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Élections municipales 2014 : la question des dépenses liées à Internet

Un budget en explosion, selon les pronostics

Élections municipales 2014 : la question des dépenses liées à Internet

Le 19 mars 2014 à 16h10

À l’occasion des prochaines élections municipales, dont le premier tour est organisé ce week-end, nous avons contacté la Commission de contrôle des comptes de campagne. L’enjeu ? Savoir comment gérer la question de la propagande internet pour ce rendez-vous électoral.

élections municipales 2008

Dépenses totales lors des élections municipales de 2008

 

Lors des dernières élections, le coût de la propagande dédiée aux sites internet représentait seulement 4,8 % du total des sommes engagées, à 3,9 millions d’euros. Soit une goutte d’eau face aux documents imprimés qui aspiraient alors 42,7 millions d’euros (52,2 % des sommes). Ces dépenses « ne constituent encore qu’une faible part du total, étant observé que de nombreux candidats n’y ont pas encore recours, ou que les conceptions et réalisations en la matière sont fréquemment assurées par des militants bénévoles, dont la contribution n’est pas valorisée dans les comptes » remarquait alors la Commission (PDF).

Des dépenses en hausse depuis les dernières présidentielles

Mais les niveaux attendus pour 2014 devraient grimper en flèche. Les dépenses en matière de nouvelles technologies « ont en effet explosé depuis la campagne présidentielle de 2007 » nous commente la Commission de contrôle des comptes de campagnes. Ces dépenses ont trait aux sites, aux coûts de référencement, à la mise en ligne des blogs, etc. Évidemment, les montants diffèrent selon que le candidat utilise des sites clefs en main ou fait lui-même son site avec un professionnel.

Un remboursement pouvant atteindre 47,5 % des dépenses

La prise en compte de ces dépenses n’est pas neutre puisque le candidat peut espérer de l’État un remboursement de 47,5 % maximum des sommes engagées en vue de l’obtention du vote.

 

Mais avant d’obtenir ce précieux chèque, un compte de campagne retrace l’ensemble des recettes et des dépenses un an avant l’élection jusqu’après ce rendez-vous. Cette obligation ne concerne cependant que les communes de plus de 9000 habitants, Visés par un commissaire aux comptes, ces documents sont épluchés par cette Commission qui a 6 mois pour rendre son analyse.

 

Si le compte est parfait, le candidat est remboursé pour près de la moitié des sommes engagées. Cependant, la commission peut également accepter avec réformation. Dans une telle hypothèse, on conserve ces 47,5 %, mais l’assiette initiale est purgée par exemple des dépenses purement personnelles. « Enfin, l’hypothèse la plus grave est celle du rejet du compte par exemple lorsque le candidat a menti, le compte n’est pas exhaustif, ou qu’une formalité substantielle a été oubliée tel le dépôt du compte. »

 

Dans un tel cas, en effet, il n’y a aucun remboursement et le juge de l’élection est saisi par la Commission. Si les irrégularités sont confirmées par le tribunal administratif, alors le candidat peut être déclaré inéligible de 1 à 3 ans pour toutes les élections de la période. Un élu qui verrait son compte sanctionné se verrait destitué d’office.

 

Et pour les communes de moins de 9000 habitants ? Les candidats sont certes exonérés de compte de campagne,  « mais ils restent comptables de certaines règles, par exemple celle l’interdisant d’être financé par une personne morale, exception faite des partis politiques agréés ». Ainsi, un candidat même influent ne pourrait avoir recours au site d’une collectivité locale pour promouvoir son élection.

Tous les coûts sont dans la nature

Mais comment sont gérées les dépenses en matière de nouvelle technologie ? « Le coût du site et des frais afférents à ce dernier constitue une dépense électorale qui doit être intégrée au compte de campagne » prévient la Commission de contrôle dans un guide mis à jour fin 2013 et toujours d’actualité.

 

Ces frais concernent évidemment la conception du site, sa maintenance, son hébergement, l’acquisition du nom de domaine, la gestion de la mailing-list, voire la mise en place d’un paiement sécurisé « si le candidat envisage la collecte de dons en ligne » Le référencement est également pris en compte, mais il « devra s’interrompre six mois avant le premier jour du mois de l’élection » du fait de l’article L. 52 - 1 du Code électoral ». Cet article interdit en effet « l'utilisation à des fins de propagande électorale de tout procédé de publicité commerciale ». Le régime est identique pour l’achat de mots clefs.

 

Inversement, « la fourniture à un candidat par un parti politique d’informations via son site relève de l’activité normale des formations politiques et le coût correspondant n’a donc pas à figurer. »

Crownfunding : un pour tous, tous pour un ?

Hypothèse épineuse, mais très à la mode : celle du crownfunding. Si les candidats peuvent solliciter un financement versé par des personnes physiques, cette pratique est vue d’un mauvais œil par la Commission de contrôle.

 

Pourquoi ? Le principe est que le candidat peut recevoir des dons seulement par le biais d’un mandataire qui aura préalablement ouvert un compte mentionnant cette qualité. Or, avec le crownfunding, « les fonds sont recueillis par un intermédiaire (la plateforme de financement participatif, NDLR) autre que le mandataire financier ou l’association de financement ». Du coup, selon la Commission, un tel dispositif, en l’état, « ne paraît pas conforme à la législation relative à la perception de dons pour le financement des campagnes électorales, et est donc interdite dans le cadre des campagnes électorales. »

 

Dernière précision : dans son guide, la Commission rappelle encore qu’un « site internet ne peut plus être modifié à partir de la veille du scrutin à zéro heure »(article L49 du Code électoral).

Commentaires (7)

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ok pour un site internet mais quid des pages facebook que nombre de candidats ont créé pour leur campagne municipale !?

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Élections municipales 2014 : la question des dépenses liées à Internet

Un budget en explosion, selon les pronostics



serrer la ceinture, mais pas pour tout le monde

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popolski a écrit :



serrer la ceinture, mais pas pour tout le monde





Le budget en explosion correspond aux dépenses liées à Internet uniquement, en dehors des autres types de dépenses.



Précisions utiles :




  • les dépenses électorales sont plafonnées en fonction du nombre d’habitant de la commune,

  • les dépenses sont remboursées uniquement pour les listes ayant obtenu plus de 5% des voix,

  • Le remboursement de l’Etat est limité à 47,5 % des dépenses électorales (comme indiqué dans l’article).


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popolski a écrit :



serrer la ceinture, mais pas pour tout le monde







Grâce à la mode du made in France (merci Arnaud ?), la majorité des candidats font maintenant appel à des boîtes françaises pour leur propagande : visuels produits par des boîtes FR, imprimeries FR…



Même si inévitablement, une partie de cet argent termine à l’étranger, ça reste majoritairement injecté dans l’économie locale, ce qui est nettement mieux que de l’utiliser pour rembourser la dette.


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Dernière précision : dans son guide, la Commission rappelle encore qu’un « site internet ne peut plus être modifié à partir de la veille du scrutin à zéro heure »(article L49 du Code électoral).





Quid des réseaux sociaux ?



Un candidat ne doit plus touiter ou fessebouquer à partir de la veille ?

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NiCr a écrit :



Quid des réseaux sociaux ?



Un candidat ne doit plus touiter ou fessebouquer à partir de la veille ?





C’est exactement ce que je me suis dit, le référencement ce n’est pas uniquement l’achat de mots clé mais aussi le google bombing, la viralité etc.



On peut dire dans le cas des réseaux sociaux néanmoins que ça correspond à la vraie vie, si plein de gens te soutiennent on parle de toi partout dans les troisième lieux : les assocs, les cafés, sur les marchés etc.

Ca fait partie du jeu.


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Et dire que j’avais réussi à oublier la date des élections municipales vu que je n’y trouver aucun intérêt. <img data-src=" />

Élections municipales 2014 : la question des dépenses liées à Internet

  • Des dépenses en hausse depuis les dernières présidentielles

  • Un remboursement pouvant atteindre 47,5 % des dépenses

  • Tous les coûts sont dans la nature

  • Crownfunding : un pour tous, tous pour un ?

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