Spotify : émoi autour d’un brevet de reconnaissance vocale
Le 07 avril 2021 à 08h04
3 min
Internet
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En 2018, Spotify a déposé une demande de brevet autour de la reconnaissance vocale. Sa technologie permettrait de deviner l’état émotionnel des utilisateurs, ainsi que leur « genre, leur âge et leur accent ».
Pourquoi ? Pour proposer des recommandations plus personnalisées et donc plus à même de répondre aux exigences du public. Mais serait-on alors réduit à une série de caractéristiques qui détermineraient nos goûts musicaux ? Pas d’après Spotify.
« Il devrait être compris que les précédents exemples de catégories de métadonnées d’émotions, genre, âge et accent ne sont bien que des exemples, et que de nombreux autres descriptions et classements peuvent être utilisés », indiquait l’éditeur dans le brevet.
Les informations obtenues sont alors brassées avec celles, classiques, déjà obtenues par le service, en particulier les titres déjà écoutés, les artistes suivis, les listes composées et ainsi de suite. Le brevet a été obtenu le 12 janvier.
L’association américaine Access Now y voit un immense danger. Dans un billet publié le 2 avril, elle exprime ses craintes de manipulation des émotions, de discrimination de genre, de violation de la vie privée et de sécurité des données.
« Il n’y a absolument aucune raison pour que Spotify ne serait-ce que tente de discerner comment nous nous sentons, combien de personnes il y a dans la pièce avec nous, notre genre, notre âge ou n’importe quelle autre caractéristique que le brevet prétend détecter. Les millions de personnes qui utilisent Spotify méritent le respect et la vie privée, pas de la manipulation et de la surveillance secrètes », a déclaré Isedua Oribhabor, analyste pour Access Now.
Le brevet était passé relativement sous silence, mais la position d’Access Now et la reprise récente de leur déclaration par The Tor Project sur Twitter ont braqué plusieurs projecteurs, même si la presse ne s'est pas encore emparée du sujet.
Spotify n’a pour l'instant pas réagi. On notera que la technologie est brevetée, mais non implémentée dans les applications. Qu’il s’agisse d’Android ou d’iOS, la reconnaissance vocale ne pourrait de toute façon pas se faire sans autorisation d’accès au micro, qui peut être refusée par l’utilisateur, ou acceptée puis coupée dans les paramètres.
L'éditeur avait publié le 15 décembre un billet expliquant la manière globale dont il brassait les informations pour constituer les profils, s'étendant notamment sur le caractère très sensible des informations réunies sur la personnalité. Cette technologie n'y était pas abordée, mais l'entreprise a affirmé que la vie privée était une priorité. Elle aura prochainement l'occasion de le prouver.
Le 07 avril 2021 à 08h04
Commentaires (5)
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Abonnez-vousLe 07/04/2021 à 09h28
Et donc ?
Le 07/04/2021 à 10h38
Et donc les gens s’en foutent pour Alexa, Ok Google et compagnie, ils s’en foutront aussi pour Spotify. Donc ça passera comme une lettre à la poste.
Le 07/04/2021 à 14h45
Les gens qui trouvent normal qu’un pouzin connecté à Internet les écoute 24⁄7 juste pour pas devoir se lever et appuyer sur un bouton méritent d’êtres profilés.
Le 07/04/2021 à 21h07
Tfaçon nous sommes déjà globalement dans le monde de Wall-E où on ne fait que de consommer ce que Saint Algorithme propose. Il ne manque que les fauteuils autonomes à gros cul pour rester passifs H24, mais c’est en cours de dev aussi.
Le 07/04/2021 à 11h39
Encore un poste de dépense que Mozilla pourrait supprimer.