Il estiment que les grandes entreprises technologiques devraient payer une partie des coûts de mise à niveau de leurs réseaux, rapporte Ars Technica. Leur déclaration conjointe, publiée par l'European Telecommunications Network Operators’ Association (ETNO), a été signée par les PDG de A1 Telekom Austria Group, Vivacom, Proximus Group, Telenor Group, KPN, Altice Portugal, Deutsche Telekom, BT Group, Telia Company, Telefónica, Vodafone Group, Orange Group et Swisscom.
Ils y soulignent que « notre secteur investit massivement pour apporter de nouveaux réseaux numériques à tous les Européens : le total des investissements télécoms atteint désormais 52,5 milliards d'euros/an en Europe, le plus élevé depuis six ans ».
Ils estiment au surplus prendre « des mesures décisives contre le changement climatique en anticipant nos propres objectifs de neutralité climatique, mais aussi en facilitant l'adoption massive des TIC : cela peut permettre de réduire jusqu'à 15 % les émissions de CO2 dans l'ensemble de l'économie ».
Ars Technica relève qu'elle présente un argument similaire à celui qu'AT&T et d'autres FAI basés aux États-Unis ont plusieurs fois avancés ces dernières années, à savoir que les entreprises de technologie fournissant du contenu sur Internet bénéficient d'un trajet « gratuit » et devraient donc subventionner le coût de la construction du « dernier kilomètre » des réseaux qui relient les foyers à un accès haut débit.
Reuters relève que si les signataires ne mentionnent aucune entreprise en particulier, « les géants cotés aux États-Unis tels que Netflix et Facebook sont des entreprises qu'ils ont en tête ».
Le fournisseur de services Internet sud-coréen SK Broadband a poursuivi Netflix pour payer les coûts liés à l'augmentation du trafic réseau et aux travaux de maintenance en raison d'un afflux de téléspectateurs vers le contenu de la société américaine, avait par ailleurs rapporté Reuters le 1er octobre dernier suite, notamment, à l'augmentation de trafic faisant suite au succès de Squid Games.
Le PDG de la division grand public de BT Group, Marc Allera, avait de son côté expliqué au Guardian que « les règles qui empêchent des entreprises telles que BT de répercuter une partie des coûts sur les principaux moteurs de la croissance de la capacité – les règles de neutralité du net qui stipulent que tout le trafic Internet est traité de manière égale – sont obsolètes pour l'ère du streaming » :
« Lorsque les règles ont été créées il y a 25 ans, je ne pense pas que quiconque aurait imaginé que quatre ou cinq entreprises généreraient 80 % du trafic sur Internet dans le monde. Elles ne contribuent pas aux services qu'elles fournissent ; cela ne semble pas juste. »
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