L'élaboration d'un large modèle de langage nécessite l'analyse d'énormes corpus de textes, rappelle Associated Press, dont les longs calculs consomment beaucoup d'électricité et génèrent beaucoup de chaleur. Suivant leur modèle de refroidissement, les centres de données utilisent plus ou moins massivement de l’eau (et la climatisation) pour calmer les ardeurs de leurs CPU et GPU.
Dans son dernier rapport environnemental, Microsoft révèle à ce titre que sa consommation mondiale d'eau avait augmenté de 34 % entre 2021 et 2022 (pour atteindre près de 1,7 milliard de gallons, soit près de 6,5 milliards de litres, ou plus de 2 500 piscines olympiques), que des chercheurs extérieurs imputent à ses recherches sur l'IA.
« Nous continuerons à surveiller nos émissions, à accélérer les progrès tout en augmentant notre utilisation d'énergie propre pour alimenter les centres de données, en achetant de l'énergie renouvelable et en déployant d'autres efforts pour atteindre nos objectifs de durabilité, à savoir être négatifs en carbone, positifs en eau et sans déchets d'ici 2030 », précise l'entreprise dans un communiqué.
Microsoft a bâti un datacenter dédié à OpenAI dans l'Iowa, où le climat est suffisamment frais pour permettre à l'air extérieur d'assurer le bon fonctionnement des serveurs et évacuer la chaleur du bâtiment. Ce n'est que lorsque la température dépasse 29,3 degrés Celsius que l'eau serait prélevée.
Rien qu'en juillet 2022, le mois précédant celui où OpenAI dit avoir terminé sa formation au GPT-4, Microsoft avait pompé environ 43,5 millions de litres d'eau pour ce seul centre de données de l'Iowa, soit environ 6 % de toute l'eau utilisée dans le district, qui fournit également de l'eau potable aux habitants de la ville, précise AP.
Dans un article à paraître dans le courant de l'année, l'équipe de Shaolei Ren, un chercheur à l'université de Californie, estime de son côté que ChatGPT engloutit 500 millilitres d'eau chaque fois que vous lui posez une série de 5 à 50 prompts ou questions, en fonction de l'emplacement de ses serveurs et de la saison. Il faudra évidemment attendre l’étude complète avant d’en tirer des conclusions
L'estimation tient compte de l'utilisation indirecte de l'eau que les entreprises ne mesurent pas, par exemple pour refroidir les centrales électriques qui alimentent les centres de données en électricité, précise AP.
Google a pour sa part fait état d'une augmentation de 20 % de sa consommation d'eau au cours de la même période, ce que M. Ren attribue aussi en grande partie à ses travaux en matière d'IA.
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