Les semiconducteurs, base du secteur high-tech, sont dominés depuis une vingtaine d'années par Intel, le géant des CPU. Et l'année 2013 ne va pas déroger à cette règle, avec plus de 15 % du marché à lui seul. Mais du fait de la crise des PC, l'Américain a vu son chiffre d'affaires légèrement régresser. Samsung, et surtout Qualcomm, Hynix et Micron, en ont ainsi profité pour afficher une forte progression, portés par les secteurs du mobile et de la mémoire.

Intel n°1 mondial depuis 22 ans, Samsung n°2 depuis 12 ans

Si l'on se concentre uniquement sur sa tête, le secteur des semiconducteurs n'est pas des plus remuants. Intel est ainsi numéro un depuis vingt-deux ans. Quant à Samsung, il figure en deuxième position depuis une douzaine d'années. 2013 sera ainsi similaire aux années précédentes, avec 48 milliards de dollars de chiffre d'affaires pour le premier (- 2,2 %) et plus de 29,6 milliards de dollars pour le second (+ 3,6 %), pour une part de marché totale de 24,6 %.

Derrière, les mouvements sont par contre bien plus intéressants. Qualcomm, portée par le marché des smartphones et des tablettes, connait ainsi une véritable explosion ces dernières années, captant en 2012 la troisième place. En 2013, l'Américain a ainsi conforté sa position grâce à une croissance de 31,1 %. L'occasion de rappeler qu'en bourse, Qualcomm vaut autant qu'Intel (entre 123 et 124 milliards de dollars), ce qui n'est pas un mince exploit.

Hynix et Micron disent merci à l'inflation

Mais c'est en dehors du top 3 que l'on retrouve les taux de croissance les plus importants. Le Sud-Coréen Hynix et l'Américain Micron, bien connus pour leur importance dans le secteur de la mémoire (DRAM), devraient ainsi réaliser une année 2013 historique, avec des croissances respectives de 43,2 et 70,8 %.

Ces deux sociétés ont principalement profité de l'inflation qui a touché le secteur ces derniers mois. Concernant l'Américain, qui s'est aussi illustré en croquant le Japonais Elpida, son bond est tel qu'il a doublé en une seule année cinq acteurs majeurs que sont Toshiba, Texas Instruments, STMicroelectronics, Broadcom et Renesas Electronics.

La dépréciation du yen

Le cas de Renesas Electronics est d'ailleurs à analyser de près. Il y a encore quelques années, c'était en effet lui le challenger principal d'Intel et Samsung. Fruit de la fusion entre les branches semiconducteurs d'Hitachi et Mitsubishi il y a dix ans, Renesas a ensuite fusionné avec son compatriote NEC Semiconductors afin de se renforcer à nouveau. Cela lui a permis de figurer dans le top 5 mondial jusqu'en 2011. Sixième en 2012, la société devrait donc tomber en dixième position cette année.

Cette lourde chute de Renesas s'explique en partie par les évolutions importantes du yen ces derniers mois, qui sont à la fois un atout et un problème selon son économie et son marché. Or les principaux clients de Renesas sont Japonais, et non étrangers. La dépréciation du yen n'a donc en rien aidé son bilan (en dollars), ses exportations étant mineures. Les autres sociétés nipponnes liées aux semiconducteurs (Sony, Panasonic, Rohm, etc.) ont aussi souffert de cette situation, même si elles en ont aussi profité dans d'autres secteurs plus exportateurs.

Enfin, pour en revenir à la tête du classement, notez que la faible chute d'Intel est principalement liée à ses excellents résultats dans le secteur des centres de données (data centers). De quoi lui permettre de compenser son médiocre bilan dans le marché des PC, sachant que son implication dans le secteur mobile (smartphones et tablettes) tarde à porter ses fruits.