par mois ?
Le 22/03/2021 à 12h08
J’adore cet argument. Donc si les plateformes de streaming illegal reversaient une partie de leur revenu au secteur amateur, il n’y aurait plus de souci ?
Le 22/03/2021 à 12h10
Démocratiser, mot de la novlangue qui signifie restreindre les libertés et les accès au bénéfice d’entreprises privées.
Le 22/03/2021 à 12h42
Le visionnage illégal représente donc chaque année plusieurs millions d’euros de perte pour le secteur amateur ».
Encore cet amalgame entre perte et manque à gagner.
Comme si tous les “pirates”, sans autres possibilités, allaient ouvrir leur portefeuille….
Ben non : En vrai , juste ils regarderaient pas, et les diffuseurs gagneraient rien de plus, et des fan en moins…
Le 22/03/2021 à 12h44
:-) Si ils reversaient assez, très curieusement ça deviendrait légal : L’argent n’a pas d’odeur…
Le 22/03/2021 à 12h48
J’aimerais bien avoir une étude officielle sur le piratage…
Moi je part du principe que chaque foyer à une somme limite en ce qui concerne le contenu et une fois cette somme atteinte que le reste sois piraté ou non est juste hors propos. Reste à savoir néanmoins si certains foyer ne font pas full piratage pour injecter cette somme ailleurs.
Et quel est l’état de santé du sport pro ? Pas moyen de prendre 15% au lieu de 7% ?
Le 22/03/2021 à 15h15
Déjà, si ceux qui veulent regarder autre chose que de la baballe (foot + rugdy + tennis = 95% d’antenne; le reste, c’est le tour de France) n’étaient pas obligé de prendre des abonnements sur des médias étrangers, ça aiderait peut-être un peu mieux les sportifs français.
Juste, ce qui m’agace profondément, c’est que, dès qu’on parle sport et droits TV, on se retrouve à penser implicitement ou explicitement au Sport d’État de France… le foot.
Il y a de nombreux sports qui rêveraient d’avoir une meilleure couverture médiatique, et de nombreux sportifs amateurs aimeraient pouvoir suivre le haut niveau de leur passion… et aujourd’hui, désolé, mais c’est soit illégal, soit très cher via des plateformes internet.
Et ce n’est pas près de changer, aucun gouvernement, quelque bord que ce soit, n’osera toucher à un levier de contrôle de population, en s’ouvrant à nous faire découvrir tous nos champions du monde de l’ombre. Car la diversité ne se contrôle plus comme avec le foot (sérieusement, oui, je fais une fixette sur ce sport car, alors que j’en ai un profond désintérêt voire mépris, il m’est absolument impossible de ne pas apprendre par cœur des noms de footeux tellement on nous pilonne)
Le 22/03/2021 à 21h55
Ça ne les empêchera pas, comme pour le téléchargement illégal, de se congratuler en s’empiffrant de petits four comme quoi ils ont réussi.