Les contrôles à l'export des puces américaines ne font que ralentir les industriels chinois

Les contrôles à l’export des puces américaines ne font que ralentir les industriels chinois

Les contrôles à l'export des puces américaines ne font que ralentir les industriels chinois

Les restrictions américaines en matière de contrôle des exportations de microprocesseurs imposées l'an passé en vue de freiner le développement par la Chine de superordinateurs utilisés pour mettre au point des armes nucléaires et des systèmes d'intelligence artificielle « n'ont que des effets minimes sur le secteur technologique chinois », rapporte l'agence Reuters.

Nvidia a en effet créé des variantes ralenties de ses puces pour répondre aux règles états-uniennes qui, si elles prennent plus de 10 à 30 % de temps de calcul, et pourraient coûter deux fois plus cher que les puces américaines les plus rapides de l'entreprise, n'en restent pas moins toujours plus rapides que les puces chinoises.

« Les entreprises d'IA avec lesquelles nous discutons semblent considérer que le handicap est relativement faible et gérable », explique Charlie Chai, un analyste de 86Research basé à Shanghai. La stratégie américaine était en effet d' « éviter un choc tel que les Chinois abandonneraient complètement les puces américaines et redoubleraient d'efforts dans le développement de leurs propres puces », relève Reuters.

« Le gouvernement ne cherche pas à nuire à la concurrence ou à l'industrie américaine, et les contrôles à l'exportation d'octobre exigent que nous créions des produits avec un écart croissant entre les deux marchés », a de son côté déclaré Nvidia dans un communiqué la semaine passée, soulignant que cela contribuait aussi à créer des emplois tant pour Nvidia que pour ses partenaires basés aux États-Unis.

Bill Dally, directeur scientifique de Nvidia, a déclaré dans un autre communiqué cette semaine que « cet écart se creusera rapidement au fil du temps, car les exigences en matière de formation continuent de doubler tous les six à douze mois ».

Nvidia n'a pas détaillé les performances de sa puce H800 réservée à la Chine, mais des spécifications techniques consultées par Reuters indiquent « une vitesse de 400 gigaoctets par seconde, soit moins de la moitié de la vitesse maximale de 900 gigaoctets par seconde de la puce phare H100 de Nvidia disponible en dehors de la Chine ».

« À ce stade, il faut dépenser 20 millions de dollars au lieu de 10 millions » pour parvenir au même résultat, précise une source industrielle ayant requis l'anonymat. « Est-ce que ça craint ? Oui. Mais cela signifie-t-il que c'est impossible pour Alibaba ou Baidu ? Non, ce n'est pas un problème ».

Commentaires (13)


Après les USA sont pour la libre entreprise, la concurence saine, et le marché libre ….


Tant qu’ils ont l’avantage oui, dès que la situation commence à tourner, les belles paroles n’existent plus.
Y’a bien que l’Europe pour continuer à prôner le néo libéralisme, mais ça commence à changer aussi, on voie le début d’un certain protectionnisme aux frontière pour l’import de biens.



La période où on mettaient en avant certaines “valeurs” est terminée, c’est le retour du rapport de force.


Entierement d’accord avec vous.



Je suis peut-être naïf et-ou candide, mais je ne comprends pas que sur les marchés dont l’Europe est leaders, les contrats ne soient pas OBLIGATOIREMENT en Euros.


Cette information évoquant les USA me semble bien «complotiste».



Les étatsuniens iraient à l’encontre de leur dogme sur le libre échange et iraient jusqu’à diminuer les performances de ce qu’ils vendent pour garder une avance technologique ?



L’Europe ne fera pas cette erreur, car elle s’est construite sur des textes prônant la «concurrence libre et non faussée».



Après ça ne devrait pas vraiment dissuader les chinois de développer leur propre matériel pour limiter leur dépendance.



Par ce que c’est la volonté des USA, leur économie est prospère grâce à cela, la valeur de leur monnaie est surévaluée grâce à cela.



La fin du pétrodollars est un risque pour «la stabilité mondiale».


;-)
Je le sais déjà. Comme disais l’autre :”
… Le dollar c’est notre monnaie, mais c’est votre problème…”
https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Bowden_Connally#:~:text=C%27est%20%C3%A0%20ce%20poste,r%C3%A9publicaine%20pour%20l%27%C3%A9lection%20pr%C3%A9sidentielle.


Ne serait-ce que pour éviter les affaires liées à l’extra-territorialité qui permet aux entreprises états-uniennes d’acheter/liquider leur concurrents avec la complicité du DOJ ( voir l’affaire Alstom) ?


ah oui la concurrence saine avec la Chine, je connais


Paradoxallement la Chine est moins hypocrite sur le sujet du commerce.


America’s first, ça a toujours été leur façon de voir le reste du monde et là ils commencent à se rendre compte que les Chinois se développent de plus en plus et dans un avenir pas forcément très lointain risquent fort de menacer leur place de “maitres du monde” autoproclamé et ils font tout pour tenter d’empêcher ça. (pourtant ça a toujours été cyclique dans l’histoire, les nations dominantes montent et s’effondrent, le prochain pole dominant sera certainement l’Asie)



Les divers embargos ne feront que ralentir les choses et inciter encore plus les Chinois à développer en interne tout ce que les occidentaux leur refusent, OS et hardware et même ça leur prendra certainement un peu de temps avant d’arriver au niveau ils ont la puissance industrielle et financière pour y arriver bien plus rapidement que ce que certains imaginent (suffit de voir dans l’automobile, en quelques années ils sont passé de trucs “risibles” à des modèles plus du tout ridicules)



RuMaRoCO a dit:


Après les USA sont pour la libre entreprise, la concurence saine, et le marché libre ….




Ils l’ont toujours été en interne, et très protectionnistes en externe.
Il n’y a que l’UE pour penser que c’est parfaitement normal de ne pas être protectionniste quand absolument toutes les autres grandes puissances de la planète le sont.



RuMaRoCO a dit:


Entierement d’accord avec vous.



Je suis peut-être naïf et-ou candide, mais je ne comprends pas que sur les marchés dont l’Europe est leaders, les contrats ne soient pas OBLIGATOIREMENT en Euros.




C’est parce qu’ils sont bien trop ancrés dans leur idéologie neo-libérale, et du coup ne voient pas le problème.


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