Des maires, figures de l'opposition politique à l'ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'anciens employés du gouvernement ont été espionnés par la police au moyen du logiciel espion Pegasus de NSO, révèle Calcalist.
De plus, l'intrusion n'avait pas été effectuée sous la supervision d'un tribunal, et la police n'avait pas demandé de mandat de perquisition ou d'écoute pour effectuer la surveillance, tout en profitant d'un vide juridique. Il n'y a pas eu non plus de contrôle sur les données collectées, la façon dont la police les utilise et comment elle les distribue à d'autres agences d'enquête.
Les preuves découvertes par Calcalist contredisent également les démentis du PDG de NSO, Shalev Hulio, et du président de la société, Tami Mazel Shachar, en juillet de l'année dernière. Après la révélation qu'Emmanuel Macron était une cible potentielle de Pegasus, les deux hommes avaient affirmé dans différentes interviews que la société avait « choisi de ne pas opérer contre les numéros israéliens et américains ».
Haaretz a reçu une copie de la facture entre NSO et la police israélienne montrant la preuve de l'achat du logiciel espion par la police. La facture de 2,7 millions de shekels (760 000 euros) avait été envoyée en décembre 2013 au département du budget du Département des enquêtes et du renseignement de la police israélienne.
Selon une source proche du dossier, la police avait acheté la forme la plus basique du logiciel et des mises à niveau supplémentaires y ont été ajoutées au prix de millions de shekels chaque année pour le développement et le fonctionnement du logiciel.
Le Jerusalem Post a appris qu'il serait impossible pour des clients non israéliens d'utiliser Pegasus contre des Israéliens, mais qu'en théorie, « il n'est peut-être pas impossible pour les agences israéliennes d'utiliser Pegasus contre des Israéliens (en présumant qu'elles le feraient selon les lois israéliennes) ».
La chef de la commission de la sécurité intérieure de la Knesset, la députée Merav Ben-Ari (Yesh Atid), a déclaré qu'elle convoquerait sa commission sur le scandale la semaine prochaine. Le président de la commission de la Constitution, des lois et de la justice de la Knesset, Gilad Kariv (travailliste), a également évoqué la tenue d'audiences sur la question.
Le contrôleur d'État Matanyahu Englman et l'Autorité de la protection de la vie privée ont également tous deux annoncé mardi soir qu'ils enquêteraient sur la façon qu'aurait eu la police d'utiliser Pegasus contre des citoyens israéliens.
The Guardian relève en outre qu'une enquête menée par le groupe de défense des droits humains Front Line Defenders (FLD) et le groupe à but non lucratif de défense des droits numériques Access Now montre que les téléphones portables d'Ebtisam al-Saegh, une défenseure bahreïnie des droits humains, et de Hala Ahed Deeb, qui travaille pour les droits humains et des groupes féministes en Jordanie, ont été piratés à l'aide du logiciel espion Pegasus de NSO.
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