Au CNRS, un nuage d’eau cosmique, la température de l’Univers jeune et l’énergie sombre
Le 04 février 2022 à 09h40
2 min
Sciences et espace
Sciences
Le Centre national pour la recherche scientifique explique qu’une équipe internationale « a découvert une nouvelle méthode pour mesurer la température du fond diffus cosmologique, moins d’un milliard d’années après le Big Bang ».
Les chercheurs ont utilisé le radiotélescope Noema de l’Iram et analysé un nuage de vapeur d’eau : « leurs résultats confirment qu’il s’est très vite refroidi et ouvrent de nouvelles perspectives pour l’étude de l'insaisissable énergie sombre ».
Le CNRS rappelle que « le modèle cosmologique dominant suppose que l'Univers s'est refroidi depuis le Big Bang, et qu'il continue de le faire. Mais jusqu'à présent, ce refroidissement n’a été directement confirmé que pour des époques cosmiques relativement récentes »… du moins à l'échelle de l’Univers.
« Alors que l'Univers actuel baigne dans un rayonnement cosmique d’une température de 2,7 Kelvin (- 270,45 °C), cette température était de l’ordre de 20 K (- 253,1 °C) moins d’un milliard d’années après le Big Bang. Toute la matière cosmique y était alors exposée, ce qui implique que des processus tels que l'évolution des galaxies devaient être très différents d’aujourd’hui ».
« Ces résultats pourraient également avoir des implications directes sur la nature de l'insaisissable énergie sombre », ajoute le Centre. Les propriétés de l’énergie sombre « influencent l'évolution de l'expansion cosmique, et donc le taux de refroidissement de l'Univers. Mesurer avec précision la température du fonds cosmique à travers l’histoire de l’Univers permettra, en comparant les résultats obtenus avec les prédictions du modèle du Big Bang, de tracer et de contraindre les effets de l’énergie sombre ».
Le 04 février 2022 à 09h40
Commentaires (13)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 04/02/2022 à 10h05
Faut arrêter de parler de Big Bang dans le sens où l’avant et l’après n’a pas de sens. En effet, si on parle d’un avant, on a le néant, puis subitement quelque chose est apparu. C’est juste notre modèle actuel qui réduit la pensée à l’existence d’un point d’origine.
On pourrait le légitimer par un trou de lumière, théorie dans laquelle notre univers serait né de l’autre côté d’un trou noir.
Enfin, je pense qu’il sera très difficile de trouver la réponse car, on a le mur de Planck. En plus on est limité par l’univers visible qui se réduit de seconde en seconde du fait de l’expansion de l’univers.
À mon sens, on est très très loin de connaître l’âge réel de l’univers. Et encore cette question n’a pas vraiment de sens par rapport à ma remarque initiale. Bref, on est loin d’avoir la vue d’ensemble… Mais c’est déjà hallucinant le chemin qu’on a fait.
Le 04/02/2022 à 10h36
Saura-t-on tout un jour ?
Le 04/02/2022 à 12h31
J’ai du mal à saisir le sens de ton propos. C’est un reproche à la mention présente dans le premier paragraphe de l’article ? Le big bang demeure pourtant un événement décrit par un ensemble de condition et dont le reliquat demeure le fond diffus cosmologique au centre de cet article. Se situer, ou situer un événement dans le temps par rapport à cette coordonnée fondamentale n’a rien de problématique. Le big bang n’est pas à confondre avec un instant zéro (et tu le sais toi-même, tu évoques le mur de Planck).
D’ailleurs quand bien même la science établirait un jour la nécessité qu’il y ait un avant big bang n’annihilerai pour autant pas cet événement qui à l’origine est une appellation non-scientifique (un sobriquet émis par Fred Hoyle, un détracteur). Cette période dense et chaude de déploiement continuera de s’appeler ainsi parce qu’elle a un sens figuratif pour l’esprit humain (il s’en fait une image quoi). Sauf à trouver une autre image (l’hypothèse du Big Bounce est une autre image qui contient l’évocation d’un univers précédent en effondrement)
Quant à l’univers, sur le plan scientifique il signifie “l’univers observable”. Soit un “avant” est dicté par la logique des lois de l’univers qu’on a pas encore compris ou découvert (ex : la gravité quantique) soit évidemment c’est un angle mort qu’on ne saurait remplir que de rêveries spéculatoires. Mais c’est pas la science ça.
Le 04/02/2022 à 13h00
Il n’y a donc pas de réchauffement cosmique. Ouf.
Le 04/02/2022 à 13h16
Au sens de Bergson, penser au néant est une idée destructrice d’elle même. Encore un foi, expliqué bien mieux que moi dans une intervention très intéressante d’Étienne Klein.
Par ailleurs, je ne suis pas d’accord avec ta remarque. Le Big Bang est présenté comme l’origine de l’univers.
Le 04/02/2022 à 13h42
L’univers observable augmente de seconde en seconde (à cause du temps qui s’écoule depuis le fond diffus cosmologique).
L’expansion de l’univers, entraîne uniquement que l’univers observable a actuellement une taille « plus importante » que son âge (estimée à 46,5 milliards d’années-lumière pour 13,8 milliards d’années).
Le 04/02/2022 à 16h56
C’est même tout l’inverse, on parle de la mort thermique de l’univers. On ne sera probablement plus là pour la voir.
Le 05/02/2022 à 12h07
Le 05/02/2022 à 18h32
Euh… non, sinon on n’arriverait pas à voir le fond diffus cosmologique.
Par contre, il y a en effet une théorie basée sur ce phénomène, qui affirme que n’importe quel point de l’univers se trouve dans une sorte de trou noir « expansionnel » (au lieu de gravitationnel).
Avec un taux d’expansion de 70 km/s/Mpc et une vitesse de la lumière de 299 792 458 m/s, la taille de ce trou noir serait d’environ 70 milliards d’années-lumière.
Le 07/02/2022 à 08h07
Même si l’expansion accélère ? Il me sembe que dans ce cas ça marche (mais je confonds peut-être avec la sphère de Hubble)
Le 06/02/2022 à 10h09
C’est le detecteur qui le “voit” de ce que j’en ai compris.
La valeur (temps) déduite est donc intensive et difficlement généralisable… on remarquera d’ailleurs que le taux de l’expansion est légèrement différente selon la méthode ou l’axe de mesure.
C’est un problème du même genre que de chercher à mesurer l’isotropie de la suface du soleil avec des panneaux photovoltaïques… c’est peu précis mais on est assez près de l’objet pour enrichir le modèle avec d’autres paramètres et on a effectivement de la chance que ça marche (espace plutôt plat et vide).
A supposer un taux d’expansion homogène ! bref, je ne compterais pas trop non plus là dessus.
Le 06/02/2022 à 17h03
Le problème actuel de la mesure de l’expansion de l’univers est très bien expliquée par David Louapre dans sa dernière sur sa chaîne ScienceEtonnante : YouTube, et sa précédente vidéo explique très bien l’échelle utilisée pour ces mesures cosmologiques.
Le 07/02/2022 à 09h34
Merci, sa vidéo est très intéressante.
Pour l’accélération de l’expansion, je ne sais pas…
Je ne comprends pas trop comment est calculé le taux d’expansion, en utilisant des mesures sur des galaxies très lointaines (dans le temps comme dans l’espace), alors qu’il a à priori varié depuis.
Mais oui, c’est bien la sphère de Hubble dont on parle (je ne retrouvais pas le nom, merci).
Et j’ai fait une erreur dans mes calculs, elle fait bien 14 milliards d’années-lumière de rayon (il nous reste donc théoriquement environ 200 millions d’années avant de ne plus pouvoir observer le fond diffus cosmologique ).