C’est ce que révèle The Record. Composé de huit experts, il s'apprêtait à demander des comptes aux organismes du secteur public sur la manière dont ils utilisaient les technologies et les algorithmes d'intelligence artificielle dans l'exercice de leurs fonctions officielles.
Cette décision intervient alors que le Premier ministre Rishi Sunak s'est engagé, « à grand renfort de publicité » précisent nos confrères, à faire du Royaume-Uni un leader mondial de la gouvernance de l'IA, et à la veille d'un sommet mondial sur la sécurité de l'IA, qui se tiendra en novembre à Bletchley Park :
« L'accent mis par M. Sunak sur la gouvernance de l'IA s'est concentré sur ce que les critiques considèrent comme les préoccupations existentielles les plus médiatisées soulevées par les entrepreneurs, plutôt que sur les utilisations actuelles de la technologie en Grande-Bretagne, telles que la prédiction des fraudes à l'aide sociale et l'analyse des condamnations pour crimes sexuels. »
Or, ces questions « étaient au centre des préoccupations » du comité consultatif du Centre pour l'éthique et l'innovation en matière de données (CDEI), qui a discrètement été dissous au début du mois, sans explication.
Créé en 2018, le CDEI était initialement présenté comme susceptible de « devenir un organisme indépendant ayant la capacité statutaire d'examiner l'utilisation des algorithmes et de l'IA par le secteur public, mais ce concept semble être tombé en disgrâce », précise The Record.
En réponse à la publication de ChatGPT, le premier ministre a lancé un groupe de travail chargé de se pencher sur les systèmes d'IA « qui se rapprochent de la capacité humaine à écrire des logiciels pouvant augmenter les menaces de cybersécurité », ou « capables de modéliser la biologie pouvant augmenter les menaces en termes de biosécurité ».
Le groupe de travail est dirigé par Ian Hogarth, un investisseur en capital-risque qui écrivait dans le Financial Times en début de l'année qu'il faudrait « ralentir la course vers une IA semblable à celle de Dieu » et qu' « il faudra probablement une mauvaise utilisation majeure – une catastrophe – pour réveiller le public et les gouvernements » sur les risques posés par les IA.
Un porte-parole du ministère de la science, de l'innovation et de la technologie explique à The Record que « le conseil consultatif du CDEI a été nommé pour une durée déterminée, son travail évoluant au rythme des développements rapides dans le domaine des données et de l'IA. Nous faisons désormais appel à un groupe d'experts plus large au sein du ministère, au-delà de la structure formelle du conseil ».
Commentaires